Pris en traître
La réaction du chien m’a mis en colère. Je me suis débattu et j’ai essayé de le mordre pour me dégager. Je n’ai pas réussi et Sanelma a profité de la situation. Elle m’a ligoté fermement sur une chaise. Je l’ai dévisagé et j’ai attendu patiemment que mes camarades arrivent. Elle m’a posé des questions mais j’étais tellement fou de rage que je ne l’ai pas écoutée.
« Vas-y, parle… Parle… » me disais-je « Tu verras bien ce qui t’attends ». J’ai regardé la porte en souriant. D’ici dix minutes, je serai délivré. En me concentrant, je pouvais presque voir les lutins-zombies escalader la colline. J’étais fier de moi.
Sanelma s’est éloignée de moi et a commencé à faire les cents pas. Elle m'a semblé nerveuse. Son chien a l’air affolé également. Il n'a pas cessé de couiner en regardant par la fenêtre. Sanelma lui a fait une caresse sur la tête et s'est précipitée dans sa cuisine. Elle a attrapé un bocal en verre. D’où j'étais, je n’arrivais pas à voir ce qu’il y avait dedans. Elle a pris ensuite un grand bouquin et a tourné les pages frénétiquement. Lorsqu’elle a trouvé sa page, elle a mis de l’eau à bouillir et y a vidé son bocal. Elle a ajouté un citron et du gingembre. J'ai cru qu’elle faisait la cuisine.
J’ai trouvé sa réaction inappropriée mais je n’ai pas cherché à comprendre. Pourtant, quand elle m’a forcé à boire sa mixture pâteuse, j’ai su qu’elle tentait de m’empoisonner. J’ai essayé de recracher mais elle m’en mettait une telle qualité que je n’ai pas réussi. Je suffoquais à force d'avaler de travers. Puis, le goût amer a envahi ma gorge et j’ai perdu connaissance.
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