Tout ou rien

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Je viens de me faire licencier. En moins de deux, je me retrouve sur le trottoir, un carton dans les bras, au pied de l'immeuble abritant la galerie artistique π, machine à blanchir de l'argent pour la mafia locale.

Je sors ma calculatrice TI-82 pour vérifier mon compte en banque. Solde négatif. Mais je n'ai pas dit mon dernier chiffre.

L'idée vient de germer dans mon esprit. Un gros coup. La probabilité que je réussise tend vers zéro à mesure que le temps s'écoule. Si je veux tenter ma chance, c'est maintenant.

Je compte jusqu'à trois et je pousse la large porte d'entrée. Je m'engage dans le hall d'un pas constant. La réceptionniste est trop occupée avec les exposants pour me demander mon pass.

Je prend une trajectoire croissante et discrète vers le douzième étage. Arrivée en haut et exténuée, je dérive dans le couloir jusqu'à mon ancien bureau. Ma trajectoire est sécante de celle de F. de X, le livreur de tableaux.

- Comment ça va ?

- Je vais à merveille, merci !

La plainte implique des justifications, condition nécessaire et suffisante pour avoir des problèmes.

Me voilà dans mon bureau, mon cher bureau, mon petit repère orthonormé. J'entre les paramètres pseudo et mot de passe sur mon ordinateur. Ouf ! Il n'ont pas encore soustrait mon profil de la base de données.

Je me vends à moi-même un Fibonacci d'une valeur d'un terraeuro ainsi que l'intégrale de la collection des arts primitifs. C'est fait. Je sors dans le couloir et me rends directement à l'ascenceur. Je ne compte pas prendre racine.

Il reste une inconnue dans mon équation : le facteur X, qui a livré le tableau. Si X apprend que je suis virée, je suis bonne pour une chute exponentielle de la hauteur maximale. Je jette un coup d'oeil à travers la baie vitrée. Selon Pythagore et Newton, il ne vaut mieux pas que ça se produise.

J'appuie une énième fois sur le bouton de l'ascenseur qui semble descendre à une vitesse logarithmique. Tant pis je prends les escaliers. 30 marches multiplié par 12 étages, faîtes le calcul.

De retour dans le hall, j'aperçois F. de X qui discute avec le M. Coefficient, directeur. Ils me regardent. Le chef de la sécurité me barre la route.

- Au nom de la loi de Poisson, nous allons devoir appliquer le théorème des gendarmes.

Coefficient s'approche de moi, alors que l'on me met les menottes. Il se gausse.

- Vous nous avez démontré par récurrence que vous êtes un élément audacieux. Dommage que vous n'ayez pas eu le temps d'affiner votre plan.

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