Oro grimpe les escaliers et atterrit devant une porte en bois usée. La vendeuse, paniquée, l’implore :

— Fais moins de bruit, le chien ! Si mon mari t’entend, nous sommes fichus tous les deux, compris ?

Oro ne comprend toujours pas le langage humain. Et il n’a pas non plus reçu l’éducation d’un maître. Pendant que la vendeuse ouvre la porte de chez elle, les mains tremblantes, Oro se met en position.

— Tu ne vas pas faire tes besoins ici ?! hurle la vendeuse.

Elle place immédiatement la main devant sa bouche. C’est trop tard. La porte d’entrée s’ouvre de l’intérieur avec fracas. Un homme avec un tee-shirt blanc sale et un short troué est debout dans l’encadrement. Une bouteille en verre est emprisonnée entre ses doigts. À chaque gorgée, l’homme grimace et tangue de gauche à droite. Il menace la vendeuse d’un doigt crochu :

— Pourquoi m’as-tu réveillé ?! Hein ?! Pourtant, il me semble déjà t’avoir prévenue !

L’homme serre les poings, pendant que la vendeuse se défend :

— Tu as vu ton état ! On dirait un vieil oignon mal rasé qui aurait bien besoin de passer sous la douche !

Oro, soulagé, se décale, ses besoins terminés. L’homme écarquille les yeux de colère quand il aperçoit le chien. Puis, de joie quand il ramasse la pépite d’or que Oro a conçue. Il baragouine :

— Pourquoi tu ne m’as pas dit que ce cabot était magique ? On va devoir discuter tous les deux !

La vendeuse entre dans l’appartement sans en avoir réellement envie. La porte claque. Résonnent aussitôt des insultes à base d’aubergines mal épluchées et d’asperges desséchées.

Il ne comprend pas les humains alors, Oro, remuant la queue, descend les marches et s’en va.