Une crevette insouciante

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Anastasia : le prénom qui m’a été donné il y a de ça 26 ans. Encore tellement de chemin à parcourir et pourtant une vie bien remplie depuis toutes ces années. Une vie pas très reposante, je l’admets et pas du tout ennuyeuse dans un sens. Je suis une « crevette » comme diraient certains de mes proches, ou bien une « naine », ou encore un « minimoy ». Pleins de jolis surnoms pour m’affirmer que je suis petite. Et oui, je n’ai pas atteint les 1 m 60, il manque 0.03 cm. Que dire de plus, j’ai des yeux marrons, un peu teintés de vert d'après certains et des cheveux châtains avec une belle mèche blanche. Je dirais même qu’ils sont un peu dégarnis.

Mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans, trop petite pour m’en souvenir parfaitement et pour avoir eu un énorme chagrin. Celui que je considère comme mon « vrai » père est arrivé dans ma vie quand j’avais six ans. Mes parents ont eu la gentillesse d’égayer ma vie avec deux petits frères : Max et Fla. Deux petits blondinets qui me dépassent largement à l’heure actuelle, à se demander qui est la grande sœur.

Présentation d’une famille lambda et pourtant une date a chamboulée notre petite vie tranquille telle une tornade, celle du 9 novembre 2008. Ils ont tous été impacté même si j’ai enduré le plus dur, du moins physiquement. Mes frères n’avaient que 7 et 4 ans et je leur ai infligé tout ça, c’était involontaire. Nous avons subi.

Je me souviens encore de la crevette insouciante que j’étais à l’époque. J’avais 14 ans. J'étais une collégienne un petit peu timbrée et immature comme la plupart des jeunes de mon âge. Mais je croquais la vie à pleines dents sans me préoccuper du lendemain. J'étais joyeuse et débordante de vie. L'insouciance ne me quittait pas, je voyais la vie en rose et rêvait encore du prince charmant.

Le regard des gens je m'en fichais royalement, je demeurais celle que j'aimais être. Le concept de l'apparence était dérisoire à mes yeux. Les moqueries enfantines de ces adolescents je m’en moquais presque sur tous les points. Mais comme tout un chacun, on a des complexes qui se développent à cause des moqueries souvent : ma petite voix fluette et aigüe pour ma part. Trop sensible à ce sujet mais à l’époque ça ne se voyait pas. Ça me passait au-dessus.

Ma vision de la vie en 2008 était plutôt simple surtout en ce qui concernait l'amitié. Le fait de rire, passer du temps avec certaines personnes et parfois les écouter se plaindre était selon moi la notion de l'amitié. Une illusion naïve de collégienne.

J'étais ce genre de gamine qui n'aimait pas les vacances surtout celles qui duraient deux mois. Elles étaient vraiment trop longues et je m'ennuyais. Moi j'aimais l'école, apprendre de nouvelles choses et m'amuser dans la cour de récréations avec mes amis.

Le français était ma matière favorite, j'aimais les livres qu'on nous donnait à lire. Apprendre les genres littéraires. L'histoire je la trouvais intéressante mais j'étais heureuse de ne pas avoir vécue à certaines époques de celle-ci. Les mathématiques je les fuyais, je n'y comprenais rien et j'étais lente pour calculer. Sans cette fameuse calculette j'étais perdue dans ce monde de chiffres. En anglais, j'avais du mal à me concentrer et à comprendre ce qu'on m'apprenait. Mais pour mes professeurs, j'étais plutôt douée mais je n'avais pas assez confiance en moi, ce qui ruinait tous mes efforts.

Je préférais l'espagnol, je trouvais cette langue plus facile à apprendre. Puis la sonorité de la langue était plutôt joyeuse et chantante.

Une crevette collégienne profitant de la vie et ne se souciant pas des problèmes de grand. Une crevette contente d’obtenir son brevet et se préparant aux longues vacances d’été. Une crevette pressée d’intégrer le lycée et peut-être rencontrer un prince charmant. Mais la crevette ne savait pas que cette fin d’année 2008 serait une des pires périodes de sa vie. Elle ne savait pas que son arrivée dans la cour des grands serait retardée. Elle ne s’attendait pas à mûrir d’un coup à cause de cet fatalité qui lui pendait au nez. Un avenir éprouvant pour un petit bout de femme de quatorze ans. Et cette crevette, sans le savoir, deviendrait une battante.

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