La lumière de la cuisine était allumée et diffusait une faible lueur dans l’obscurité du lieu. Vanity accrocha son manteau à un cintre et le rangea dans l’armoire du couloir et pénétra dans la cuisine. Le couvert pour une personne était dressé sur la petite table ronde et un mot accroché au frigo. « Excuse-moi ma puce je suis crevé. Bon appétit. Jo. » La jeune-femme poussa un petit soupire s’en voulant énormément d’avoir négligé son fiancer pour le boulot. Elle s’était pourtant jurée de ne jamais devenir comme ses parents, toujours trop occupé par le travail pour avoir une réelle vie de famille. Ça ne les avait pas dérangés. Tous deux étaient de grands avocats toujours très prit et ça les satisfaisait. Mais pas Vanity. Elle s’était toujours sentie très seule dans son enfance et encore aujourd’hui en tant que jeune adulte de 26 ans. Elle suivait les traces de ses parents en étant elle-même avocate et aujourd’hui avait-elle fait ce qu’elle avait le plus détester dans ses jeunes années. Elle s’en voulu beaucoup d’avoir été engloutie par ses dossiers. Néanmoins, c’était de son fait, elle ne pouvait jeter la pierre que sur elle-même. Aussi se jura-t-elle de se rattraper et de ne pas réitérer.

Vanity sortie du frigo deux cuisses de poulet sur un lit de haricot vert et de riz et mit le tout au micro-onde. Elle se laissa choir sur un tabouret et reprit son téléphone le temps que le plat réchauffe. Elle allait reprendre la lecture d’un dossier avant de se rendre compte qu’elle persévérait vers la mauvaise voie.

— Plus de travail à la maison, murmura-t-elle en rangeant à contre cœur son téléphone dans sa poche de jean.

Pour s’occuper l’esprit elle se dirigea vers la chambre d’ami qui allait bientôt être reconverti en chambre pour enfant. Les murs avaient été repeint en pastel pour donner de la lumière et des traits doux à la pièce. La jeune-femme sourit et caressa du bout des doigts le berceau au centre de la pièce où un mobile se balançait doucement au plafond. Cette fois-ci son cœur se serra de joie et elle porta une main à son ventre où une petite vie se développait depuis trois merveilleux mois. Cela faisait déjà deux ans qu’elle et Jonathan essayaient de concevoir un enfant. Le ciel les avait finalement entendus et bientôt ils pourraient faire la connaissance du fruit de leur amour.

Elle s’assit sur le rockingchair et se balança doucement les mains à plat sur son ventre à peine gonflé en murmurant des paroles douces pour cette toute petite part d’elle-même.

— Ton papa et moi avant vraiment hâte de faire ta connaissance mon tout petit ange. On est encore en train de se chamailler sur comment on va t’appeler. Néanmoins on est d’accord sur le fait qu’on espère de tout cœur qu’il te plaira.

D’un commun accord ils avaient décidé de ne pas connaître le sexe de leur futur enfant, pour garder une part de surprise, de magie. Aussi avaient-ils choisi des tons neutres et mixes pour la décoration et les vêtements. C’est pourquoi le choix du prénom était aussi ardu, ils devaient en trouver pour un garçon et pour une fille. Vanity pensait à Gillow et Trent, et Jonathan pensait à Lyra et Marlon. Ils étaient en total désaccord donc.

Le micro-onde bipa et la tira de son cocon. Vanity retourna dans la cuisine et dîna dans un silence à la fois confortable et un tantinet gênant. Elle tourna la tête vers la fenêtre et observa la lune solitaire dans cette immensité étoilée avec la désagréable sensation d’être à nouveau observée bien que cela fut impossible car ils étaient au 5ème étage sans vis-à-vis. Elle termina de manger, fit la vaisselle et se rendit dans la salle de bain. Vanity se démaquilla, se brossa les dents, les cheveux et mit sa tenue de nuit et rejoignit Jo dans le lit. Elle se glissa sous les draps et caressa du bout des doigts la joue de son fiancer paisiblement endormi. Elle repoussa une mèche de cheveux blondes de son front et lui déposa un petit baiser sur les lèvres. Il remua et l’emprisonna dans ses bras comme chaque nuit depuis quatre ans.