04. Joy qui rit, Elizabeth qui crie

10 minutes de lecture

Alken

Je débarrasse la table après ce petit repas passé en charmante compagnie. Joy, malgré ma demande, est quand même allée s’habiller et m’a fait la surprise de revenir vêtue d’une petite robe noire, sexy, bien décolletée et moulée à son corps parfait. Ce qui fait que j’ai moi aussi profité de cette occasion pour enfiler une chemise et un nœud papillon. Rien de tel qu’un déjeuner aux chandelles pour éviter de penser à tout ce qui me bousille le cerveau depuis ce matin et l’annonce de ma suspension par Elise. Le seul avantage de cette décision injuste et malhonnête, c’est que maintenant, nous avons tout le reste de la journée pour profiter à deux.

Kenzo a eu la gentillesse et l’intelligence de nous laisser ensemble en nous disant qu’il allait squatter chez Emilie. Je le soupçonne de ne pas faire que compter des perles avec elle, mais il m’a rassuré en me disant que tout ce qu’il se passait chez elle, Théo l’approuvait. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais il a l’air réglo, et ça me rassure.

Je remplis le lave-vaisselle et, lorsque je me penche pour déposer les assiettes, Joy vient se coller contre moi. Je sens ses mains qui se posent sur mes fesses et elle les caresse comme elle seule sait le faire : un mélange de tendresse, d’envie, de pelotage en règle. Moi, quand elle me fait ça, je n’ai qu’une chose en tête, lui retourner la pareille. Je me redresse et me retourne. La coquine a commencé à dégrafer sa robe. Les boutons qui se situent sur son épaule sont ouverts et la robe baille encore plus largement sur sa poitrine qui est, j’en ai maintenant la confirmation, nue.

— Je pensais que tu avais déjà mangé ton dessert, ma Chérie ?

— Tu sais bien que je suis du genre gourmande, mon Cœur, sourit-elle en m’enlevant mon nœud papillon.

Je m’empresse de poser mes mains sur ses seins à travers le tissu. Je crois qu’il n’y a rien qui m’excite plus que de la savoir nue sous le tissu et de faire se pointer ses tétons sous ses vêtements. Son corps est si réactif que c’est un plaisir de jouer avec. C’est un peu comme un instrument de musique qu’on maîtrise de plus en plus à force de pratique et d’entraînement. Et ça ne manque pas, je sens l’impatience de ma jeune partenaire poindre et s’intensifier en elle.

Avec l’histoire de ce matin, je ressens comme une urgence à me prouver que je ne suis pas un gros pervers, que je suis toujours vivant et que l’amour que je porte à ma jolie Brune est intact et préservé des infamies qui ont été prononcées contre moi. J’entraîne donc Joy vers notre chambre dont je referme la porte derrière moi.

— Laisse-moi te déshabiller, ma Chérie. Je veux déballer moi-même mon merveilleux cadeau.

— Mais fais-toi plaisir, mon Cœur, ce n’est pas moi qui vais t’en empêcher, rit-elle en écartant les bras.

— Et je crois que je vais appliquer ce grand principe chinois qui dit : Ne prends pas de grande décision quand tu es excité, jouis d’abord, décide ensuite. J’espère que ça te convient !

— Je ne sais pas d’où tu sors ce principe, mais ça me va, beau brun.

Je fais glisser lentement les bretelles de sa robe le long de ses bras. Celle-ci s’évase autour de sa taille et je me stoppe un instant pour admirer le spectacle. Ses seins sont beaux, bien ronds et bien fermes, des aréoles plus sombres qui mettent en lumière ses tétons érigés comme à chaque fois qu’elle est excitée. La vue est à couper le souffle et je marque un temps d’arrêt qu’elle ponctue d’un sourire charmeur. Je tire d’un coup un peu sec sur son vêtement qui se retrouve à ses pieds, me dévoilant son intimité là aussi dépourvue de tout sous-vêtement.

Je m’agenouille devant elle et pose mes mains sur ses jolies fesses pour l’attirer contre ma bouche. Je m’amuse à passer mes doigts sur ses jolis petits poils et tends la langue pour déguster le fruit de son excitation déjà bien visible. J’adore ces moments où j’ai l’impression qu’il me suffit de varier l’intensité de mes caresses buccales pour influer sur le plaisir qu’elle ressent. Elle presse ses doigts sur ma nuque et me fait vivre ce moment encore plus intensément. L’orgasme qui la surprend me donne encore plus l’occasion de goûter à son aphrodisiaque nectar et, comme prise de folie, elle m’attrape par les bras et me repousse presque brutalement sur le lit avant de s’attaquer à mes vêtements. Il ne lui faut que quelques instants pour me dévêtir entièrement et venir m’embrasser telle une furie nue et désirable, expressive et désirée.

Une fois encore, nos corps s’épousent et se répondent, communiquent au-delà des mots dans une symphonie parfaitement maîtrisée, dont le maestro alterne entre nos deux volontés. Sa vive attaque m’a d’abord surpris, ce qui lui permet de prendre le contrôle de nos ébats et de s’empaler sur ma hampe qui la remplit presque parfaitement. Je me reprends cependant, et c’est à présent moi qui la contrôle, qui lui fais faire ce que je veux. Elle gémit sous les coups de boutoir que je lui inflige, jusqu’à ce que notre union s’équilibre, jusqu’à ce que nos corps qui commencent à si bien se connaître se mènent mutuellement au plaisir final. L’orgasme qui nous fauche alors de manière quasi simultanée est puissant et voluptueux. J’ai l’impression, à nouveau, que cette étreinte nous a menés vers d’autres mondes qui n’existent que pour nous, vers un plaisir sans cesse renouvelé.

— Je t’aime, Joy, c’est si bon d’être assigné à résidence avec son fantasme nu et plein de désir.

— Contente que tu ne vois pas d’un si mauvais œil que ça d’être enfermé ici avec moi, rit-elle en caressant mon torse. Je t’aime aussi, si tu savais.

— Je sais, et il faut vraiment que je réagisse si je ne veux pas que tout ça saute en raison d’une frustrée de la chatte qui ne sait pas qu’un concombre pourrait la soulager autant dans ses envies coupables qu’un mec en couple.

— Alken ! Comment tu parles, dis-donc ? pouffe Joy avant de soupirer. On va réussir à te sortir de là, Chéri. Je suis sûre qu’on va trouver une solution.

— Je crois que la solution, c’est de profiter encore et encore, dis-je en faisant glisser mes lèvres sur la peau de son cou, des épaules, de ses seins.

— C’est fou comme vous êtes endurant, Monsieur O’Brien. Laisse-moi deux minutes pour me remettre, quand même, me dit-elle en m’attirant malgré tout sur elle.

— C’est fou comme vous êtes excitante, Mademoiselle Joy. Ce n’est pas de ma faute si vous n’en avez jamais assez d’une seule fois.

Je ressors doucement d’elle, admirant au passage mon sexe humide de nos fluides mélés, avant de plonger à nouveau au plus profond de son corps, provoquant chez elle ce petit cri que j’adore entendre. Quand je suis comme ça, en train de lui faire l’amour, plus rien n’a d’importance. Seul compte son plaisir qui complète le mien. Nous deux, c’est une vraie fusion, un réacteur nucléaire qui explose à chaque fois.

Je continue à l’embrasser, à effectuer mes mouvements pour l’emmener avec moi sur un nouveau plateau de plaisir et elle me suit avec délice. J’essaie d’étouffer un peu ses gémissements en l’embrassant, mais c’est rapidement un combat que je perds et sa voix qui se brise emplit l’espace rapidement, ce qui, comme à chaque fois, exacerbe encore mon désir, jusqu’à ce que la jouissance nous laisse tous les deux épuisés, comblés et satisfaits.

Nous passons le reste de l’après-midi à paresser au lit, juste à nous faire des papouilles. Elle comme moi, nous pourrions remettre le couvert, mais nous partageons plutôt des baisers, des câlins. Ses petits gestes et ses petites caresses entretiennent juste la demi-érection que j’ai toujours en sa présence et qui l’amuse autant qu’elle l’excite. Je n’ai toujours pas avancé sur la décision à prendre suite à la perfidie de Miss “J’aime pas qu’on refuse que je baise”, mais au moins, je n’ai pas vu le temps passer. Peut-être que c’est ça la vraie vie : passer son temps avec celle qu’on aime et profiter de la vie à deux ?

Cette douce félicité prend brutalement fin quand quelqu’un sonne et se met à tambouriner sur la porte. Tout se suite, je m’imagine le pire, je pense que c’est la police qui débarque pour m’arrêter et m’emmener dans une garde à vue et un emprisonnement qui ne finira que lorsque je serai trop vieux pour penser à quoi que ce soit d’autre que l’emplacement de ma tombe au cimetière. Joy et moi, nous nous rhabillons rapidement alors que la sonnette ne cesse de retentir. J’ouvre enfin précautionneusement la porte et me retrouve nez-à-nez avec Elizabeth qui me repousse et entre en furie. Elle marque un court temps d’arrêt en voyant Joy, restée à l’écart dans la cuisine, avant de se tourner vers moi, telle l’inquisition au temps des hérésies.

— Elle aussi, tu la harcèles ? Un connard comme toi, ça peut s’en prendre même à la copine de son fils, non ? Il est où Kenzo ? Tu l’as envoyé faire des courses pour abuser d’une autre de tes élèves maintenant que la première t’a rejetée ?

Au moins, le ton est donné, et on ne peut même pas dire qu’il soit froid. Il est glacial et annonciateur d’une dispute digne d’un vrai tsunami.

— Est-ce que Joy a l’air triste ou malheureuse, là ? Toi aussi, tu me crois vraiment capable de faire du mal à une élève ?

— Eh bien, vu les rumeurs qui courent dans les couloirs de l’ESD, difficile de ne pas le croire ! Bon sang, je n’arrive pas à réaliser que j’ai été mariée avec toi. Tu faisais déjà ça quand on était ensemble ? C’est écoeurant, Alken !

— Oui, bien sûr, à chaque fois que j’avais cinq minutes de disponible, je sortais de notre chambre et je me tapais une élève. En plus de la fouetter et de lui pisser dessus. Si c’est juste pour me critiquer que tu es venue, tu peux rentrer chez toi, car, tu peux le constater, je ne suis pas d’humeur. Je ne suis pas une bête de foire qu’on vient voir pour se divertir ni un gros pervers capable de harcèlement. Je suis innocent et si c’est pour me dire le contraire, dégage de là. Tu n’as plus rien à faire ici.

— Je ne suis pas venue pour toi. Je viens voir mon fils, je veux savoir comment il vit tout ça. Tu ne te rends pas compte de l’impact que ça va avoir sur lui et moi, Alken.

Je suis content que la seule arme que j’ai en main, c’est un torchon, parce que je lui balance dessus sans réfléchir.

— Alors, ton fils a un téléphone si tu veux savoir où il est. Et il n’est pas là, donc tu sors d’ici, ou j’appelle la police pour violation de domicile. Mais, dans mon bon cœur, je vais quand même te dire un truc : Notre fils me fait confiance. Joy, tu confirmes, n’est-ce pas ?

— Oui, parlons de Joy, tiens, continue Elizabeth avant que ma danseuse n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Qu’est-ce qu’elle fait là, si Kenzo n’est pas ici ? Hein ? Joy, vraiment, tout va bien ?

— Mais évidemment que tout va bien ! Je… Enfin, Elizabeth ? Vous pensez vraiment qu’Alken est capable de ça ? Même moi qui… Enfin, ce n’est que mon prof et je sais qu’il est incapable d’une telle chose !

— Alors Elizabeth, ta curiosité malsaine est satisfaite ? Tu vas pouvoir retourner à l’ESD et faire ton rapport à Elise et lui dire que non seulement, je suis un gros pervers qui abuse de Charline et Joy, mais que cette dernière est tellement sous mon emprise qu’elle me défend aussi ? Allez, ouste ! Dégage d’ici.

Je lui ouvre la porte et l’attrape par le bras pour la faire sortir.

— Non mais tu es vraiment un malade, Alken, vocifère-t-elle en se dégageant de ma prise. Tu es fou ! Il faut que tu te calmes !

— Et toi, il faut que tu comprennes que tu as dépassé les limites de l’hospitalité en venant chez moi pour m’insulter. Je suis clean, je suis réglo, j’ai une nouvelle compagne que j’aime et jamais je ne la tromperais comme jamais je ne t’ai trompée. Et jamais, tu entends, jamais, je n’ai harcelé qui que soit ! Bye et ne remets plus les pieds ici.

Je lui claque la porte au nez avant qu’elle n’ait le temps de me répondre puis capte le regard de Joy.

— Désolé de te mêler à tout ça, Joy. Tu ferais vraiment mieux de te barrer d’ici et de ma vie tant qu’il est encore temps. Je suis un danger pour la réputation de tous ceux qui vont vouloir me défendre. Et tu vas être impactée, c’est sûr !

— Je ne bouge pas d’ici, Alken, soupire-t-elle en se lovant contre moi. Hors de question.

— Oh Joy, je t’aime… Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit à cause de moi. Ou que tu me vois m’abaisser au niveau de ceux qui m’attaquent tellement j’ai du mal à me contrôler. C’est si difficile de se défendre dans ce type d’affaires…

— Ne dis pas de bêtises. C’est normal que ce soit compliqué de te contrôler. Mais tu n’es pas seul, Chéri. Kenzo et moi, on est là. Et je suis sûre que nous ne serons pas les seuls. On va trouver une solution, j’en suis certaine.

J’aimerais beaucoup avoir son assurance, mais je suis plein de doutes et l’attitude d’Elizabeth n’a fait que confirmer ce que je pensais. Aux yeux du monde, je suis déjà coupable. Le jugement est déjà passé et rien ne changera cet état de fait. Il va falloir que je sois fort pour remonter la pente et regagner l’estime des autres qui m’est due. Joy a raison, je ne suis pas seul, et j’ai déjà deux alliés de poids. Espérons que ça suffise pour remporter cette guerre qui s’annonce totale et dévastatrice.

Annotations

Vous aimez lire XiscaLB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0