Mon premier amour, la lumière dans l’escalier de peur sous lequel je pleurais.

Le temps des scarabées en uniforme sur le plancher, du terreau sec sous les cuisses qui refuse de me gober tout entière, des ricanements de passages entre les pensées ; j’étais la pousse-mirage, un brin pâle qui attendait qu’on inverse le champ des ombres. Puis, l’amour vient, l’amour va au devant de moi, rayons en mains pour soigner l’hiver et j’admirais l’aurore de ses idées.

Autour de nous les murs capturaient l’été en bocal et notre présent était tout de verre vêtu, un monde sous cloche où, fleur mortifère, j’enfumais notre centimètre de ciel d’épaisses brumes pétrolières qui stagnaient comme un réseau boueux, et qu’on peinait à inspirer. J’aimais pourtant la bise du soleil sur mes matins, l’éclat de son jour comme un souffle nouveau sur l’orage loquace, je l’aimais et elle étouffait là.

L’aiguille se lasse toujours, les tempêtes emportent le chant des secondes au bout du compte. Et j’ai dans la tête un nénuphar grandiose que le monde tour à tour caresse et fuit. Elle l’entendait parler parfois, mais le comprenait-elle ? Je me demandais si, l’écume en place depuis de longues années, on pouvait véritablement être capable de la recueillir pour en remplir encore et encore les abysses d’un coquillage.

Elle est partie cette fois, marche après marche, chaque face pleuvait. La porte laissée entrebâillée, je vois maintenant l’univers depuis mon gouffre de noirceur sous l’escalier.

Pour Noée.

[Inspiré du texte d'une amie, je me fais écho de sa narration.]

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