67. C’est fou tout ce bonheur

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Sacha

Je me réveille et suis surpris de ne pas trouver Livia à mes côtés. Dans mon esprit embrumé de sommeil, j’essaie de me souvenir de ce qu’il s’est passé la veille, mais j’ai vraiment l’impression qu’elle était avec moi et a dormi dans mes bras, que ce n’est pas une de ces nuits que je passe seul. Où peut-elle être partie alors ? Je me décide à ouvrir les yeux et découvre sur le sol, en évidence, la petite culotte de ma chérie. Cela confirme bien que je n’ai pas rêvé sa présence à mes côtés et je me redresse un peu sur mon lit pour examiner le reste de la pièce. Hier soir, elle s’est montrée féline et cela se voit à nos vêtements abandonnés un peu partout dans ma chambre, à cette chaise renversée que nous n’avons pas pris le temps de redresser, et à ces draps tout froissés, témoins de la vigueur avec laquelle nous nous sommes aimés.

Je me lève, toujours nu, et constate en passant devant le miroir que j’ai une trace de morsure sur le haut de mon torse. Je souris en voyant cette nouvelle preuve de notre folie d’hier et me dirige vers la salle de bain que je n’ai pas le temps de rejoindre car Livia en sort, vêtue d’une simple serviette autour de la taille. Je m’arrête net en la voyant si belle devant moi. Je reste bouche bée face à la vision qu’elle m’offre et la coquine en profite pour se moquer de moi.

— Ferme la bouche, tu baves. C’est fou, ça, c’est comme si votre cerveau se déconnectait dès qu’il voit une paire de seins, rit-elle en faisant tomber sa serviette par terre.

— Ne te moque pas, c’est juste que tout le sang se dirige vers le bas et pas vers le haut, expliqué-je alors que mon sexe se dresse déjà fièrement vers elle.

— Je vois ça… Intéressant, dis-donc. C’est fou ce dont le corps humain est capable, regarde ça, sourit-elle en caressant ses seins dont les tétons sont tendus.

— Il va falloir que je vérifie mais j’ai l’impression qu’il y a d’autres phénomènes qui se produisent.

Je l’attire vers moi et l’allonge sur le lit avant de m’agenouiller entre ses jambes. Je dépose de petits baisers sur ses cuisses, son ventre, en me rapprochant petit à petit de son intimité. Gourmand, je passe ma langue entre ses lèvres pour récolter son nectar qui l’humidifie déjà énormément.

— Je confirme, c’est fou ce que le corps humain est capable de faire. Et c’est délicieux, en plus.

Elle écarte ses jambes et presse ses mains sur ma tête pour que je reprenne mes caresses, impatiente que je cesse de parler afin de pouvoir la rendre folle comme j’ai appris à si bien le faire. Je me délecte non seulement avec ma langue qui la pénètre et recueille le fruit de son excitation mais aussi par ses gémissements qu’elle ne retient pas et qui ne vont pas réveiller son fils, j’espère. Que j’aime la sentir ainsi se cambrer lorsque le bout de ma langue vient s’enrouler autour de son clitoris qui ressort tant quand je lui fais ainsi l’amour. Je la rends folle de désir lorsque je lui suce son petit bouton et le mordille gentiment, et je parviens rapidement à l’emmener vers un orgasme dont je profite pour me redresser. Elle n’a pas encore rouvert les yeux que déjà, je me positionne et la pénètre d’un coup de reins puissant tout en la maintenant par les hanches. Une fois encore, notre étreinte est passionnée et nous nous envolons ensemble vers une nouvelle extase qui lui permet d’accueillir ma semence en son sein.

— Je t’aime, soufflé-je alors qu’elle m’adresse un divin sourire. Mais je crois que tu vas m’en vouloir car il va falloir que tu retournes sous la douche !

— Il faudra que tu paies cet outrage en me crémant le corps de partout, tu sais que trop d’eau, c’est mauvais pour la peau ? Tu m’accompagnes sous la douche ? Ah et… bonjour, au fait, rit-elle avant de m’embrasser. Je t’aime.

Nous prenons une douche relativement sage tous les deux et finissons de nous préparer en compagnie de son fils qui semble avoir trouvé tous ses repères dans mon petit appartement. Nous déposons ensemble Mathis à la garderie avant de nous rendre au café.

— Je crois que mon corps fait encore des folies, lui glissé-je après l’avoir matée un instant marcher à mes côtés. Il fait rétrécir mon pantalon !

— Quel pervers, un peu de tenue, voyons ! Il va falloir être patient, en plus… Dis à Popaul de se calmer.

— J’espère que Nénette va rester calme aussi alors ! pouffé-je en entrant dans le shop dans lequel nous passons la matinée à rigoler et à nous chauffer mutuellement.

C’est fou comme nous sommes à la fois raisonnables et à la limite de la bienséance. Je ne vois pas le temps passer avec tous ces discussions, baisers et regards que nous échangeons constamment et je suis surpris lorsque Marina débarque devant le comptoir.

— Tu es déjà là ? Tu as déjà récupéré Mathis à l’école ?

Le mercredi, elle vient en effet le chercher à midi pour s’occuper de lui jusqu’à ce que sa mère finisse son service, mais là, j’ai beau regarder, je ne le vois pas.

— Non, c’est pas encore l’heure. Je viens te voir toi, en fait. Tu peux prendre une petite pause ou c’est compliqué ?

— Ça va aller. On s’installe à une table, si tu veux.

— Oui, OK. Je peux avoir un chocolat chaud ?

— Mais bien sûr, petite sœur adorée ! Je t’amène ça tout de suite.

Livia vient à son tour saluer Marina, discute un peu avec elle pendant que je prépare la boisson chaude puis me vole un baiser avant de prendre ma place derrière le comptoir pour gérer les clients pendant que je prends ma pause.

— Alors, quel bon vent t’amène ?

— Y a un truc qui me tourne en tête depuis un moment, et je voudrais t’en parler, savoir ce que tu en penses.

— Tu as des soucis au lycée ? Tu as besoin que je vienne te donner un coup de main parce qu’un type t’embête ?

— Non, non, je… je me disais que maintenant que tu as un boulot et ton appartement, peut-être que… enfin… on pourrait revivre ensemble, non ?

Je la regarde et me demande si j’ai bien entendu ce qu’elle vient de me dire. Je dois avoir un peu la même tête que ce matin devant Livia car, à son tour, ma sœur se moque de moi.

— Allo, y a quelqu’un ? Tu as compris ce que je voulais dire ? Toi, moi, appartement ?

— Oui, oui, j’ai compris et… ça me ferait trop plaisir que l’on puisse reprendre nos petites habitudes. Ça me manque de voir ta tronche de cake le matin au lever, tu sais ?

— Quel petit… glousse-t-elle. Bon, je sais que ça ne sera pas facile, et j’imagine qu’on va se retrouver avec la visite d’un éduc, mais… ça peut marcher, non ?

— Oui, ça serait super… sauf que… je ne sais pas si je vais encore avoir mon job longtemps… Mes patrons n’ont pas l’air chaud pour prolonger mon contrat parce que je suis allé en garde à vue et que je couche avec leur fille… Bref, si je perds ce taf, je risque aussi de perdre l’appartement, tu vois. Je… je ne veux pas te mettre dans la galère avec moi si ça arrive.

— Ils sont sérieux ? Putain, sont vraiment cons ces deux-là, grommelle-t-elle en se renfonçant dans sa chaise. Et Livia, elle peut rien faire ?

— Elle me défend, mais bon, elle n’est qu’employée ici. Et puis, je ne veux pas garder ce boulot juste parce qu’elle joue à l’avocate, j’aimerais pouvoir leur montrer qu’ils peuvent avoir confiance en moi. C’est pas gagné mais je ne désespère pas…

— Mouais, ils m’ont l’air un peu trop cons pour comprendre quoi que ce soit, ces vieux aigris. Fait chier, sérieux, je… j’ai vraiment envie qu’on redevienne une famille, moi. Même Mathis passe plus de temps avec toi que moi.

— Oui, on va trouver le moyen d’y arriver, mais il faut peut-être patienter encore un peu… En attendant, si tu veux, tu peux venir passer les nuits où je ne suis pas avec Livia à la maison ? C’est un bon compromis tant qu’on ne sait pas ce qui va m’arriver, non ?

— Faudrait que je voie avec mon éduc. Ça te dérangerait pas ?

Je la regarde un instant et réfléchis avant de répondre. J’ai toujours rêvé de pouvoir à nouveau vivre avec elle. C’est ma sœur et c’est mon devoir de m’occuper d’elle. En plus, elle est ma seule famille comme je suis le seul pour elle. Depuis que je suis sorti de prison, je fais tout pour que ce moment arrive. Mais est-ce une bonne idée ? N’est-ce pas la mettre en danger et rompre l’équilibre auquel elle est parvenue ? Après, ça ne coûte rien d’essayer…

— Non, ça ne me dérangerait pas du tout, à condition que je garde mon appartement. Un petit essai en attendant la suite de mon contrat, ça pourrait même nous rassurer tous les deux, je pense.

— Oui, c’est un bon argument pour mon éduc, ça. Bien joué. Tu veux que je m’occupe des vieux de Liv ? Je peux les engueuler et les menacer de pourrir leur réputation au lycée, si tu veux ? sourit-elle, conspiratrice.

— Ouais, ou alors on fait l’inverse. Tu leur dis que s’ils me gardent, tu ramènes tous tes potes pour exploser le chiffre d’affaires !

Elle éclate de rire et ça fait plaisir de nous retrouver ainsi. Je jette un coup d'œil à Livia au comptoir qui nous observe et m’adresse un grand sourire, ravie de voir que l’entente entre ma sœur et moi est toujours bonne.

— Non mais franchement, ils abusent. Tu fais le boulot ici, non ? Et avec Livia, ça va ?

— Si je te dis que cette nuit, on a joué à Puissance Quatre, tu vois à quel point on s’entend bien ?

— Pitié, ne m’en dis pas plus ! Quelle horreur, je veux bien parler de plein de choses mais pas de ta vie sexuelle. Parce que si vous jouez vraiment à Puissance Quatre au beau milieu de la nuit, je vais me poser des questions sur votre santé mentale.

— C’est toi qui me demandais comment ça allait ! ris-je.

Que ça me fait plaisir de la retrouver ainsi et de reprendre notre relation là où on l’avait laissée, dans une bonne entente formidable et une relation fraternelle complice. Et tout ça alors que je crois avoir trouvé la femme de mes rêves. Franchement, on ne peut pas être plus heureux que ça, si ?

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