Depuis le début de la semaine, ma succulente prenait une teinte d'automne et je me disais : drôle d'allure pour une plante verte que de roussir d'amour quand on est d'ordinaire un gros biceps increvable planté en plein désert.

Par souci de bien la nourrir, je vins fureter du côté d'Hermès qui avait vécu trop de jours entouré des plantes en pot de H. pour ne pas s'y connaître, a minima sur la quantité d'eau à cracher sur le terreau d'une racine grasse. Bien que je doute fort de sa capacité à être constant dans l'expression de ses sentiments distingués à l'égard de toutes les feuilles recouvrant murs et plafond du petit bateau au pont craquant, entendons-nous. N'est pas Cyrano, homme qui veut. D'aucuns diraient que je souhaitais peut-être aussi entretenir la flamme de l'orgueil déplacé et le placer comme un colifichet sur mon bureau, juste sous mon coude en attendant la nouvelle année. Je laisserai le loisir d'un léger sourire éclairer la lanterne des curieux.


Tout de même. Quelle ne fut ma surprise d'apercevoir au cours de l'échange quelques fleurs de soleil poindre. Un visage bien connu devenu blond comme une moutarde à lunettes se dessinait sur mon écran.

Hermès, bonsoir, il est moins que minuit et nous sommes l'un pour l'autre moins que rien à présent mais j'ai les dents étoilées et tu es l'été en plein hiver : arrogant et fugace. Quels bons acteurs ferons-nous quand les artifices exploseront au ras les fenêtres ? Hermès, bonsoir, il est près de minuit et nous sommes l'un, l'autre près de l'œil du cyclone, on se garde dans le tiroir dont les blattes caressent le plancher.

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