Chapitre 26

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Johany remercia chaudement l'habitant qui l'avait hébergé pour la nuit et à qui il avait ouvert son coeur la veille, puis quitta sa maison, son sac-à-dos rempli de provisions pour la journée sur l'épaule.

Il avait parlé à l'homme de son problème, de ce qu'il venait faire au Laos, et ce dernier l'avait encouragé à suivre sa propre voie tel qu'il le faisait déjà, sans nourrir trop d'espoir quant à ses recherches.

Il lui avait fortement conseillé de se rendre aux quatre-mille îles, un endroit peu touristique et qui valait le détour. Johany avait donc en tête de s'y rendre dans la journée et de visiter quelques îles de l'archipel.

En chemin, le jeune homme passa devant une procession de moines en toges rouges, qui récoltaient des aliments auprès de la population. Il ralentit un peu prit en photo ce drôle de spectacle*, puis roula sans s'arrêter jusqu'à sa destination.

Le 4x4 qu'il avait loué était de plus en plus sale, maculé de boue et de fientes d'oiseaux exotiques, mais était très pratique pour se déplacer sur les routes étroites ou escarpées des montagnes du pays. Le jeune homme songeait que son investissement était bien amorti, malgré le plein d'essence qu'il avait dû faire pour poursuivre sa route. Il n'en aurait cependant plus besoin aux quatre-mille îles puisqu'elles étaient inaccessibles en voiture.

Il le laissa donc dans un parking lorsqu'il arriva au lieu d'embarcation, tard dans la soirée. Il prit ensuite une pirogue à moteur dirigée par un laotien souriant, qui le déposa sur l'île qu'il avait choisie de visiter : Don Khon.

L'île faisait cinq kilomètres de long et trois de large ; avant d'accoster, Johany fut étonné de voir des habitations sur pilotis border ses côtes.

Il arpenta les rues calmes de l'île, qui contrastaient avec l'agitation de certaines villes qu'il avait pu visiter. Il vit passer quelques résidents, qui se déplaçaient à pied ou à vélos, et tomba sur plusieurs salons de massage qui faisaient également restaurants.

Un peu intrigué, il pénétra dans l'un d'eux, même s'il avait déjà sa salade composée dans son sac pour dîner. Un homme travesti l'accueilla chaleureusement et lui proposa un thé.

Johany songea qu'il avait bien besoin d'un massage, il était fourbu et courbaturé comme s'il avait fait d'intenses efforts ces jours derniers. Il n'avait en effet pas l'habitude de conduire si longtemps ni de marcher plusieurs heures d'affilée et il n'avait jamais été un grand sportif. La fatigue retombait un peu, comme un voile assombrissant sa vision.

Il se laissa donc tenter par un massage complet, qui le revigora beaucoup (beaucoup trop), puis décida finalement de rester dîner au même endroit, car le délicieux fumet qui lui parvenait depuis la cuisine de la maisonnette l'attirait bien trop. Il n'eut qu'à parcourir trois mètres pour se retrouver à table, seul dans la petite salle du restaurant, encore imbibé d'huile de massage.

Il commanda un mok, une spécialité de Luang Prabang qu'il n'avait encore jamais mangée. Etant l'unique client du commerce, il eut l'occasion de discuter avec le propriétaire, qui lui parla de l'île et de l'archipel des quatre-mille îles, des coutumes et des lieux à voir.

En ressortant du salon de massage-restaurant, Johany avait une adresse en tête : il avait demandé s'il était possible de louer l'une des petites maisons sur pilotis qui donnaient sur le Mékong et le propriétaire lui avait recommandé une agence.

Un peu plus tard, le jeune homme installait ses affaires dans une maisonnette colorée surmontée de pilotis et bordée de palmiers. De petites péniches et des pirogues passaient régulièrement sur le fleuve, c'était le trafic habituel de l'archipel.

Johany se sentait de plus en plus fatigué malgré son massage, qui ne l'avait pourtant pas délassé, et se demanda s'il ne ferait pas mieux de se poser quelques jours sur l'île avant de reprendre son périple.

En déballant ses affaires, il sortit de son sac le carnet qu'il avait acheté sur le marché de Luang Prabang et relut les notes qu'il y avait griffonné. Cela lui donna envie de recommencer, à présent qu'il avait du temps pour se reposer.

La petite bâtisse qu'il louait avait un toit plat accessible par un petit escalier, qu'il emprunta pour s'y rendre.

Là, il contempla le Mékong et écouta le bruissement des palmiers dans le vent tiède, son carnet posé sur ses genoux. Il sortit sa lampe torche pour en éclairer les pages et commença à écrire.

Le jeune homme ne s'arrêta pas avant de sentir ses paupières se fermer toutes seules. Il posa alors son stylo, son carnet ainsi que sa lampe, et massa sa main devenue douloureuse à force d'écrire.

Il s'allongea, lutta pour garder les yeux ouverts, et regarda les étoiles qui brillaient au firmament. Il ne sut combien de temps il resta éveillé, mais finit par somnoler et trouver le sommeil sans le vouloir.

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