Chapitre 8
La légalité était une priorité majeure dans le travail d’un détective car la profession était très encadrée. Cependant, il fallait parfois faire preuve d’astuce pour contourner certains obstacles. L’accès aux archives d’un établissement de santé, ce n’était pas Fort Knox mais ce n’était pas la ligne Maginot non plus. La détective décida d’appeler son ancien associé, Joël pour lui demander conseil sur le sujet.
Bien que retiré des affaires depuis une petite année afin de profiter d’une belle retraite bien méritée, celui-ci avait gardé nombre de contacts qui pouvaient, parce qu’ils avaient des dettes envers lui, lui rendre quelques petits services discrets.
« Laisse-moi deux jours. » avait-il fait à Mélinda. Et une journée et demie après, la détective trouva une grande enveloppe blanche dans sa boîte aux lettres, vierge de toute adresse de destinataire ou d’expéditeur, contenant les dossiers des accouchements ayant eu lieu deux à trois jours avant et après la date de celui sous X.
J’aurais dû faire appel à Joël du début, se dit Mélinda en parcourant les papiers. Même si ceux-ci ne lui apportaient aucune information nouvelle sur l’accouchement sous X, en revanche, elle put établir une liste d’identités de quatre enfants nés dans la même maternité alors que le bébé né sous X y séjournait.
À partir de là, il fallait les localiser. La détective ne savait pas trop comment mais son plan consistait à trouver celui ou celle qui pourrait être le vrai enfant de Paul. Une simple ressemblance physique pourrait être un indice suffisant pour pousser plus loin les investigations.
La chance sembla un peu lui sourire quand elle tomba sur la photo d’une certaine Laura Huygens, esthéticienne à Villemomble. Bien sûr, il allait falloir prendre les précautions d’usage mais honnêtement, si ces deux-là n’avaient pas de lien de parenté, leur ressemblance était le résultat d’un fichu hasard extraordinaire.
Mélinda prit son téléphone et composa le numéro de l’institut de beauté.
« Vous êtes déjà venue chez nous ? fit la voix à l’autre bout du fil.
— Oui.
— C’est étrange, je ne vous trouve pas dans la liste des clients. Mais bon, ce n’est pas grave. Qui s’occupe de vous habituellement ?
— Laura, je crois ?
— C’est possible. 16h demain, c’est bon pour vous ? »
La détective regarda l’objet du rendez-vous qu’elle venait de noter : maquillage permanent, micro-pigmentation. Elle n’avait aucune idée des conséquences de ce genre de choses mais bon, s’il fallait en passer par là, elle l’acceptait.
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