Métamorphose
Une métaphore pour parler de transformation. Laquelle ?
Pour ma part, plusieurs, comme chacun de nous d'ailleurs.
D'abord un changement physique que nous "subissons", celui qu'y vient avec la puberté. Tu connais toi aussi cette phase obligatoire dans la vie de chaque individu. L'apparition de bouton, le corps qui a soudainement des poils, ces petits signes qui montrent que tu deviens adolescent, voire adulte.
Pour ma part, je n'ai pas connu les boutons, une chance direz-vous ? C'est certain.
J'ai vécu d'autres changements étant une femme, oui oui je vous l'assure, je suis une femme. Il y a eu la phase poussée de seins, mais ils ont vite arrêté leurs progressions et cela a été un sujet de moquerie au collège et même après. Passons, ce n'est pas le propos.
Ai-je accepté cette part de mon corps ? Oui, et non.
Oui, parce que je suis fière depuis la fin du lycée que cette partie du corps ne soit pas imposante, et vue mon gabarit c'est mieux. Soyons honnêtes possédé une poitrine opulente quand tu ne pèses que quarante kilos tout mouillés, ça risquerait d'être choquant. Donc je le dis HAUT et FORT, je suis fière de cette partie du corps qui n'a pas poursuivi sa croissance. Et entre nous les filles, soyons honnêtes faire du sport, tel que courir avec une certaine poitrine ça peut être très douloureux, et pour le dos également.
Et le non, figure sur l'une de mes créations et je n'ai clairement pas envie de réécrire là-dessus pour l'instant. Pour les curieux cela concerne mon œuvre des mots sur des maux.
Ma taille, bien sûr parlons-en. Transformation, activée ! Taille petite ? Bon d'accord, je prends ! Petite ? Cela dépend de chaque point de vue, et surtout des tailles de référence.
Je suis à la limite du un mètre soixante, une question de centimètre. C'est toujours une histoire de centimètre et ça fait souvent toute la différence.
Donc je suis une jeune femme avec un corps proportionnel de hauteur et de diamètre. Pardon ? Vous dites que ce n'est pas le défi lettre d'amour à son corps ? Mince je me suis trompée. Blague à part (non je n'ai pas écrit blablacar), parler de mon corps fait aussi parti de la transformation.
Qu'elle autre changement physique ai-je fait ? La seule qui me vient en tête et qui a été une volonté de ma part, ça a été pour mes cheveux, sans discuter coupe, plutôt couleur. Il y a un an j'ai essayé la couleur cuivrée, avec mon teint pâle, le duo était parfait. Aujourd'hui je décide d'arrêter et de reprendre ma couleur naturelle avec les reflets blonds, que j'apprécie particulièrement.
Franchissons le côté obscur, ou la face cachée, c'est vous qui voyez comment l'appeler.
Psychologique, qu'ai-je à dire dessus ? Bien des choses… Je suis passé par une première dépression à la fin du lycée, que j'ai guéri seule sans aide médical. Puis j'ai été dans une phase de déni qui a duré presque neuf ans sur une partie de ma vie. J'ai connu une période sombre, pour laquelle j'ai trouvé refuge dans l'écriture. Ce besoin de poser les choses à plat, de les sortir de ma tête et j'ai ainsi pris une décision que m'a changé à jamais. J'ai connu des bas, puis un léger haut, et à nouveau la rechute, je n'ai pas trouvé l'aide dont j'avais besoin auprès du garçon avec lequel je passais ma vie. Heureusement certains de mes proches étaient là pour ne pas me laisser sombrer une fois encore dans la dépression.
Je me suis raccroché à la vie comme je le pouvais, et puis un jour ça allait mieux.
J'ai repris goût, et je suis devenue maman. Le meilleur travail de la vie d'une femme ? Mouais, je n'en suis pas convaincu. Je n'ai pas fait le légendaire babyblues, je suis passé directement à la case dépression. Comment aurais-je pu faire autrement ?! Vous voyez massacre à la tronçonneuse ? Mon accouchement à été le remake de ce film, charmant n'est-ce pas ?
Non sans rire, je n'ai pas eu le meilleur des accouchements, malgré ma grossesse en or. Les aléas de la vie. Je sors de cette dépression post-partum après quelques mois.
Et me voilà de nouveau prêt à affronter la vie et ses obstacles. Je suis donc amené à déménager une première fois. Au bout de quatre mois, j'ai ouvert les yeux sur ma vie, merci le développement personnel. Je me suis dit que j'avais tout aussi le droit au bonheur, et que ma vie ne me convenait plus, à bien des égards. Le couple battait de l'aile depuis bien longtemps, et même si j'étais maman, je n'avais pas l'intention de rester poing et pieds liés avec quelqu'un pour qui je n'avais plus d'affection. J'ai posé les choses à plats, lui expliquant ma vision d'aujourd'hui et je décide de mettre un terme à cette relation.
Donc me voilà en colocation avec mr pendant quatre mois, puis je retourne vivre chez ma mère avec mon fils, pour une durée de six mois.
Je suis fortement poussé à reprendre rendez-vous avec un psychologue. Je rencontre pour la première fois ce médecin, qui me parle de l'EMDR. L'EM..Quoi ? Initiales qui signifient Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing, en Français, s'il vous plaît ? Ce qui veut dire désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires. En d'autres termes, hypnose, sophrologie et discussions ont rythmé ma vie pendant plusieurs mois. Pour la première fois, j'ai la réelle sensation que ces échangent m'aident à guérir de l'intérieur.
J'y parle de mon enfance des problématiques rencontrées, puis de mon adolescence avec d'autres événements chamboulant une fille, jusqu'à ce début d'année. Je suis aidé pour vider mon sac, sortir ma colère en tapant sur un matelas ou au sol, en libérant cette tristesse accumulée. C'est ainsi que je réussis à faire le deuil, et surtout à accepter et me pardonner, en allant jusqu'au dépôt de plainte.
Je suis aujourd'hui une personne plus mûre, qui admet cette force intérieure.
Quand j'écris ses lignes, je réalise le chemin que j'ai parcouru, entre mon enfance, mon adolescence et mon début de vie en tant que femme. Je n'ai pas pour habitude de réaliser, ce que les autres perçoivent de moi, pour mes proches ou ceux qui me connaissent dans la vraie vie.
J'ai souvent des retours comme quoi je suis une personne forte, que je peux être fière de moi, et pourtant il m'est difficile de le croire. L'écrire me permet d'en prendre conscience.
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