dB 77

Une minute de lecture

Soudain, ce n'était plus l'été. J'étais à l'abri des fortes chaleurs dans une cage vitrifiée et la climatisation aspirait activement la putréfaction de mon corps. J'étais un cadavre assis, hic sunt pisces inscrit en jolies cursives sur mon front, et à refaire mon chignon toutes les dix minutes, changer régulièrement de position sur la chaise en polyester raffiné, je craignais que ça se sente. Un peu comme ces larges barriques, passé quatorze heures, où gît un amoncellement de poitrails ouverts au ciel, et cette chair abîme l'air, estompe les effluves du sable chaud. Mais soudain, ce n'était plus l'été et ton message fit s'envoler toute l'ivresse du soir. Mon cadavre exquis se dandinait dans l'éther comme sur une toile d'art et nier le soulagement de ton absence serait mentir.

"Je suis malade, on ne pourra pas se voir."

Alors soudain, le ciel bleu était celui de septembre et tu te changeais en un songe doux, tout de vapeur. J'étais à l'abri des fortes chaleurs, loin de toi, dans une cage vitrifiée et la rentrée pointait son museau humide, anxieuse car rarement appréciée par mes congénères, une chienne, une vieille amie.

J'enlaçai cet apaisement inattendu et mon regard se perdit sur les passants, en contrebas, qui foulent le chemin granuleux sous couvert des branchages denses des châtaigniers.


Août est mort, je le laisse s'enterrer.





Pour E. 




[Détestable - Dali]

[She's almost you - Jay Jay Johanson]

[Cendres - MPL]

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Laroutourn ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0