Je m'excuse d'exister.
Je me noie dans mon délire de persécution, enfin, c’est ainsi qu’on l’appelle.
Pauvre bougre, il n’a pas su s’adapter.
L’enfance et l’adolescence ne sont que velléités, qu’on se le dise.
Pardon Madame, Monsieur, je m’excuse d’exister.
Le caniveau ? Ah oui, bien sûr, pardon.
Vous avez bien fait de me remettre à ma place, parfois j’oublie.
Pourtant mon père, c’était quelqu’un. Ma mère était une sainte.
J’ai tout appris par cœur, préceptes et interdits.
Alors Madame, Monsieur, il faut me donner la bourse et les bijoux.
Je vous promets ensuite de retourner à ma place.
Vous êtes toute pâle Madame, soyez donc rassurée, je ne fais pas dans la violence.
Sauf si les circonstances m’y obligent, n’est-ce pas Monsieur ?
Voilà qui me paraît raisonnable.
J’ai, par ailleurs, encore une requête.
Votre regard Monsieur dit que vous comprenez.
Votre épouse est un sanctuaire, j’aimerais le visiter.
Ne soyez pas inquiet, cela peut prendre un instant ou peut-être plus.
Êtes-vous si pressés ?
Le temps n’est qu’abstraction, vous me suivez n’est-ce pas ?
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