CHÈQUE EMPLOI SERVICE
J'aime le jardinage.
Maintenant à la retraite, je fais le jardin chez moi, mais aussi je ne rechigne pas à louer mes services.
Outre le plaisir, cela me ramène de la menue monnaie que j'utilise pour des achats plaisir.
Mes clients sont surtout des clientes.
Seules souvent, mais pas seulement.
Souvent âgées, mais pas seulement.
Bref, une cliente m'a recommandé auprès d'une de ses amies. On va l'appeler Charlotte.
J'ai donc pris rendez-vous pour définir le travail et le salaire.
Charlotte a 45 ans, femme au foyer. Le mari est chef d'entreprise, très occupé et qui n'a que faire du jardin de madame, hormis pour s'y prélasser.
Je peux le comprendre. Il s'agit plus d'un parc que d'un jardin, fleuri et arboré. Le tout avec goût.
Et une belle piscine en forme de haricot.
Tout incite au farniente.
De retour sur la terrasse pour parler affaires autour d'un verre, j'ai senti Charlotte réticente sur le tarif.
Et tout d'un coup :
« Bon, je ne vais pas tourner autour du pot. Le tarif que vous me proposez ne me convient pas. »
« C'est le tarif du marché pourtant »
« Je n'en doute pas. Pour faire simple...Vous me taillez les rosiers et moi je vous taille une pipe »
« ... » J'en reste muet
« Ça ne vous intéresse pas ? »
La dame est plutôt agréable et se faire sucer ne serait pas honteux.
« Si. C'est alléchant »
« Je ne vous le fais pas dire. Alors ? »
Je regarde le parc et d'un mouvement de la main je lui indique le nombre important de rosiers.
« L'échange n'est pas équilibré »
« Ce n'est pas de ma faute si vous n'avez qu'une bite »
« Bien sur. Mais quand même »
« Vous êtes difficile en affaires. Je peux alors vous faire une taille à l'embauche et une autre à la débauche »
« Je ne sais pas si j'en serais capable ? »
« Ah oui ! Ou avais-je la tête. Vous n'êtes plus dans la fleur de l'âge »
J'ai souri.
« Et c'est une fleur à ménager »
« C'est insoluble alors ? »
« On pourrait envisager un paiement échelonné »
« C'est ça. Vous allez venir tous les jours pour encaissement. Mon mari va trouver bizarre que le jardinier passe tous les jours »
« Vous me dites qu'il rentre tard. Et moi aussi je dois en garder sous la pédale pour mon épouse »
Elle réfléchit et semble prête à accepter.
« Bon. Est-ce que vous voyez autre chose »
J'ai tenté ma chance pour obtenir un peu plus.
« Eh bien. Vous n'envisagez que les rosiers. Mais il y a aussi tous les arbustes à entretenir, la pelouse à tondre. Les feuilles mortes à ratisser à l'automne... »
« Je vous vois venir »
Je me suis jeté à l'eau.
« Il n'y a pas que la fellation dans la vie »
« C'est ça. Et il n'y a pas que le sexe, il y a le cul aussi. On me l'a déjà faite »
« Dans ces conditions, il va falloir payer un peu. J'accepte aussi les chèques »
« Vous voulez le beurre et l'argent du beurre »
« Et la crémière qui va avec »
Je me sentais libéré.
Bref nous avons réussi à nous mettre d'accord sur un tarif qui prévoit tous les accès de la dame en moyen de paiement.
Et bien sur, l'échelonnement.
Ce qui fait que je passe très souvent chez Charlotte.
Et elle est très satisfaite de mes services.
Tous mes services, puisqu'elle a même tenu à m'accorder des primes.
Le revers de la médaille, c'est que je suis pompé. Dans tous les sens du terme.
Mon épouse s'inquiète.
Et Charlotte veut me présenter à une de ses copines...
Je vais être amené à proposer des chèques emploi service.
C'est moins pervers, mais plus pépère.
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