Photographie
La lumière. Puis plus rien. Vraiment ? T'es sûr qu'il n'y a plus rien après ? Que l'on s'ennuie... Sois impérieux, sois impérial ! Je ne vais pas tout faire à ta place, je t'ai déjà mâché le travail juste avant. Bon attrape à nouveau ma main je vais te montrer un truc. Oh et j'espère que le tutoiement te va, de toute façon fais pas semblant, ça fait douze chapitre que tu t'amuses à me percer à jour, je ne vais pas faire comme si on se connaissait pas...
Oh toi qui me (sa)lis depuis quelques folies, comprends bien que ce qui nous lie n'est pas dans le creux d'un vide, mais au sommet du plein, juste au-dessus de ta tête. Ou dans nos têtes, juste par une télépathie étalée dans le temps, une psychopathie avec trop d'élan.
Au bord du lac, nous noyons nos pieds dans l'eau. Ton petit doigt de pied que j'aime tant m'érafle. Rien ne me gêne, je te souris. Tu te lèves, moi aussi. Nos reflets nous font face, fièrement. Tu m'empêches de jeter les cailloux sur mon reflet. Peut-être que c'est toi qui as raison.
La forêt entourant le lac est agitée aujourd'hui, le Soleil couchant et la brise légère me font comprendre l'importance des saisons et du temps sur nos êtres. Le sang s'accélère dans mon corps. Je ferme les yeux et attrape ton bras que j'enlace. Je pense à nouveau aux obstacles que nous avons franchis ensemble, loin d'être rongés par nos regrets. Nous sommes déjà venus ici auparavant, tu te souviens ? S'éloigner et s'isoler comme nous le faisions... C'était insupportable. L'osmose nous rapproche enfin et notre lien explose enfin les filets de cette déraison délirante.
Au crépuscule, piégé par la promesse que j'ai déjà trop faite, je décide que nous devons visiter le fond du lac pour l'éternité. Mais nous deux. Nous pouvons briser l'éternité...
é-phémère et
t-riste histoire
e-mbaumée de
r-ares bagatelles
n-ous
i-nventons
t-on
é-ternité
Toi, au bout du doigt qui tourne la page, au bout de l'oeil qui transmet l'image de nos maux.
Toi, l'alchimiste de nos mots, dialoguiste de nos songes.
Moi, admirateur secret de ton attitude, voleur de tes émotions.
Moi, au bout des synapses qui font l'histoire, au bout de ta pensée défigurée.
Et ces deux-là. Au milieu du lac. Je crois qu'ils s'aiment. Est-ce vraiment nous ?
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