Chapitre 11 - Fin
Debout, en retrait dans sa cellule, Gavin protégeait son ventre, s’entourant dans le pauvre tissu troué et miteux que lui avait fourni son geôlier.
Gavin avait peur, tellement peur que ses mains devenaient moites. Le jeune homme dut tenir les pans de son châle pour cacher ses réactions.
Henri semblait inquiet et stressé, ce qui intrigua Gavin.
— Bien, ma belle ! Il est temps pour nous d’officialiser notre union !
Le sourire machiavélique qu’il afficha sur son visage épuisé et tendu n’annonçait rien de bon et Gavin savait qu’il n’aurait qu’une seule chance. Celle-ci ne se présenterait à eux qu’une fois remontés à l’étage. Il enverrait alors Miranda au château alerter Thomas.
Henri lui attrapa les poignets et l’obligea à avancer. Gavin faillit buter contre la petite, cachée sous ses jupes. Il avança lentement et monta avec quelques difficultés. Henri pressa le jeune garçon et commença à pester, mais alors qu’il allait pour le prendre par le bras et le tirer violemment, Gavin se justifia.
— Il fait froid et à rester dans cette cellule, mon corps est devenu raide. Laissez-moi le temps de refaire fonctionner mes jambes à mon rythme.
Henri souffla, adressant à Gavin un regard exaspéré, mais le laissa faire, grimpant avant lui les marches, afin de s’assurer qu’il ne lui échappe pas une fois arrivé en haut.
Devant les escaliers, Henri jeta des regards autour de lui comme si, dans sa propre demeure, il ne se sentait pas à l’aise.
Était-il surveillé ?
Gavin se garda d’espérer de nouveau et continua d’avancer jusqu’à ce qu’il ne sorte dans un couloir peu éclairé.
Il étudia l’endroit, mais pas moyen de faire partir Miranda. Henri lui attrapa le bras amaigri par le manque d’activité et la dénutrition de ces deux dernières semaines, le tirant à sa suite vers un grand hall. La porte était ouverte.
Cependant, un garde était posté devant. Miranda mourrait s’il lui tombait dessus.
— Le prêtre est là, ma chère femme ! lui apprit Henri en montrant un homme encapuchonné.
Pourquoi ce dernier lui semblait-il familier ? Quelque chose se tramait et Gavin sentait un étrange piège se refermer sur lui.
Quand le religieux abaissa la cuculle de son vêtement, le jeune garçon en tomba des nues.
Sir Gerald Milne !
L’un des hommes qui avait tenté de le séduire quelques mois plus tôt, avant que toute cette affaire ne prenne plus d’ampleur. Que faisait-il ici ? Allait-il jouer le prêtre, afin d’officier dans le mensonge un mariage non valable ?
Gavin prit peur et pressa ses mains sur son châle, cherchant à dompter sa frayeur. Mais le regard que lui adressa l’homme lui parut étrangement calme.
Que préparait-il ?
Il avança vers eux et se présenta à Henri qui le salua avec une joie non contenue. La victoire qui faisait briller son regard fou n’aida pas Gavin à garder son calme. Les battements de son cœur étaient si forts qu’ils pouvaient être entendus à des lieux.
— Eh bien, mon père, qu’attendez-vous pour commencer ce mariage ?
— Il y a malheureusement une chose que me retient, Messire. J’ai reçu l’ordre d’officier deux personnes célibataires et non une femme déjà mariée. Trompez-vous votre époux, jeune fille ?
Gavin sursauta quand il s’adressa à lui avec bienveillance. Les yeux écarquillés, il secoua négativement la tête, mais ne put prononcer le moindre mot, de peur qu’Henri ne s’en prenne à cet homme.
— Votre mari sait-il que vous cherchez à convoler avec un autre que lui ? N’avez-vous point honte, mon enfant, de trahir la parole de Dieu devant qui vous avez juré fidélité ?
L’homme semblait être en colère, mais son regard ne trahissait que de la bienveillance et une envie de lui venir en aide. Qu’espérait-il en agissant de la sorte ? Gavin ne le savait pas, mais s’il lui laissait le temps de s’enfuir, alors il pourrait libérer Miranda pour qu’elle aille jusqu’au château.
Mais rien ne se passa comme il l’espérait.
Henri sortit une lame et la pointa sur la gorge du prêtre qui se figea d’inquiétude.
N’ayant pas d’autre recours, Gavin tenta le tout pour le tout.
— Je suis enceinte !
Les deux hommes lui lancèrent des regards surpris. Le cri que poussa Henri fit reculer Gavin.
— Non ! Ce sale porc a osé vous souiller ! Vous m’étiez destinée, à moi et à moi seul !
La fureur d’Henri qui se prenait la tête, refusant de croire à l’annonce du jeune garçon, permit à Gavin de reculer pour s’éloigner, défendu par Sir Gerald qui se posta devant lui.
— Fuyez, mon enfant, lui murmura-t-il, tandis qu’il tentait de maîtriser Henri.
Ni une ni deux, Gavin marcha rapidement vers l’entrée. Le garde ne s’y trouvait plus, libérant ainsi l’endroit. Miranda sortit de dessous la robe pour partir en courant, tenant la main de Gavin qui se précipitait vers les écuries, afin d’y voler un cheval.
— Miranda ! la pressa-t-il en lui tendant les mains pour l’aider à monter sur l’un d’entre eux.
Gavin prit appui sur ce qu’il trouvait pour grimper derrière l’enfant et lancer le cheval au galop.
— Rattrapez-la ! hurla Henri, alors qu’il sortait de la maison, le faux prêtre tentant toujours de le retenir. Elle ne doit pas atteindre le château !
— My… Messire Gavin… murmura Miranda.
— Plus tard ! fit le jeune homme conscient que son secret venait d’être découvert par ce petit être qui ne semblait nullement perturbé. Nous devons hâter ce cheval jusqu’au château… jusqu’à Thomas !
Ses talons frappèrent précipitamment les flancs du gros cheval qui se lança dans une course folle. Des cris graves retentirent près d’eux.
— Ils nous suivent ! s’exclama la petite, agrippée à la crinière du cheval, plaquée contre le torse de Gavin penché en avant.
— Je sais, espérons juste que nous puissions les distancer assez ! Allez, cheval ! Hya !
[…]
On les entendit depuis les remparts. Le boucan fît du bruit jusqu’à la grande salle.
— Qu’est-ce donc que ce raffut ? tonna le Roi.
— Des cavaliers, Majesté ! lui indiqua un garde qui jetait un coup d’œil à travers les vitraux.
— J’entends une voix de femme, intervint un autre.
Tous se levèrent jusqu’à ce qu’un cheval n’entre en trombe dans la grande salle, se cabrant comme un fou, faisant crier deux voix dont l’une fit se relever Thomas d’un bond.
— Gavin ?
— Thomas !
— Faites-les sortir ! entendirent-ils crier dehors.
Thomas se précipita vers le cheval pour tenter de le calmer et aperçut son époux fatigué, amaigri, le visage sale et les cheveux emmêlés. La petite Miranda, accrochée à lui, était totalement méconnaissable. Thomas tendit les bras pour soulever le jeune homme qui lui entoura le cou comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis des siècles.
— Pardon, pardon, pardon, pleurait-il contre sa nuque. Je te demande pardon, Thomas. Je n’aurai jamais dû dire tout ceci !
— Chut, là… Calme-toi, mon petit Ange. Je suis là.
Cane rattrapa la petite Miranda et tenta de la calmer à son tour.
— Tout va bien, petite fille, fit le géant d’une voix douce. Tu es en sécurité.
— Lady Gavin ! Il faut protéger Lady Gavin ! hurlait l'enfant en se débattant.
— Lady Gavin est en sécurité ! tonna la voix de Thomas, faisant relever le visage souillé de la petite fille qui avisa la scène devant elle.
Thomas tenait contre lui le jeune homme qui pleurait des mots incompréhensibles, effrayé et épuisé. Le guerrier sombre et violent retrouvait cette douceur qui le caractérisait autrefois.
— Ma femme a été retrouvée ! clama-t-il à l’assemblée.
Mais alors que le couple royal se levait, Henri apparut dans la salle, furieux.
Il pointa un doigt menaçant vers le guerrier en proférant des insultes si virulentes que bon nombre de femmes tournèrent de l’œil, totalement outrées.
Thomas reposa Gavin à terre et lui ordonna :
— Reste en arrière. Rejoins Elisa et Caleb. Attends-moi.
— Thomas…
Une voix s’écria non loin de lui.
Quand Gavin tourna la tête, il trouva le visage de son amie qui se tenait près du grand chevalier. Cane lui confia Miranda qui serra le jeune garçon dans ses petits bras.
— Mon dieu, Gavin… murmura Elisa en serrant son ami contre elle.
Caleb en profita pour l’entourer d’un bras puissant, donnant à Gavin la sensation qu’il était de retour dans sa famille.
— Que venez-vous faire ici ? demanda la voix forte du Roi.
— Récupérer ce qui m’appartient et que vous m’avez volé ! hurla l’homme en sortant son épée.
— Ce que nous vous avons volé ?
— Cette garce devait être à moi ! Il n’aurait jamais dû la toucher et encore moins se marier avec ! Elle était à moi ! À moi !
Henri chargea droit sur son ennemi et n’attendit pas pour essayer de lui faire passer son épée à travers le corps. Thomas sortit la sienne et donna un coup violent, afin de dévier la trajectoire mortelle qu’avait prise l’arme.
— Gavin n’est point un objet, Sir Stanford ! répliqua-t-il en donnant un coup de poing si violent que son assaillant recula de plusieurs pas, sonné.
— Elle allait être le plus bel objet de ma collection ! Le plus rare de tous ! vociféra-t-il, hors de contrôle.
Thomas n’en supporta pas plus. Il laissa tomber son épée et se précipita vers Henri, afin de lui asséner coups sur coups, projetant l’homme à terre.
La rage éclata soudain dans cette bagarre. Il défigura totalement Henri jusqu’à ce qu’une main ne lui attrape le poignet, lui faisant suspendre son geste.
— Thomas…
— Recule, mon Ange ! gronda sourdement le chevalier en infligeant un dernier coup à sa victime qui perdit connaissance.
Très vite, Erik et Tristan apparurent pour bloquer Henri et lui administrer les fers.
D’un regard à ses deux amis, Thomas leur fit passer un message qu’ils comprirent et emportèrent le corps dans l’une des cellules de la prison royale.
Il se releva pour observer le jeune homme qui était à deux doigts de s’effondrer, épuisé.
— Gavin…
Il le prit dans ses bras et le serra contre lui, cherchant à se rassurer qu’il était bien là et que ce n’était point un rêve.
La petite Miranda poussa une plainte.
— Messire, j’étouffe.
— Mille pardons, petite fille ! fit le guerrier en s’écartant à peine de son époux.
— Miranda est une héroïne… murmura Gavin. Sans elle, j'aurais sans doute perdu tout espoir.
— Je n’ai eu de cesse de te chercher partout. J’ai pensé à Henri, mais il ne se trouvait pas dans la région à ce moment-là.
— Et pourtant…
Thomas gronda si fort que le silence en devint pesant.
Erik et Tristan revinrent, tête baissée.
— Votre Majesté ! s’écria Thomas. Dame Gavin est de retour. Nous devons la ramener au domaine pour la soigner !
— Partez, nous vous rendrons visite sous peu.
Thomas souleva Gavin et Miranda pour quitter les lieux. Erik amena une carriole dans laquelle il installa les deux êtres endormis aux côtés d’Elisa.
— Il est vivant.
— Il ne m’a jamais quitté.
— Rentrons.
Refusant de quitter Gavin par peur qu’il ne disparaisse à nouveau, Thomas prit les rênes de la carriole et fit claquer sa langue, faisant avancer les deux chevaux. Le convoi quitta le château en pleine nuit, prenant la route de leur domaine.
Ce ne fut qu’une fois arrivés que Thomas réalisa pleinement qu’il était bien là. Il porta Gavin dans ses bras et le monta dans leur chambre. Cane emporta la petite fille avec lui, leur laissant du temps pour se retrouver. Totalement endormie contre lui, Miranda se sentait en sécurité et ne broncha pas.
Dans leur chambre, Thomas déposa son aimé sur le lit et prépara un bain, afin de lui retirer toute cette crasse, ainsi que les traces de ce mauvais traitement qu’il avait subi.
Il n’a jamais perdu espoir, lui rappela une petite voix dans son esprit.
Son cœur se brisa, mais alors qu’il se tourna pour récupérer le bel endormi, il le découvrit accroché à son coussin de plume, murmurant son nom entre deux sanglots.
Thomas ne mit pas longtemps à se mettre à nu, puis à dévêtir Gavin pour l’emporter dans le bac fumant, faisant gémir ce dernier, la tête posée contre son torse.
— Petit Ange…
— Tho… mas…
— Je suis là, petit Ange, tu ne crains plus rien. Tu es à la maison. Je veille sur toi.
Le jeune garçon remua contre lui et ouvrit petit à petit les yeux en découvrant une pièce qu’il connaissait bien.
— Suis-je au Paradis ? demanda-t-il en promenant son regard sur ce lieu qu’il aimait tant.
— Non, tu es bien chez nous, lui répondit une voix qui le fit frissonner.
Combien de fois avait-il rêvé de l’entendre encore une fois ? De sentir contre son corps ses bras puissants et cette chaleur qui le caractérisait tant ?
Une main caleuse lui fit tourner la tête pour ancrer son regard sombre dans le sien.
Gavin sursauta.
— Thomas ?
Il ne dit rien, laissant Gavin réaliser où il était et avec qui. Ses doigts mouillés touchèrent la joue ombrée d’une barbe négligée, ce qui lui donnait un air sauvage. Soudain, Thomas vint écraser sa bouche sur la sienne, prenant possession de ses lèvres, rugissant tel un animal assoiffé, alors que Gavin sentit tout son être s’éveiller. Sa main parcourut le corps amaigri du jeune homme, mais ne perdit pas le rythme. Bien qu’il avait envie de lui faire l’amour, l’état de son jeune époux se rappela à lui, tempérant son désir de le faire sien et de laisser son corps, ainsi que son esprit, réaliser qu’ils étaient de nouveau réunis.
— Laisse-moi te laver les cheveux… demanda-t-il d’une voix rauque.
Hypnotisé, Gavin se laissa faire et ferma les yeux, appréciant les soins appliqués par son mari soucieux.
[…]
Cette nuit-là, Thomas se retint de lui faire l’amour et de soulager ses craintes par le charnel. Il s’endormit en le gardant contre lui, entremêlant leurs jambes, l’emprisonnant contre son corps puissant et chaud.
Quand le jour se leva, Gavin se réveilla avec la sensation de bien-être qu’il avait aimé avant sa captivité.
Il tourna la tête et découvrit Thomas perché sur un coude, à le détailler.
— Bonjour, petit Ange.
— Bonjour, cher mari.
Thomas posa une main sur son ventre plat et entreprit d’y dessiner des petits cercles.
— Comment te sens-tu ?
— Mieux, maintenant que je suis avec toi.
Thomas gronda, faisant soupirer le jeune garçon.
— Que s’est-il passé ? Raconte-moi. J’ai besoin de savoir.
Gavin ne voulait pas se rappeler, mais pour sa tranquillité d’esprit et celle de Thomas, il fallait qu’il se replonge dans les railleries, les mots et les regards tous plus rabaissants les uns que les autres, puis l’absence de nutrition, ainsi que l’arrivée de Miranda.
Thomas se décomposa intérieurement, mais garda un visage neutre. Gavin savait ce que ce visage voulait dire et continua, malgré la douleur.
Il fondit soudainement en larmes quand le guerrier le prit dans ses bras. Les larmes coulaient sur les joues du chevalier brisé.
— Je suis tellement désolé, Thomas.
— Ne dis plus rien. Tu n’as pas à présenter tes excuses, tu n’y es pour rien.
Sa voix était dure et les larmes résonnaient à l’intérieur.
— Je t’aime, Thomas. Je n’ai jamais douté de toi. Pas un instant, même quand il m’a parlé de la demande de divorce.
— Je me suis douté qu’elle ne venait pas de toi. Je t’aime aussi, mon petit Ange.
Thomas allongea Gavin sous lui et captura avec douceur ses lèvres qui lui avait tant manqué. Les corps se frottèrent l’un contre l’autre, retrouvant les sensations de bien-être et la flamme du désir qui les reliaient toujours.
La passion emporta Thomas qui posséda le jeune garçon avec force et puissance. Les cris de Gavin avaient à nouveau retenti dans la chambre, ainsi que dans cette maison qui était la leur. Thomas avait marqué son corps de son sceau, lui rappelant qu’il était à lui.
Gavin lui donnait tout ce qu’il avait. Tout son amour transpirait à travers ses gestes, ses cris et la jouissance qui les faucha à plusieurs reprises.
Un peu plus tard dans la journée, Miranda s’était précipitée vers Gavin qui l’avait rattrapée au vol. Elisa lui avait avoué sa grossesse et Gavin avait pu parler posément avec Tristan et Erik.
Rien n’aurait pu perturber ces retrouvailles et rien ne le fit.
Les monarques rendirent visite aux rescapés, comme prévu, et Thomas demanda de reconnaître Miranda comme leur enfant légitime.
La petite fille avait sauté de joie quand le Roi le lui avait accordé.
Les jours qui suivirent furent comme un rêve pour le chevalier.
Marchant à travers les étals du marché de la capitale, Gavin et Elisa devisaient, passant d’étalages en étalages, suivis de près par Miranda qui découvrait le monde avec un regard nouveau.
Elle arborait une petite robe bleu pâle qu’avait créée le jeune homme. Ses boucles souples virevoltaient dans l’air chaud de l’été.
Le ventre arrondi d’Elisa était le sujet de conversation préféré de la petite qui s’extasiait déjà de devoir s’occuper d’un petit être. Caleb avait enfin retrouvé sa compagne aussi joyeuse qu’avant.
Les cinq hommes avaient pu parler et fait la paix, retrouvant leur complicité d’avant.
— Miranda ! s’écria Gavin quand la petite se retrouva poussée par des passants pressés. Miranda !
— Maman ! pleura la petite en cherchant à retrouver Gavin.
Thomas fronça les sourcils et vola au secours de sa fille qu’il souleva dans ses bras.
— Seriez-vous perdue, Damoiselle ?
— Papa ! s’écria la petite en lui serrant le cou, les larmes glissant sur ses petites joues roses.
— Tout va bien, petite Princesse.
Il lui caressa le dos, tandis que son époux et son amie se précipitèrent vers eux. Effrayé, Gavin tendit ses bras pour prendre Miranda contre lui.
— J’ai eu si peur ! gémit-il en la serrant contre lui. Tu vas bien ? Tu n’as rien ?
Thomas sourit.
Oui, son bonheur était complet. Même s’il avait constamment peur que Gavin ne disparaisse de nouveau, ses cauchemars s’atténuèrent durant les mois qui suivirent. Caleb épousa Elisa dans la chapelle royale et Miranda fut choisie par l'ancienne suivante de la maison Twudel pour tenir sa traîne de mariée et leur offrir les anneaux.
Dans sa robe rose discrète, elle était sublime et ses parents en étaient si fiers. Cela se voyait dans leurs yeux larmoyants et leurs sourires.
Si le secret de Gavin perdura dans le temps, leur famille s’était faite à son état. Le Roi et la Reine, en éternels supporters, gardèrent le silence jusqu’à leur mort.
Miranda grandit, devenant une jeune femme attirante et très intelligente. Intrépide, elle était aussi douce que Gavin et aussi courageuse que les deux amis. Kingley, le fils d’Elisa et Caleb, était d'un naturel silencieux, mais très protecteur envers son aînée.
Plus tard, Miranda fut présentée comme la pupille du Roi et entra aux ordres de la Reine.
Kingley devint un guerrier émérite, entraîné à la dure par les hommes de sa famille, tout comme Miranda. Thomas avait refusé qu’elle ne foule cette terre sans savoir se défendre.
Gavin avait tout eu et n’aurait rien échangé. Son amour pour Thomas grandissait encore et ne trouva pas de fin. La complicité qu’ils avaient était délicieuse à voir. Chaque regard, chaque geste prouvait leur attachement et ce sentiment si fort qui les reliaient.
Ce ne fut qu’à la veille de leur départ pour leur nouvelle vie que Gavin répéta ses vœux.
Thomas captura sa bouche pour sceller leur union, avant de convoler pour la dernière fois.
Fin.
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