En forêt

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 Je marchais dans cette maudite forêt, cherchant désespérément un chemin me ramenant à la civilisation. J’avais perdu mes compagnons alors que nous cherchions un endroit pour camper. La nuit était tombée plus vite que prévu, je me dirigeais grâce à la faible lumière d’une lampe de poche. Le feuillage des arbres filtrait la lueur de la lune. Ses rayons se reflétaient sur la brume blanche qui flottait au-dessus du sol. Le fond de l’air était frais, chacune de mes respirations créait un petit nuage de vapeur. La boue, les branches et les feuilles créaient une pâte lourde et informe dans laquelle je peinais à avancer. Au loin, je vis une faible lueur jaunâtre. J’accélérais le pas, confiant à l’idée de retrouver mes camarades. Je n’étais qu’à une dizaine de mètres quand je vis le campement. Heureux, je les appelais mais je n’obtins aucune réponse. Je pénétrais dans le camp. Les tentes, installées en cercle autour d’un feu mourant, étaient déchirés et de grands morceaux de toile pendaient. Et je vis du sang. Beaucoup de sang. L’odeur âcre me frappa de plein fouet.

  Ce spectacle me donnait des frissons d’horreur. J’avançais quand je finis par les trouver. Ils étaient là, gisant dans la boue. Leurs corps étaient mutilés, parfois même démembrés. L’un d’entre eux avait la gorge déchirée. On pouvait voir l’horreur dans leurs yeux vitreux. Je vomis devant ce spectacle… Je devais fuir, me cacher, quitter ce cimetière. Hâtivement, j’entrepris de fouiller le camp afin de récupérer quelques affaires utiles. Après une rapide inspection, j’optais pour une bâche, de la corde et des vivres. Je n’avais aucune idée de la direction dans laquelle partir. Les arbres ne me permettaient pas de suivre les étoiles.

  J’entendis une branche craquer non-loin. Ça ne ressemblait pas une branche morte qui venait de tomber, c’était comme si quelque chose rodait autour du camp. J’écoutais, immobile, accroupi près du feu. Je ne voyais rien, je n’entendais que le silence de la nuit. Et il y eût ce bruissement encore plus proche. Je n’étais pas seul… Mon instinct me hurlait de fuir loin d’ici, de tout laisser et de partir. Mais mon corps refusait d’obéir, tétanisé par la peur. Je réussis, dans un élan de volonté, à attraper ma lampe de poche. Je me levai, l’allumai et éclairai les alentours, l’agitant frénétiquement. Je vis une ombre bouger. Je laissai échapper un hoquet de frayeur et, la main tremblante, je continuai à scruter les alentours. Je vis une chose qui me glaça le sang. Deux points se mirent à briller dans le noir. Ils étaient à une dizaine de mètres de moi, et semblaient me fixer. De la vapeur s’élevait à un rythme régulier devant eux. Terrifié, je me mis à reculer frénétiquement et à courir dans la direction opposée. Je ne voyais qu’à quelques mètres mais je courais. Ma vie en dépendait. J’entendis un bruit derrière moi, la chose s’était lancée à ma poursuite. Un puissant choc dans le dos me projeta vers l’avant de plusieurs mètres avant que je finisse ma course le visage dans la terre. Je me relevai rapidement, et couru vers ma lampe qui clignotait faiblement sur le sol. Alors que je la saisissais, je vis que la chose me talonnait, j’entendais la végétation s’écarter sur son passage. Je rallumai ma lampe juste avant de la voir bondir sur moi. Puis vint la douleur, le noir, le silence.


  Je me réveillai en sursaut. J’étais dans la voiture. Mes amis étaient avec moi et me regardaient perplexes. Nous venions de nous garer sur le parking, près du sentier qui allait nous mener dans la forêt…

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