Comme dans un rêve
Je suis tranquillement allongée dans mon lit, mes écouteurs vissés aux oreilles, j'écoute ma playlist favorite qui ressence un bon paquet de musiques composées au violon – mon instrument favorit – et je me laisse bercer par les notes douces et implorantes. Je me laisse porter par les différentes sonorités qu'arrivent à transmettre cet instrument et m'enfonce petit à petit dans le royaume des songes.
Je m'éveille au milieu d'une forêt sombre. Je suis entouré de part et d'autre d'arbres de formes et de tailles aussi diverses que variés, je n'en avais jamais vu autant et d'aussi différents dans un seul et même endroit. Je lève les yeux vers le ciel et distingue tant bien que mal un clair de lune lumineux à travers le feuillage des arbres qui forme une voûte au-dessus de ma tête. J'imagine que pour une personne claustrophobe cela serait un véritable enfer d'être ici, mais moi, bizarrement, cela m'apaise et me confère un sentiment de paix et de sérénité. Je ferme un instant les yeux et essaie de faire comme dans les livres, de ressentir la forêt autour de moi. Bien évidemment, la réalité me rattrape et tout ce que je parviens à sentir son les odeurs de la mousse et de la terre humide, normal en soit. J'entends également quelques pépiements et quelques autres cris de la forêt qui proviennent de je ne sais quel animal. Je continue de regarder autour de moi et à chercher un chemin, une direction par laquelle me rendre. Mais je suis bien en mal de trouver ce sentier. Après réflexion, je crois que je suis perdue, mais les sentiments de stress ou d'angoisse ne sont pas là. Je ne sens qu'une immense plénitude à être là, au milieu de nul part, sans savoir comment ni pourquoi je suis là. C'est à la fois étrange et normal. Qu'importe après tout ?
Je me décide finalement à partir dans une direction qui me semble être la plus appropriée. Je marche et continue d'observer en même temps la faune et la flore. J'aperçois des écureuils, des lapins, des oiseaux, des plantes que je n'avais encore jamais vu avant. Je ne dirais pas que je m'extasie devant tout ça, mais presque. Je trouve ça tellement joli et tellement irréel... je suis comme hypnotisée. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis en train de marcher, je ne ressens ni fatigue, ni mal aux pieds, je ne ressens pas grand chose quand j'y pense. Je me sens comme flottée, en apesenteur et je me sens guider vers un endroit que je ne connais pas. Le magnétisme exercé est très puissant et plus je me rapproche de ce point et plus je me sens bien, moi-même, complète. D'une manière ou d'une autre, je sens que j'approche du but, qu'il n'est plus qu'à une poignée de mètres. Mue par une volonté propre mes jambes se mettent en mouvement et se mettent à courir aussi vite qu'elles le peuvent versce point.
Là, devant moi, les arbres semblent s'espacer de plus en plus et laisser place à la lumière de la lune. C'est comme s'ils me disaient "oui c'est par là, continue, tu y es presque, ne t'arrête pas" et moi je les écoute et je force l'allure pour y arriver. Je cours jusqu'à en perdre haleine. Je ne ralentis qu'une fois arriver à la hauteur de la lumière blanche éclatante qui me force à plisser les yeux. Je m'arrête juste devant et la regarde tant bien que mal, une main en visière au-dessus de mes yeux. Le temps s'être arrêté, plus rien ne bouge, tout est en suspension dans les airs, dans le temps, je flotte. Mes sens arrêtent de fonctionner. Je suis dans une petite bulle asceptisée qui me coupe de tout. Je devrais avoir peur, c'est évident, je devrais même être effrayée par cette lumière vive qui me prive de tout ce qui m'est nécessaire dans la vie. Mais non. Je suis plongée dans un douce chaleur de béantitude inexplicable, je suis rassurée et très heureuse. Je veux, non, j'ai besoin de tendre la main vers cette lumière et d'atteindre l'autre côté. Il y en va de ma santé mentale.
Mais alors que je commence à tendre la main, la lumière s'agite et se met à vasciller avant de devenir encore plus lumineuse et d'émettre des flash de plus en plus rapides jusqu'à ce que je sois obligée de fermer les yeux. Lorsque je les rouvre la lumière est revenue à la normale et quelques mètres devant moi se tien une minuscule personne. Enfin, une personne... Si je dois vraiment décrire ce que la silouhette devant moi représente... sans nul doute je dois bien reconnaîre qu'il s'agit d'une fée. Haute comme trois pommes – littéralement empiler trois pommes l'une sur l'autre et vous obtiendrez sa taille réelle – avec des ailes dans le dos et une petite robe aux couleurs de la forêt et des oreilles pointus. Je ne sais pas trop quoi penser. Les fées ça n'existent pas... si ? Incrudule, mais désireuse de comprendre ce qui se passe, je déglutis difficilement et engage – je l'espère – la conversation :
— Bonjour ? je demande timidement.
La petite fée lumineuse m'adresse un sourire et se rapproche lentement de moi avant de me tourner autour comme si j'étais une bête curieuse qu'elle était ravie de voir.
— Bonjour Daena, me répond-t-elle en s'arrêtant enfin face à moi. Je suis très heureuse de te rencontrer enfin. Nous nous demandions quand est-ce que tu finirais pas nous rendre visite.
La petite créature ailées m'estomaca net. Comment connaissait-elle mon prénom ? Je suis pourtant sûre et certaine de ne jamais, ô grand jamais, avoir rencontrée de fée de ma vie et encore moins celle-ci. Aussi, je reste un moment interdite à la fixer avec des yeux de merlant frit et met un bon moment avant de retrouver l'usage de la parole.
— Qui es-tu ? Comment connais-tu mon nom ? Tu entends quoi par "nous" ? Et comment ce fait-il que vous m'attentidez depuis longtemps ?
Pour toute réponse elle se contenta de rire et de se rapprocher de moi pour me faire un petit bisou sur la joue droite, puis sur la gauche et enfin sur le front. Seigneur...qu'est-ce qui est en train de se passer ? Me voilà encore plus perdue que lorsque je me suis éveillée dans la forêt. La petite bulle dans laquelle j'étais il y a de ça quelques minutes commence à s'estomper et à disparaître petit à petit. Je me remet doucement à repredre l'usage de mes sens et de mes émotions. Perdue est un peu faible... je dirais plutôt qu'actuellement je suis totalement paumée, mais en même temps, toujours pas effrayée par la situation. Récapitulons : je suis dans une forêt totalement incroyable que je ne connais absolument pas, je n'ai plus aucune notion du temps, mes émotions sont comme anesthésiés, je rencontre et discute avec une fée et malgré tout je ne ressens pas l'effroie et la crise d'angoisse ? Oui. Quelque chose n'allait pas. Sérieusement. Mais pourtant je n'arrive pas à être inquiète. Mais après tout... je ne n'ai pas de raison de l'être dans le fond. Je ne suis pas dans un milieu ostile et les fées sont considérées comme des êtres doux et bienveillants. En soit, je ne risque rien... si ? En toute franchise, je ne sais pas.
— Tu as beaucoup de question et c'est normal. Viens avec moi et je te dirais tout ce que tu veux savoir, me répondit-elle enfin en me tendant la main.
Loin, très loin dans mon subconscient, je sus qu'il ne fallait pas que j'accepte cette main tendu venant de cet être aux aspects bienveillant et aux allures doucereuses. Je le savais. Mais quelque chose de plus fort que moi m'empêcha d'agir de manière lucide, aussi pris-je la main de cette petite fée sans me poser plus de questions. La fée m'adressa un sourire lumineux et la lumière blanche derrière elle s'intensifia jusqu'à venir nous englobertoute les deux. J'ouvris la bouche pour crier, mais aucun son n'en sortie.
Au bout d'un temps qui me paru infini, la lumière se dissipa et laissa place à un environnement féérique tellement magnifique que les larmes me montèrentaux yeux. Ma vue en fut brouillée et je du cligner plusieurs fois des yeux pour chasser les larmes et y voir de nouveau. Devant moi s'étalait une immense clairière remplie de fleurs exotiques éclatantes de couleurs et de vie. Un immense étang à l'eau clair s'étendait un peu plus loin, bordé de roseaux, de nénuphares multicolores de pierres de tailles et formes différentes. Des petites cascades se jetaient dedans et créaient un petit courant. Des saules pleureurs étaient disposés çà et là et créeaient de petits espaces de détentes à l'ombre du clair de lune. Lune qui était d'ailleurs très haut dans le ciel et illuminait de ses rayons le vaste terrain. Des animaux vaquaient à leurs occupations à la lisière de la clairière et au bord d'un autre étang, plus petit et un peu plus loin, mais tout aussi magnifiquement aménagé que le premier.Croyez moi ou non mais... il y avait même des licornes ! Oui, je le jure, de véritable licornes ! Des chevaux avec des cornes et au crins multicolores et incroyablement soyeux et ondulés comme dans les films et les représentations ! Je du me pincer à plusieurs reprises pourêtre bien certaine que je n'hallucinais pas. Mais non, les licornes étaient juste devant moi à galoper et à se rafraîchir dans l'étang.
Je cligne plusieurs fois des yeux et me les frotte vigoureusement avant de réaliser que non, je ne rêve pas. J'arrive même à apercevoir d'autres fées en train de jouer, danser, s'amuser avec tous les animaux présent dans la clairière. Effrayant et grisant. Ah ! Mais non, je n'arrive toujours pas à ressentir l'effroie. Je me contente donc d'être plus que perplexe et un peu sonner devant tant d'informations à la secondes. Je commence même à avoir un peu mal à ma tête et me laisse tomber sur l'herbe impeccablement entretenue et très douce sur ma peau. J'inspire et expire à plusieurs reprise et lève la tête vers la fée qui ma conduite ici, elle bat des ailes et se perche sur mon épaule.
— Daena, bienvenue au royaume enchanté.
Une forêt, une lumière inexplicable, une fée, des fées, des licornes.Ok. Rien ne va bon sang ! Tout ça est...
— ... fantastique, je murmure.
Quoi ? Non ! Tout ça n'a rien de fantastique ! Et c'est à ce moment là que je me rends compte – et ressens avec effroie – que je ne contrôle plus mon propre corps, mes pensées. Je suis enfermée à l'intérieur de mon propre corps sans la moindre possibilité d'agir. Je suis une simple spectatrice et là, là, je ressens de la terreur pur. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je me démène à l'intérieur de mon corps pendant que le temps suit son cour.
— Je vais répondre à tes questions de tout à l'heure, mais avant, allons dans un endroit un peu plus confortable. Et pourquoi pas te rafraichir un peu ?
Je hoche la tête et me lève mécaniquement.
Je suis cette fée qui me parait de plus en plus louche et dis bonjour à une quantité astronomique d'autres fées que nous croisons alors que nous nous rendons à l'étang. Je prends place sur l'une des pierres plates prévu à cet effet et plonge mes pieds nus dans l'eau tiède de l'étang. Un sentiment de plénitude absolument m'envahi. Je sens ma voix intérieure – ma voix intérieure lucide – s'éteindre petit à petit et perdre en force. Je me met à sourire et attrape de bonne grâce la coupe en feuille que me tend la fée, elle est remplie de l'eau clair de l'étang, la fée me dit qu'elle est magique et à des propriétés apaisante. Que fis-je ? Je bus cul sec évidemment ! Wow. Elle était délicieuse. La béatitude qui planait sur moi tout à l'heure, fut remplacé par une vague de paradis qui me transporta haut, encore plus haut que le septième ciel dont tout le monde parle. Une fois cette vague passée, je lui rends son verre de fortune et m'assois plus confortablement sur la pierre, fin prête à entendre les réponses à mes questions et tout ça le plus normalement du monde.
— Je te connais car nous connaissons tous les humains. Chaque enfant qui naît est lié à une fée. Moi, je suis liée à toi et ce pour toujours. Cela fait maintenant dix-neuf ans que je t'observe. Je connais tout de toi. Tes joies et tes plus grands bonheurs, comme ta peine et tes plus grands malheurs. J'attends ce moment depuis si longtemps ! Quand je disais nous, je parlais des autres fées évidemment. Chacune d'entre nous connais absolument tout le monde, à différent degré. Nous sommes un peu vos anges gardiens.
Ah ! Cela allait de soit, bien évidemment. Les fées existent et sont les protectrices des humains, j'aurais du le comprendre plus tôt ! Mais réveil toi bon sens ! je cris à l'intérieur de mon corps pour le secouer et lui faire recouvrer la raison. Mais rien. Il reste insenssible à tout ce que je fais. Je cris, je hurle, je griffe, je me débat pour le faire réagir, pour reprendre le contrôle de toute cette folie, mais rien n'y fait. Je m'épuise pour rien et je perds de plus en plus de terrain. Je suis sûre et certaine que c'est du à cette foutu eau qu'elle m'a obligée à boire ! Je vais m'éteindre sans rien pouvoir y faire... Je m'y refuse !
— Mais qu'est-ce que je fais là au juste ? Pourquoi maintenant ? je demande avec un brin de lucidité passagé.
Elle me sourit et m'adresse un bisou sur le front.
— Tu es là car il est temps pour toi d'arrêter de souffrir plus longtemps.
Elle claqua des doigts et battit des ailes autour de ma tête. Ce que je pris pour de la poussière de fée me tomba sur la tête et le reste du corps. Quelle genre de saloperie me faisait-elle encore ?
— Regarde toi maintenant, dit-elle en désignant l'étang pour que j'y vois mon reflet.
Mon corps répondant toujours ne dépis de ma volonté, je me penche sur l'étang et reste sans voix devant le reflet que me renvoie l'eau clair. Mon corps est meurtri. Recouvert de bleus et de scarification. Je baisse les yeux sur mes bras, ils sont couverts de cicatrices blanches et de plaix encore en court de cicatrisations. Mes jambes nues sont dans un étant aussi piteux que mes bras, je soulève mon t-shirt et observe la même chose que mon ventre, mes hanches, mes flancs... Je suis recouverte d'echymose sur le visage. Je ne comprends pas, je suis dans tous mes états. Sous l'effet d'une extrême panique je reprends momentanément le contrôle de mon corps et me met à marcher maladroitement à reculons pour m'éloigner du plan d'eau et de cette maudite fée. Je me met à crier :
— Qu'est-ce que vous m'avez fait ! Qu'est-ce que vous m'avez fait !
Je me retourne et me met à détaler comme une dérater jusqu'à ce que je me heurte à une barrière invisible qui me stop net et me fait tomber à la renverse. J'atterrie sur le postérieur, ce qui devrait me faire très mal, mais rien. Je ne sens rien du tout. Qu'est-ce qui m'arrive...
— Je suis désolée d'avoir été aussi brutale avec toi Daena. Mais il fallait que je te soumette à la vérité, commence doucement la fée en s'approchant de moi.
Je la regarde comme si elle était cinglée – bien que je sois sûre que la cinglée dans l'histoire c'est moi – et me mur dans un silence éloquant. Je veux des réponses ! Devant mon mutisme et ma volonté de fer à ne pas céder, elle pousse un soupire et se met à papillonner autour de moi.
— Tu souffres. Tu souffres tellement. Toutes ces marques sur ton corps ne sont que les reflets de la souffrance que tu gardes enfouie en toi depuis dix-ans déjà. Tu ne t'infliges aucun sévices, mais si tu l'avais fait, ton corps serait exactement comme il l'est actuellement. Tu n'es que douleur et souffrance. Tu nies l'évidence à chaque instant, tu refuses de voir la vérité en face, mais elle est là devant toi. Moi, je suis là pour te dire que tu as bien assez souffert, qu'il est venue pour toi de lâcher prise.
Je l'écoute parler, je l'écoute et ressens au plus profond de moi une vive douleur aiguë et sourde, une douleur si terrible que je me roule en boule et me met à hurler. Je hurle autant que mes poumons me le permettent et je me noie dans mes cris, mes cris de douleur. Dieu j'ai si mal ! J'ai l'impression que mon corps entre en combustion et n'est pas prêt de s'éteindre de si tôt. Pitié faite que ça s'arrête ! Devant moi défile mes dix-neuf ans d'existence, cela me glace le sang et me tétanise d'effroie. Je revois mes beaux-frères abuser de moi lorsque j'étais encore enfant, je les revois jouer de moi et me torturer sans que j'en ai vraiment conscience à l'époque. Je revois le rejet de mon père, je le revois me rejeter comme un vieux torchon sale, je le revois préférer ces beaux-frères onis... Je revois toutes mes années scolaires défilés, je revois tous les problèmes que j'ai toujours eu, je revois le rejet perpétuel par les autres. Je revois la déception que je suis pour ma mère et le reste de ma famille. Je revois tous les problèmes que je leur ai toujours causés... Je revois... je revois tant de haine, de rejet, de dégoût qui me sont perpétuellement adressé... Je n'ai qu'une seule pensée à l'esprit... qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi est-ce que j'ai subis ça... comment je peux encore être là... c'est une erreur... je suis une erreur...
Sans que je puisse les retenir, mes larmes se mettent à couler à flot tandis que je me balance d'avant en arrière, les genoux replier sur la poitrine et les bras enrouler autour d'eux. J'ai du mal à respirer, ma cage thoracique est comprimée sous le contre coup de mes hurlements. Si seulement je pouvais m'arracher le coeur de la poitrine pour ne plus ressentir cette douleur qui me comprime, qui me broie de l'intérieur. Je baisse les yeux vers mon corps et le vois qui se met à saigner, les plaix se sont rouvertes et saignent à flot, assez pour que ce soit assez dégoûtant mais pas assez pour que j'en succombe. Dommage... je me met à penser pour la première fois de ma vie. Je veux que ça s'arrête... J'ai besoin que ça s'arrête... Seigneur... aidez-moi...
— Il fallait que tu le sache Daena... il fallait que tu arrêtes de vivre dans le déni. Si tu as pu venir ici aujourd'hui, c'est parce que ton subconscient a enfin accepté l'évidence. Tu dois maintenant l'accepter toi aussi.
Je lève les yeux vers la petite fée qui s'est posée sur mon épaule et qui me regarde avec un air bienveillant et compréhensif. Je reste prostrée dans ma position et dans mes sanglots et enfouis le visage sur mes genoux.
— Tu peux refuser notre aide bien entendu, mais tu peux aussi l'accepter et te libérer de ce poids qui t'oppresse depuis si longtemps.
Être libérer... ne plus ressentir cette douleur... c'est tellement tentant... J'ai beau essayer de la combattre, elle est là, depuis toutes ces années, je refusais de l'admettre, mais elle a fini par me dévorer toute entière. A quoi bon retourner dans un monde où je ne suis pas acceptée et où je ne le serais jamais ? Je n'ai pas la place dans ce monde qui me rejette sans arrêt. Je n'ai même pas ma place auprès de ma famille, auprès de ces personnes qui son censés m'accepter et me soutenir... je ne suis qu'un poids, un fardeau pour eux... Accepter l'aide des fées les libéreraient eux aussi et les rendrait heureux. Si je dois faire une seule chose de bien dans ma vie, pour une fois, les rendre heureux et fier d'une de mes actions... alors je conssens à accepter. Je ne veux qu'une seule chose... arrêter de souffrir et de faire souffrir mon entourage... je veux qu'ils soient libres, heureux... et je ne peux le faire que de cette manière... Je ne serais plus leur fardeau... Je les libères...
Je relève lentement la tête et regarde la fée, les yeux brillants et dégoulinants de larmes.
— J'accepte.
— Tu as fait le bon choix.
La fée vint se pencher sur moi, elle m'embrassa une nouvelle fois les deux joues, puis le front avant de me souffler de la poussière de fée.
— Va mon enfant, va t'endormir aux pays des rêves. Tu y seras à l'abri, en sécurité et tu n'auras plus jamais mal, soit en sûre. N'es plus peur, soit sans craintes et acceptes ce cadeau qui t'es fait. Lorsque tu te réveillera...
La fée se penche sur moi et me souffle des mots qui n'eurent aucun sens pour moi et une fatigue terrible s'empara de moi. Mes yeux papillonnèrent et je sombris dans l'inconscience.
Lentement, je me réveille dans mon lit et regarde autour de moi, confuse, le cerveau dans le brouillard. Je ne me souviens pas de grand chose, c'est plus une sensation qui s'accroche à moi, loger au centre de ma poitrine. Je me sens mal. Mais je n'ai pas peur, je sens un sentiment de plénitude se propager en moi malgré le mal en moi. Je m'étire et laisse mon regard s'arrêter sur la fenêtre de ma chambre située au cinquième étage de l'immeuble. Je me fige et me met à la fixer intensément sans pouvoir détourner le regard.
Une petite lueur apparaît de l'autre côté. Je sors du lit et vais jusqu'à la fenêtre que j'ouvre en grand. Je fixe la lueur familière et commence à distinguer des traits qui me sont tout aussi familiés. Je plisse les yeux et les écarquille en reconnaissant la fée de mon rêve. Elle me fait un signe de la main, ses lèvres se mettent à bouger et je me rappel ses paroles : "Va mon enfant, va t'endormir aux pays des rêves. Tu y seras à l'abri, en sécurité et tu n'auras plus jamais mal, soit en sûre. N'es plus peur, soit sans craintes et acceptes ce cadeau qui t'es fait. Lorsque tu te réveillera... tu n'éprouveras plus la peur, tu seras forte et accomplir ce qui doit être fait". Ce qui doit être fait. Oui... dans un état quasi hypnotique je m'avance plus près encore de la fenêtre et commence à l'enjamber. Fini la douleur... fini les regrets... fini la haine... fini la perpétuelle déception... ils seront fier de moi... je ne serais plus un poids...
— Je suis prête, je murmure à l'attention de la fée.
Elle m'adresse un grand sourire, vient jusqu'à moi et attrape l'une de mes mains. Je passe une seconde jambe et reste assise sur le cadre de la fenêtre. Je ne regarde pas en bas. Inutile. Je n'ai pas à avoir peur, je n'ai pas peur d'ailleurs. Je me sens bien même. Je vais accomplir la plus grande réussite de ma vie. Et la petite fée est avec moi, pourquoi aurais-je peur ? Je vais être libre et ma famille aussi. Rien ne pourrait être plus merveilleux. Je souris à la fée et me prépare à faire le grand saut, mais avant que je ne puisse le faire j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir.
Je tourne la tête et vois ma mère à moitié endormie sur le seuil de la porte. Elle ne reste pas à moitié endormie longtemps, elle écarquille les yeux et ouvre grand la bouche en me voyant, là, assise sur le rebord de la fenêtre. Inexplicablement tout ce passe à la fois vite et au ralenti. Des larmes roulent sur mes joues et je lui adresse un ultime sourire, persuadée qu'elle comprendre et me sera reconnaissante du cadeau que je lui fais à elle et à mes grands-parents.
— Je t'aime maman.
Toujours en me tenant la main, la petite fée m'encourage et fait le grand saut avec moi.
Pendant le saut, je me sens libre et beaucoup plus légère, je sens tout les poids qui m'oppressent quitter mes épaules. J'entends aussi le cri que pousse ma mère en venant se pencher à la fenêtre. Il me comprime le coeur et me le tord dans tous les sens. J'en viens à me demander si j'ai bien fait, finalement et puis plus rien.
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