Demain Atlas
Je vais dans la vallée de l’ombre de la mort
Le pas sans peurs ni pleurs, là je pars en silence
Par-delà mes forêts, moi l’ancien fils du Nord
Contemple cet exil en quête d’innocence
Loin d’hier, de ma terre, aujourd’hui, je bâtis
Je traque et troque en vers l’ouvrage de ma vie
J’ai connu orage, solitude, départ
Oubliés ! Comme le legs d’une autre éternité
Je dépose les larmes, et baisse mes remparts
J’accueille ici trépas ou immortalité
Je ne crains ni chemin ni fin du voyage
Il n’y a de repos sous ces sombres nuages
Je vais dans la vallée de l’ombre de la mort
A mes côtés marche la nation des damnés
Où leurs cœurs en haillons sont des rires à sauver
Ces Sisyphe de papier qui étaient météores
Ne sont plus qu’un spectre de leur propre fiction
Des fantômes exilés, pleurant leur destruction
Promis au désert, debout bien que brisés
Il n’y aura d’Eden pour le bal des maudits
Oui, mais pourtant ceux-ci ont tout abandonné
Laissant lame à César, empire à leurs amis
Ils sont nés de la terre, morts dans la poussière
Mais ont aimé pour nous. Atlas de Lumière !
Je vais dans la vallée de l’ombre de la mort
Je t’ai aimé hier, ou était-ce demain ?
Je t’ai aimé sans temps, comme on oublie chagrin
Enlisé dans ton cœur, enlisé dans ton corps.
Et le sourire sincère, et le regard vaillant
Tous deux inamovibles face au vent violent
Nous sommes jeunes et pourtant, oui ! Déjà éternels.
Je n’ai plus de regard pour la nuit qui hante
Seulement pour ta vue d’ambre scintillante
Là, mes déchirures expirent sous ton ciel !
Me voilà à tes seins, tes crins, sujet soumis
A tes mots, tes silences, auditeur attendri.
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