Coup pour coup
[Pensée pour toutes mes sœurs victimes de violence]
Du coup de foudre ne subsiste
Que de la poudre aux yeux
Et son regard gris et triste.
Comment oublier les cocards
Vainement cachés sous du fard.
Votre ciel était si bleu
Mais s'est couvert de nuages
Lorsqu'à éclatée ta rage.
Terribles coups de tonnerre
De ta sévère colère.
Première dispute suivie de coups.
Par eux peu à peu elle se brise
En une série d'ecchymoses.
Tu la maltraites, la méprises
Chaque fois que tu en découds.
Crois tu vraiment qu'un homme
Qui ainsi mérite qu'on le nomme
À seulement l'idée ou ose
Lever la main sur sa femme,
Souffler net sa flamme ?
À la rendre morose.
Vois tu un humain dans la glace ?
Comment peux tu te regarder en face ?
Femme
L'amour n'est pas un drame.
Tu es tombée sur le mauvais
Ne lui vend pas ton âme.
Le vrai est quelque part
Crois y et part.
Laisse toi dériver
Ce lâche ne mérite pas
Que tu t'y attaches.
Ose franchir le pas.
Tu lui a promis le meilleur,
Ce n'était qu'un leurre.
En parfait adepte du pire
Sans cesse tu empires.
Tu ne lui laisses aucun répit.
Autrefois vive et pimpante,
Maintenant méfiante.
Tu la hantes, si elle sourit
C'est par dépit et par défi.
Elle aimerait pouvoir faire fi
Des autres, de leurs regards
Qui sur elle s'égarent.
Mais ne peut y échapper.
Gardant intacte votre histoire
Occultant bien sûr tes impacts.
Elle tait ce qu'elle subit,
Te trouves même des alibis.
Personne ne doit voir derrière
Son faux air assuré
Fait pour rassurer.
Ses faits et gestes tu réprouves.
Elle a voulu s'en aller,
Bien sûr tu t'en es mêlé.
De crainte que tu la retrouves
Elle n'a plus rien tenté.
REFRAIN
Suite à ce coup de cœur,
Elle ne le sent plus battre,
A cessé de se débattre.
Débordée par la peur,
Paralysée par la torpeur
Elle se trouve désarmée.
Ne pouvant être rebelle
Sous ton joug cruel
Et ta pseudo justice.
Pourtant bien plus brave
Que tu ne le seras jamais.
Oui elle en bave,
Au bord du précipice.
Certains l'ont vu déçue,
Du coup l'ont su
« Il faut que tu le quittes »
C'est ce qu'ils lui ont dit.
Le doute s'immisce
Mais par ton sort maudit
Elle souhaite que tu l'acquittes.
Elle n'est pas partie,
Attendant l'instant propice...
Qui jamais ne vient.
Elle a bien du courage
Pour ainsi survivre en cage.
REFRAIN
Tremblante dès qu'elle te voit,
Tu veux la rendre coupable
De tes actes irresponsables.
Pire qu'une bête sauvage,
Tu en as fait ta proie,
Victime de tes dérapages.
Tu as eu ta chance
Et n'as pas su la saisir.
Par la force elle ploie
À tes moindres désirs.
La violence que tu déploies
Prouve ton impuissance.
Mais elle te laissera moisir
À la première occasion.
Dissipant sa confusion
Avec son destin à choisir.
Mettant fin à la terreur.
Elle t'a respecté,
Toi tu lui a tout ôté.
Sauf le goût de l'horreur,
Tu ne lui inspire que dégoût.
Tu aimes te faire craindre.
Une fois seul avec tes erreurs
Il ne faudra pas te plaindre
Car tu finiras seul
Sous ton linceul.
© Slamity Jane
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