Sa révélation m’a chamboulé. Si Matleena était morte, comment allais-je pouvoir sauver Noël ? J’étais vraiment en colère d’avoir fait tout ce chemin pour rien. J’avais l’impression de m’être battu pour une cause perdue. En plus, comme j’étais malade, il ne me restait pas suffisamment de temps pour trouver une autre sorcière suffisamment puissante.

Je me suis assis sur le canapé de Sanelma. Le poids qui pesait sur mes épaules était trop lourd et j’avais perdu espoir. Bientôt, je serai comme les autres lutins-zombies. Je diffuserai la peur et la haine dans le monde.

Savez-vous que les lutins-zombies ne mangent pas les cerveaux des gens ? Moi, je l’ignorais jusqu’à présent. En fait, leur attaque est plus pernicieuse. Ils modifient la nature profonde des humains. Ils suppriment la joie, l’amour et la compassion. D’ailleurs, ils ont toujours existé mais papa les soignait avant que la maladie ne soit trop répandue. Les hommes appellent ça : la trêve de Noël.

C’est dommage. Cette fois, papa n’a pas été assez rapide.

J’ai expliqué à Sanelma que je devais partir. Je lui ai dit que je l’aimais bien et que je ne voulais pas qu’elle change à cause de moi. Sans Matleena, j’étais certain de devenir dangereux.

Étonnamment, elle m’a pris dans ses bras pour me consoler. Elle m’a chanté une berceuse et j’ai cru que j’allais m’endormir tellement j’étais bien. Pourtant, au moment où je fermais les yeux, elle s’est mise à me faire la morale : « Tu ne dois pas abandonner Roope. Même si les épreuves que tu affrontes te semblent insurmontables, tu dois persévérer pour atteindre ton objectif. Personne n’aurait pu faire tout ça à ta place. Maintenant, tu as juste besoin d’une aide magique. Je ne suis peut-être pas Matleena mais je veux bien apprendre »