Epilogue
Angus avait achevé sa lecture depuis quelques minutes déjà. Pourtant, il se trouvait encore plongé dans les histoires que contaient ces lettres, se battant aux côtés de Wallace et de Bruce, grandes figures de la révolte écossaise. Il avait été surpris d’apprendre que son frère connaissait le roi. Pour quelle raison le lui avait-il caché ? Quelle relation ces deux amis entretenaient-ils ? Comment s’étaient-ils rencontrés ? Tant de questions restaient sans réponse alors qu’il relisait inlassablement les mêmes phrases, cherchant un indice qui lui aurait échappé. Il s’endormit, les chandelles mourant en même temps que naissaient ses rêves.
Quelques jours plus tard, il était retourné dans la vallée de Glencoe, là où son frère était tombé. Duncan gisait au même endroit qu’il l’avait laissé. Il creusa sa tombe, récita les rituels funéraires, puis déposa le paquet de lettre dans les bras de son aîné avant de le recouvrir de terre. Il chercha une pierre afin de graver à jamais le nom de celui qui était mort au nom de la liberté : Duncan Campbell, mort pour l’Ecosse.
Angus reprit sa route, son cœur plus apaisé que les jours qui avaient suivi la bataille. Dorénavant, David II, le fils de Robert Bruce, veillait sur leur pays. L’Alba avait été reconnue indépendante, bien que les Anglais tentassent en vain de la reconquérir dans l’ombre. Les guerres d’indépendance ne faisaient que commencer. Alors, à l’instar d’un poème scandé à l’unisson par tout un peuple, Angus fredonnait un air rebelle reprit par les voix de tout un pays.
Saor Alba[1], jamais tu ne tomberas.
[1] Ecosse libre.
FIN.
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