Décharnés
Que feras-tu face à ta propre mort ?
Te battras-tu contre ton corps-cadavre ?
Qui te dit que tu aimeras ton sort,
Que tu trouveras dans la brume un havre ?
La sentence divine, seul juge, condamne
Jamais ne me suis-je retournée si infâme ;
Jamais un seul impénitent blâme,
Que l'univers me pointe et me damne !
Ramasse à la pelle tes jolis ossements,
Fossoyeur de soi-même sans prétention
Ni aucun des plus bas fondements,
Rien que d'un mourant l'attention
Fétide, infertile, facile et inféconde,
Quand les minutes s'égrènent mille secondes
Le temps pulse et puise dans nos veines
Infortunées, mais quelle déveine !
Un temps fait s'épuise dans nos veines bleuies
Comme en la blanche pâleur d'un asphyxié,
Un de ceux qui ont péri noyés,
Un de ceux qui ont quitté le jeu de la vie.
Le temps s'épuise dans nos joues ridées,
Nos yeux pâles, cernés, ensommeillés
La fin vient, fatale et inévitable,
La Mort Noire, l'ennemie véritable !
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