Face aux cavaliers
Demain, quand le soir de l’apocalypse,
Quand Guerre et Conquête se succéderont dans la fin des temps,
Quand Mort et Disette définiront le présent,
Quand nous ne connaitrons plus que la nuit sous les éclipses,
La lave ronger le sol et les cœurs.
Je viendrai et verrai mourir le verbe et la terre.
Et malgré le sang, la violence, les tombes, la colère
Je marcherai loin, digne et fier, sans peur.
J’aurai ton souvenir chevronné à l’âme
J’aurai ton sourire en boussole, défini en infini
J’aurai tes soupirs en hymne de la décennie
J’aurai cent espoirs dressés en oriflamme,
Qui craindrait de prendre un train dans la plaine ?
Pour affronter le monde et la tristesse des érables,
Comment craindre d’être à nouveau vulnérable
Quand tes bras bienveillants bannirent la peine,
Qu’importe quand viendra le vertige des vestiges,
Qu’importe quand il n’y aura que la ruine dans mes rimes
Même lorsqu’il pleuvra des cendres des vies victimes,
Je ne me souviendrai que de nos lèvres liées en voltige,
Sur l’estrade, j’invoquerai un astéroïde austral
Strident le ciel strié de ton absence,
Et je suivrai sa course, songe de notre naissance,
Sous le soleil et au profond de la nuit, jusqu’aux cimes de l’Oural,
Je traverserai les villes en holocauste,
Je trouverai les foules en décombres,
Je n’aurai de regard pour leurs rêves qui sombrent,
Je briserai l’horizon, argonaute qui accoste.
Je marcherai en solitaire
Sans m’arrêter aux pieds des ginkos
Sans arracher le dernier coquelicot
Errant dans un silence salutaire,
Aucun cadran ne conte les heures
Qui s’égrènent, essaimées loin de toi,
Croquées sur mon corps comtois
Qui chemine pour retrouver ta chaleur,
Demain, quand sonnera la fin des temps
Je traverserai le monde, la mort, l’abime
Il n’y aura de déclin, de départ, d’adieux sublimes,
Mais nos corps réunis pour tuer l’instant.
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