Fantôme d'hiver

Une minute de lecture

Toi, tu n’es déjà plus qu’un tendre souvenir
Souvenir évanoui dans la nuit qui rugit.
Dans la nuit qui rougit, timide à en pâlir
Palliant sans un pigment la perte, puis l’oubli.

Dis-moi, que léguera notre étreinte à demain ?
Pas même un vœu d’enfant ni un rire, non rien !
Car j’ai connu ta couche dans l’hiver nomade
Moi, un trop seul Ulysse coulé par naïade.

Pourtant, je sacrifie futur, passé, présage
Exilé au présent, mais banni de l’instant
Car noyé par nos corps au désir indécent
Nous naissons naufragés, l’union fait orage

Nous étions houle, vent et marées. Amarrés
L’un à l’autre, marins faits d’écume essoufflée.
Maelström qui façonne mer en catacombe
Là, sous tes flots ardents, braise je succombe.

Songe, songe, songe, toi, fantôme d’hier.
A ce corps conquis en ce soir si sévère
Songe, songe, songe, toi, fantôme d’hier.
Car me voilà, marcheur, sur la route de l’hiver.

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