Lumière
Tu étais comme un immense soleil
Tu rayonnais sur ceux que tu aimais.
Tu étais une précieuse merveille.
Toujours le coeur sur la main pour les tiens.
Il y a tant d'années que je ne sais imaginer
Tu as rencontré mamie en partageant son pallier
C'était juste avant de dupliquer vos amitiés
Sans savoir qu'à jamais vos vies seraient liées
Des années encore ont passé
Puis, tu as vu naître mon père,
Son fils et le fils de son fils,
Apportant ton sourire à l'édifice.
Puis quand mamie est partie illuminer le ciel en éclaireur
Toi tu es restée avec nous car tu étais de notre famille
Tu n'as jamais eu d'enfant, mais nous étions ceux de coeur
Une somme d'enfants et de petits-enfants que la vie éparpille
Le verbe toujours animé par des histoires
Et de poèmes que tu récitais à table
Nous étions impressionnés par ta mémoire
Centenaire, tu connaissais encore les fables
Mais tes histoires n'étaient pas toutes bonheurs
Je me souviens du chemin entre deux champs
Où tu disais l'avoir connu en torrent de sang
Notre génération ne sait plus les horreurs
La première guerre mondiale t'a vue naître
Tu as traversé la vague de grippe espagnole
La seconde guerre a été ponctuée de lettres
Qu'en maraine tu correspondais
Tu as vu le covid qui n'a même pas su t'effleurer
"Un verre de vin rouge, ça de moins dans la poche du médecin"
Tu as survecu à tout, et pourtant Ce matin
Sonnait l'heure ultime, juste pour avoir trébuché
Treize jours plus tard, tu aurais eu cent quatre ans.
Maintenant, tu brilles.
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