En le regardant, j’ai trouvé qu’il ressemblait à papa. D’instinct, j’ai éteint la cheminée et j’ai ouvert les fenêtres en grand pour l’empêcher de fondre.

Le froid s’est infiltré dans le salon et j’ai commencé à grelotter.

Je crois que je n’aime pas tellement être un lutin. Au moins, quand j’étais un flocon de neige, j’adorais les températures basses. C’était naturel et agréable.

En plus, j’étais accompagné de millions d’autres flocons.

Maintenant, je suis seul, triste, effrayé et inquiet. Ma peau est douloureuse (surtout la pointe des oreilles et le bout des doigts). Mes vêtements sont humides et glacés. J’ai l’impression d’être aussi fragile qu’un bébé.

J’ai rampé sous le fauteuil de papa et j’ai tiré sur sa couverture pour le découvrir. Elle est tombée sur moi et je me suis senti un peu mieux.

Bien sûr, j’étais un peu étourdi par l’impact mais je ne sentais plus le vent. J’ai reniflé et je me suis essuyé les yeux.

Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Si papa est devenu un bonhomme de neige, il ne pourra pas sauver les autres lutins ! Il ne pourra pas non plus créer d’autres lutins pour fabriquer les jouets ! Et surtout, il ne pourra pas distribuer ceux que j’aurais éventuellement réussis à construire en dehors de l’usine infectée !

Suis-je censé sauver tout le monde tout seul ? Je ne suis qu’un petit lutin ! Je ne pourrai jamais réussir sans aide ! Pourtant, c’est l’avenir de Noël qui repose à présent sur mes épaules.

Emmitouflé dans la couverture, j’ai essayé de savoir de quoi j’aurais besoin pour mener à bien ma mission.

Rapidement, j’ai compris ce qui me manquait.

J’avais besoin de magie !

Alors, j’ai su ce que je devais faire.

En réalité, je n’avais pas d’autres options.

Je devais aller voir la sorcière Matleena.