-Mais qu’elle est mignonne ! Qui c’est, la jolie fille à son papa ? C’est qui ? C’est qui ?

-Papa ! Tu piques !

-Quoi ? Tu n’aimes pas ton papa avec de la barbe ?

-Hihihihi ! Non !

Ryûken jouait innocemment avec sa fille adorée, Sophie, près de sa tente pendant que ses deux fils, sous la surveillance de leur mère qui affûtait en même temps son glaive, définissaient qui était le plus fort non loin. Et visiblement, c’était Ryô, l’aîné, qui asseyait sa domination, pour la plus grande fierté du père.

-Ryûken…

-Oui, Alicia ?

-Tu pourrais arrêter de te comporter ainsi avec ta fille ? Elle va avoir cinq ans, je te le rappelle. Arrête de la gâter sinon, elle deviendra ingérable quand elle sera plus grande.

-Laisse-moi profiter de mon petit trésor tant qu’elle est… Waaah ! Non, Sophie ! Pas les cornes ! On en a déjà parlé !

-Maaais ! Je veux toucher ! Pourquoi Maman a le droit et pas moi ?

-Parce que c’est ta maman, voilà pourquoi.

-Méchant !

Le sourire et l’amour filiale disparurent aussitôt du visage de la petite fille, qui alla chercher du réconfort chez son grand frère, qui paraissait déjà lassé de ces jérémiades avant qu’elles ne commencent. Le tout sous le regard et le cœur brisé du père, presque en larme.

-Ma petite Sophie…

-Voilà ce qui arrive quand on gâte trop une enfant, fit Alicia alors qu’elle venait de terminer son affûtage.

-Pardon, mais qui a déjà eu des enfants, ici ? Hm ?

-Et qui les a abandonnés pour partir à l’autre bout du monde ?

-… Touché.

Ryûken, souriant, regardait ses triplés s’amusaient ensemble, tandis que sa compagne venait s’installer près de lui et lui tenir la main.

-Ils ne te manquent pas ?

-Qui ? Mes autres enfants ?

-Évidemment. Tu ne penses jamais à eux ?

Ryûken ne répondit pas de suite, attardant son regard sur Ryô.

-Si, parfois. Surtout à mon aîné. Il n’aime pas se battre et préfère cultiver son esprit. Je n’étais pas particulièrement contre, mais pour les autres Majins, c’est une honte. Surtout pour sa mère. Le cadet… Moins. Même quand il n’était pas plus haut que trois pommes, il avait peu de considération pour moi. Pour dire, il préférait passer du temps avec les autres hommes du clan. Et… Ryô me fait penser à lui.

-Arrête tes bêtises ! Ryô te respecte, même quand tu te conduis comme un idiot ! D’ailleurs, Mikhail a hérité de cette facette de ta personnalité.

-Haha ! Oui ! J’imagine donc que le côté renfermé ou renfrogné, Ryô le tient de toi ! Hahahahaha-OUF !

Comme punition pour cette remarque, Ryûken eu droit à un coup de poing en plein dans le foie. Voyant cela, Sophie leva les bras en l’air et somma à sa mère de ne pas faire mal à son papa, avant de charger vers elle et de lui sauter dessus pour tenter de la chatouiller, très vite suivit de Mikhail. Bien vite, Alicia fut prise d’un fou rire alors qu’elle ordonnait à ses enfants d’arrêter sous peine de représailles. Ryô, en grand frère responsable, tira son frère et sa sœur pour qu’ils arrêtent mais c’était sans compter sur leur plus grand allié, le Papa. Ce dernier attrapa son aîné et se mit à le chatouiller. Ce dernier se mit à rire malgré lui, avant de frapper son père au visage avec son coude pour qu’il arrête. Alicia éloigna Ryô en lui rappelant de ne pas frapper son père au visage et de privilégier l’estomac ou le foie. Mais les deux avaient baissés leur garde et Ryûken, en compagnie de Sophie et Mikhail, en profitèrent pour lancer un assaut général de chatouilles.

Sous les regards attendris des mercenaires qu’étaient les Manteaux Noirs, cette famille joyeuse profitait de cet instant de calme pour se créer de beaux souvenirs.