Seul pour toujours
J'étais assise sur un des bancs de la cour de récréation du lycée, quand la sonnerie de classe retentit. Je courus ; enfin, dans la classe, je vis plusieurs élèves, plus âgés que moi. Je m'installai près d'une jeune fille brune aux yeux noisette, elle devait probablement avoir mon âge. Le cours commença, j'ouvris mon cahier et me mis à travailler, mais la jeune fille à mes côtés, était comme un peu impatiente, pour une raison que j’ignorais, peut-être pour un projet ou un événement à venir. je ressentais son impatience, son énergie très vive me perturbait. Des heures, plus tard, je sortis de cours, pour quelques minutes avant de reprendre avec la dernière matière : la jeune brune vint s'asseoir à côté de moi, pour me dire avec un grand sourire :
- Bonjour, j'ai vu que tu étais bouleversé en classe, est-ce de ma faute ?
- Non, non ! Et en fait, les gens sont plus âgés que nous dans la classe !
- Ouf, oui ! J'ai sauté des classes, parce que ça ne marchait pas, dit-elle avec son grand sourire !
- Moi, j'ai fait plusieurs classes en une, dis-je l'air plus sérieux !
- Comment ça ?
Je pris un peu de temps avant de lui dire :
- On a cours, dis-je en partant !
Elle courut à mes côtés : enfin, en classe, je sortis mon cahier, cette fois celui de maths, je me mis à travailler, mais j'avais encore ce pressentiment lugubre, je fis tout pour l'oublier pendant le cours, cependant, j'étais impuissante devant lui, j'avais une boule à la gorge, encore de sa faute, le cours venait de débuter, je ne pouvais partir, m’éclipser sans bonne raison. Je revoyais le grand sourire de ma mère, la joie que j'avais vécu plus jeune, mais aujourd'hui tout avait changer, juste en un claquement de doigts. Les ombres dansaient sur le mur, le mal s’était agrandi, je commençais à voir flou, j'attendis quand même, cependant je ne voyais plus et me sentais tout à coup, inconsciente, à demi-morte, mes pieds pouvaient à peine me faire tenir sur le sol, les informations tournaient dans ma tête, le prof dit à haute voix : le cours est terminé, tous les élèves s’en allèrent, sauf moi qui me tenais pour ne pas m’écrouler, j’avançais lentement, comparé aux autres, ils étaient déjà dehors. La jeune brune s'approcha, se doutant qu’une chose étrange survenait, hors je ne la voyais presque plus, je tremblais, mes muscles avaient perdu toute leur force et commençaient à me lâcher pour me laisser m'étaler sur le parterre froid de ma classe, mes grands yeux se fermaient pour me laisser dans un état d’inconscience totale.
L'air doux relevait mes cheveux, ils voletaient dans le petit air, mes cils papillonnaient, pour recevoir tout à coup l’éclat des rayons du soleil, je vis de loin approcher la fille, elle me dit :
- Ça fait des heures que tu dors, ça va mieux ?
J'ouvris les yeux en plus grand pour mieux la regarder, je répondis :
- Oui, je crois, dis-je heureuse de la voir.
- Tu t'appelles comment ?
- Yuki fu hana, et toi ? Dis-je avec le plus grand des sourires.
- Akiharu, dit-elle en m'adressant un beau sourire.
- Où suis-je, demandais-je ?
- À l'école, tu veux faire la route avec moi, je rentre toute seule, dit Akiharu avec plus d'enthousiasme.
Je lui donnai une réponse, par un hochement de tête, elle me tendit la main et je la pris avec plaisir ; on parla de tout et de rien pendant le petit voyage puis je m'exclamai avec surprise :
- On vit presque au même endroit, c'est fou non !
- Oui, je ne l'avais même pas remarqué, quelle rencontre !
On partit en chœur. Quand je fus enfin arrivée devant ma maison, je dis :
- C'est là !
- Alors, au revoir !
- À demain !
Je partis avec le sourire, mais plus j’approchais le palier de ma porte, plus il disparaissait, je l’ouvris avec courage, personne ne vint me dire bonjour, je fus seule, comme le pressentiment auparavant, et il se reproduisait maintenant, j'en vins à une conclusion :
On m’a abandonné.
Mon cœur battait très vite, l'adrénaline augmentait, je le savais, je le redoutais, mes parents avaient changé depuis quelque temps et mon père avait perdu beaucoup d'argent, lors d’un pari, qu'il avait fait bourré, ma mère lui avait crié dessus pendant des heures et maintenant, il me laissait seul dans cette maison, c'est pour ses raisons que j'avais déduit, pressentis l’événement, mais il y avait autre chose derrière, je ne savais pas quoi. Je m'en fichais un peu toutefois, néanmoins comment je vais faire pour payer ceci cela et vivre seule ?
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