Il est quatre heures du matin, je suis fatiguée. Ethan demande à ce qu’on aille dormir, et franchement, ça me va.

Je monte dans le lit de mon amie, accompagnée de Jacques. Argh, Marine et ses plans diaboliques. Je me glisse à gauche, tandis que mon petit ami va à droite. Je referme son gilet et remonte la couette jusqu’à mes épaules.

- T’as froid ? chuchote-t’il.

- Ouais.

Je l’aperçois sourire, avant qu’il ne m’attrape par le cou pour m’attirer contre lui et me serrer dans ses bras.

- Et maintenant ?

Je pouffe.

- Non. Je suis bien, là.

Je pose ma tête de profil sur lui, tandis que ses bras entourent toujours mes épaules. Il me caresse les cheveux et je lui dis d’arrêter, en sortant un truc du genre «c’est trop cliché, ça».

- On s’en fout.

Il embrasse mon front puis mes lèvres. Je me resserre contre lui et dépose un baiser sur sa joue avant de reposer ma tête sur lui.

- Bon, bonne nuit. Je t’aime, murmure-je.

- Bonne nuit. Je t’aime aussi mon coeur.

Je me réveille un peu dans les vapes. Quand j’ouvre enfin un œil, je fais un bond en arrière en voyant deux yeux bruns me fixer. Constatant que c’est Jacques, je me rapproche et m’appuie sur mes coudes pour l’embrasser.

- T’étais trop mignonne, hier soir, chuchote-t’il.

Je rougis. On se redresse en même temps et quittons le lit. Marine et Ethan dorment toujours, alors Jacques et moi descendons en silence et nous asseyons sur les marches du perron. Il cueille un pissenlit.

- Tiens.

- T’as pas mieux qu’un pissenlit ? souris-je.

- Hmmm… Si, j’ai ça.

Il me tend un bouquet de roses rouges dont les tiges sont enroulées dans un ruban, avec une toute petite carte en forme de coeur. Je l’ouvre.

Pour Mia, la plus jolie fille que j’ai rencontrée

Je t’aime (´▽`ʃ♡ƪ)

Jacques ( •̀ ω •́ )✧

Je souris et pose les fleurs à côté de moi, avant de me tourner pour embrasser Jacques.

- Merci, c’est trop gentil.

- De rien. C’est ton cadeau de Saint-Valentin.

Ma bouche forme un petit «oh». C’est dans quelques jours, la Saint-Valentin, mais ça ne me dérange pas qu’il me donne quelque chose maintenant. C’est déjà bien gentil qu’il offre quelque chose alors que moi je n’ai rien.

- Je suis désolée, je ne t’ai pas fait de cadeau…

- T’inquiètes pas.

Un sourire malicieux passe sur mon visage. Je me lève, récupère un galet dans le jardin et écrit dessus avec une craie qui traînait là (on se demande bien pourquoi.).

Pour Jacques, le garçon le plus attentionné que j’ai rencontré

Je t’aime

Mia (≧▽≦)

Il l’attrape et sourit. Il me serre dans ses bras.

- Hé, les amoureux, petit-déj’.

Marine est devant la porte de sa maison et Jacques et moi la suivons dans sa cuisine. Sur la table sont étalés des fruits et des pancakes. Ethan est déjà là, il mord dans une clémentine.

Après le petit-déjeuner, on remonte s’habiller. J’enfile un pull noir qui m’arrive à mi-cuisses et je le cintre avec une ceinture pour faire une mini-robe. Je rajoute des collants fins noirs.

Je file dans la salle de bain, armée de ma trousse de maquillage. Je pose du mascara, du gloss rose corail et du fard à paupières ocre discret.

Je sors en trombe et fonce dans Ethan.

- Ah, désolée, m’excuse-je.

- Tss, t’es chiante. Fais attention.

Il rit et entre dans la pièce. Je rejoins la chambre de Marine. Elle y est, vêtue d’un jean slim, d’un sweat bleu avec écrit en jaune «Je ne suis pas parfaite mais je suis toujours moi-même» par-dessus une chemise blanche dont les bords sortent du sweat. Elle a tressé ses cheveux bruns.

- Alors, Mia, cette nuit ? C’était comment ?

- Tout à fait innocent, dis-je en sachant très bien ce qu’elle laissait entendre. Et très mignon, j’ai dormi dans ses bras.

- Logique. C’était ta première nuit avec ton Roméo. Il y en aura pleins d’autres.

Je lève les yeux au ciel. Marine a vraiment l’esprit mal tourné parfois.

Mon «Roméo» entre dans la pièce, suivi d’Ethan. Il est dix heures du matin. On ne repartira qu’à dix-huit heures.

Je m’allonge à plat ventre sur le canapé de Marine. Celle-ci ouvre en grand son armoire.

- Relooking ! Mia, tu fais Jacques, moi, je fais Ethan. Et après, Jacques fera Mia et Ethan me fera moi. On peut utiliser mon maquillage et celui de Mia, ainsi que tous les vêtements de l’armoire. Et lundi, on est obligés de venir au lycée avec la tenue.

J’installe Jacques sur la chaise pivotante du bureau de ma meilleure amie. J’attrape une ombre à paupières sombre que je tamponne dans les coins de façon discrète. Puis, avec l’eye-liner, je donne l’impression que la paupière est plus fine mais aussi plus longue. J’agrémente ses joues d’un blush tellement pâle qu’il ne se voit pas. Puis, je lance à Jacques un jean beaucoup trop grand pour Marine, ainsi qu’un des sweats cyan très larges que mon amie aime porter. Le résultat est plutôt pas mal.

Ethan a eu le droit à un survêtement de sport gris Under Armor et du gloss rose flashy.

Jacques s’avance pour me maquiller.

- Désolé si c’est raté, me chuchote-t’il à l’oreille.

Après qu’il m’ait démaquillée, je sens le pinceau se poser sur mes joues, puis il met du mascara sur mes cils.

Il me donne une mini-jupe plissée noire, un top noir, une veste en cuir noire et des bottines noires.

- Je vais crever de froid comme ça !

- Je te réchaufferai, lance-t’il, mi-moqueur mi-sérieux.

Pour Marine, Ethan a opté pour un jean slim rose et un pull orange tricoté. Au maquillage, il s’est contenté du gloss cerise pour ne pas tout foirer.

- Waouh, on est trop beaux ! s’extasie Marine.

On fait un selfie qu’elle nous envoie.

- Je peux le poster sur Insta ?

- Vas-y, répond-on.

Aujourd’hui, c’est vendredi. Et aussi la Saint-Valentin. Et aussi l’anniversaire des trois ans de Jacques et moi. J’ai décidé de mettre une robe cintrée noire par-dessus une chemise à manches longues blanche.

Il est midi, nous sommes tous attroupés à la cantine. Marine et moi mangeons avec Ethan et Sarah.

- Où est Jacques ? m’étonne-je.

- Je l’ai vu aux casiers, y a genre deux minutes, répond Sarah.

Il entre enfin de sa démarche nonchalante dans le self et s’approche de notre table, les mains dans les poches. Il rit en mettant un genoux à terre et sort une petite boîte de sa poche.