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Oro est content et en même temps déçu. Lui qui n’avait jamais eu de maître, en a eu trois en l’espace de quelques jours. Il aimerait bien un maître qui le comprenne et qui l’accompagne jusqu’à la fin de sa vie. Un maître qui l’aime pour ce qu’il est. Un maître qui ne le dévisage pas comme un déchet à jeter à la poubelle.
Oro déambule dans l’une des allées qu’il connaît si bien quand il aperçoit une étrange créature. Elle fouille dans la poubelle où il s’alimente souvent de pâtes froides ou encore de croûtes de pizzas.
Oro s’approche pour mieux voir. Sa langue pendouille toujours autant, mais l’étrange être vivant lui fait oublier sa soif.
Quand Oro est assez près, il remarque que la créature possède une longue barbe blanche qui chute dans la poubelle, des habits très sales et troués, des ongles noirs et plus aucun cheveu sur la tête. C’est un humain ! Un très vieil humain.
L’homme tourne la tête vers Oro. Contrairement aux passants, ce n’est pas un regard méchant, mais compatissant.
Le chien est rassuré. L’homme s’accroupit et sourit à Oro. Il n’a plus beaucoup de dents. Le chien s’approche. Il halète. L’homme aussi, d’une certaine manière. Sa respiration est bruyante. Il semble souffrir à chaque inspiration.
— Tu as soif ? demande l’homme d’une voix grave et malade.
Il tousse à plusieurs reprises. L’homme attrape un bol usé et une bouteille d’eau dans son sac à dos posé contre le mur. Il vide de moitié la bouteille dans le bol qu’il tend à Oro. Le chien, heureux, s’empresse de boire. Il ne pensait pas qu’il existait des humains aussi gentils que lui !
Le vieil homme demande au chien :
— Tu veux venir avec moi ? On est tous les deux fatigués, je crois. Un peu de compagnie ne nous fera pas de mal.
Oro se sent bien, alors il décide de suivre le vieil homme.
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