L'air de rien

Une minute de lecture

Ses guenilles sales flottaient au vent. Son visage se levait à la venue de chaque passants et il répétait cette même phrase inlassablement. " une petite pièce s'il vous plait". Mais ses yeux disaient tout autre chose. Il se demandait quand est-ce que l'on allait le remarquer, que l'on allait lui parler, le considérer comme un homme à part entière. De la fenêtre de ma chambre je l'observais. Ses mains transies par le froid tremblaient faisant onduler la petite pancarte de carton qu'il tenait entre ses doigts osseux. La rue grise semblait absorber sa présence. A présent il faisait partie du paysage à tel point que je me demandais si j'étais la seule à le remarquer.

je descendis de mon petit immeuble. Les escaliers fraichement lavés sentaient la javelle. La porte s'ouvrit dans un long grincement. Nos regards se croisèrent, et je me sentie comme envahie par une vague de culpabilité. Je décidai alors sur un coup de tête d'aller m'asseoir près de lui et je lui dis simplement: "Bonjour monsieur, comment allez-vous aujourd'hui ?" C'est alors que ses yeux se perlèrent de larmes. Voilà si longtemps que l'on ne lui avait pas engagé la conversation. Ce geste anodin avait éclairé sa journée.

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