Chapitre 3
La réponse était tombée. Simple, violente, sans équivoque. Il n’y avait rien à ajouter. Tom tira une nouvelle bouffée sur sa clope avec violence et expulsa la fumée avec rage. Il faisait tourner avec frénésie la tige dans ses doigts entre chaque aspiration de goudron.
Bastian, lui, était resté interdit. Il n’avait jamais eu l’intention de le lui dire ?
-Bien, cracha alors Bastian. Dans ce cas là, je m’en vais. Puisque, apparemment, je ne mérite pas de savoir ce qui est une des choses les plus importantes de ta vie, je me casse. Bonne soirée, termina-t-il d’une voix froide.
Il fit volte face et avait presque passé la baie vitrée lorsque la voix de Tom le rattrapa. Ce n’était qu’un murmure, mais il l’avait entendu.
-Ils partent tous, murmura-t-il avec dégoût.
Bastian se retourna aussi rapidement qu’il avait été sur le point de partir.
-Ne crois surtout pas que je m’en vais parce qu’il te manque une jambe, Tom, cracha-t-il. Je me casse parce que tu n’es qu’un sale con. Je t’ai tout confié sur ma vie, tout ! De mon père dépressif à ma mère qui porte tellement la culotte à la maison que mon père en est invisible. Je t’ai confié mon ancienne anorexie et mon mal être vis à vie de mon corps depuis ! Je t’ai TOUT confié, Tom. Tu sais tout de ma vie. Et je ne me confie jamais à personne ! s’exclama-t-il avec une certaine souffrance. Comment as-tu pu me cacher ça ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre qu’il te manque un pied ? Ça change quoi à qui tu es ? Et c’est toi qui me faisais la morale le premier soir sur le fait de s’accepter tel que l’on est. Tu n’es qu’un sale hypocrite, cracha-t-il finalement.
Et sur ce, il se retourna une dernière fois, sans chercher à regarder en arrière. Tom sursauta lorsqu’il entendit la porte d’entrée se refermer avec fracas. Une larme roula sur sa joue. Puis deux. Puis trois ... Il porta une main à sa joue et l’essuya avec humeur. Il ne pleurerait pas. Il était la cause de tout ça. Il n’avait pas le droit de pleurer.
Lorsque Bastian rentra chez lui, il s’enferma immédiatement dans sa chambre. Il monta à fond le son de sa chaine hifi et laissa la musique l’emporter. C’était fort, c’était dur, du hard rock énergique comme il en avait besoin, comme à chaque fois qu’il était en colère. Ses parents n’étaient pas encore rentrés, et la femme de maison était habituée à ses crises de fureur. Elle ne ferait aucune remarque. De plus, il soupçonnait fortement que la quinquagénaire partageait ses goûts musicaux un peu douteux pour un garçon de si bonne famille.
Malgré le bruit assourdissant de la musique, il entendit tout de même frapper à la porte. Il l’ouvrit avec rage et se retrouva nez à nez avec la bonne, qui arborait une mine gênée. Apparemment, quelqu’un était venu le voir.
-Je l’ai installé dans le jardin avec de quoi se restaurer, monsieur, lui indiqua-t-elle.
Bastian baissa la musique et enfila un pull. Il commençait à se faire tard, et le jardin était souvent sujet au vent.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit Tom, assit à la table de la terrasse, sirotant une limonade qui sortait apparemment du réfrigérateur. Tom observait le parc avec des yeux un peu embués.
-Tout ça, c’est à toi ? demanda-t-il en balayant le parc de la main.
-A mes parents, oui, souffla Bastian.
-On ne dirait pas que c’est aussi grand, vu de l’extérieur, argumenta Tom.
-Tom, pourquoi t’es là ? souffla le jeune homme à nouveau.
Alors Tom consentit à le regarder. Et le regard embué par les larmes qu’il lança à Bastian le fit chavirer. Il ne semblait pas du tout dans son assiette. Bastian aurait presque eu de la peine pour lui s’il n’était pas aussi en colère.
Bastian prit place sur une chaise en face de Tom, la table les séparant.
-Je comprends que tu m’en veuilles, commença Tom, tête basse. Mais mets-toi un peu à ma place ! s’écria-t-il soudainement. Tout le monde me rejette ! Je n’ai plus eu d’amis valides depuis mon accident ! Et je ne te parle pas des petits copains ! souffla-t-il avec amertume. Je ne voulais pas prendre le risque de te perdre toi aussi.
-Tu me connais mal, cracha alors Bastian.
Tous deux restèrent un instant silencieux, se jaugeant du regard. Aucun des deux ne voulait céder. Bastian croisa ses bras devant son torse et leva son menton en signe d’autorité.
-Que s’est-il passé ? Demanda-t-il sur un ton qui suggérait qu’il avait plutôt intérêt à répondre.
Tom souffla fortement et fouilla ses poches. Mais n’y trouvant visiblement pas ce qu’il cherchait, il lança un regard suppliant à Bastian.
-Tu auras des clopes quand tu m’auras expliqué, lui répondit Bastian, intraitable.
Tom se leva alors, prenant appuie de ses mains sur la table, et empoigna ses béquilles, posées en équilibre derrière sa chaise.
-Ça t’ennuie si on va se poser dans l’herbe ? demanda-t-il. Je n’ai pas envie de te raconter ça comme si on était chez le psy, séparés par une maudite table.
-Ok, claqua alors Bastian de sa langue.
Ils descendirent les quelques marches qui les séparaient du parc et Bastian constata avec surprise que Tom allait bien plus vite à béquilles qu’à pieds. Il le distançait même.
Après s’être éloigné de quelques mètres, Tom se laissa tomber dans l’herbe et Bastian prit place à coté de lui. Tom croisa les jambes, comme pour cacher qu’il en manquait un bout à une.
-J’ai eu un grave accident de scooter, lâcha-t-il tout de go en baissant la tête. L’été de mes 15 ans. J’étais avec un ami, Andréas. On était toute une bande, à l’époque. Je sortais avec Luca, annonça-t-il, un peu amer.
-Avec Luca ? S’étonna Bastian. Mais il est hétéro !
-Depuis, oui, souffla-t-il avec humeur. A l’époque, on était ensemble depuis ... toujours, en fait, se remémora-t-il. Je ne me souviens pas avoir été un jour sans lui. Jacob, Luca et moi étions inséparables. Andréas complétait le groupe. Mais on avait aussi toute une grosse bande. Personne ne se détestait, dans notre bahut. On s’appréciait tous, simplement pour qui on était, et on était tous dans la même classe depuis le primaire. Alors même s’il y avait des petits groupes, on se retrouvait quand-même tous les vendredis soirs au lac.
-Le même lac de nos sorties du vendredi soir ? demanda Bastian.
-Celui-là même, confirma Tom. C’est une très vieille coutume. On a commencé à aller là-bas, on devait avoir treize ans, un truc comme ça. Bref passons, balaya Tom de la main. Ce soir là, il commençait à pleuvoir. Et ma mère m’avait plus ou moins interdit de sortir. Alors j’ai demandé à Andréas de me ramener, se rembrunit-il instantanément. La route commençait à glisser, et ... s’étrangla-t-il. Andréas a fait un écart quand il a cru voir un animal sur la route.
-Tom ... souffla Bastian.
Bastian comprenait déjà la suite, mais il voulait en être certain. Il posa sa main sur le bras de Tom en signe de réconfort. Cela sembla lui donner le courage de continuer puisqu’il inspira un grand coup et ...
-On est tombé tous les deux, souffla-t-il en relâchant l’air de ses poumons.
Une larme roula sur sa joue. Bastian l’essuya de ses doigts fins. A ce geste, Tom tourna son visage vers celui du jeune homme et lui sourit tristement en signe de remerciement.
-Andréas avait son casque, heureusement, sourit-il plus franchement. Quant à moi, s’assombrit-il à nouveau, ma jambe est restée coincée sous le scooter. J’ai été trainé sur plusieurs mètres. Et ma jambe formait un angle peu règlementaire ...
Une larme roula sur sa joue.
-Andréas est allé chercher du secours, continua-t-il. Il a couru comme un dératé pour trouver quelqu’un. Avant même qu’il ne soit revenu, l’ambulance était déjà là.
Tom fit une pause dans son récit, regardant au loin. Il semblait tenter de repousser tous les souvenirs, ou d’au moins en chasser la douleur pour pouvoir les raconter sans s’effondrer.
-C’est comme ça que tu as perdu ta jambe ? demanda alors Bastian, avec sensibilité.
-Non, pas tout à fait, se reprit Tom. D’abord, tout allait bien. J’ai été pris en charge tout de suite, on m’a opéré. Ça mettrait du temps à s’en remettre, mais ça devait aller. C’est plus tard que les choses se sont compliquées, souffla-t-il avec difficulté. J’ai fait une réaction, ma jambe s’est gangrénée peu à peu. J’ai littéralement vu ma jambe mourir sous mes yeux, pleurait-il cette fois. Mais le pire, c’était la douleur. J’avais tellement mal à la fin que j’ai supplié qu’on me la retire. Ce qu’ils ont été obligés de faire, au final ...
-Oh, Tom ... murmura Bastian.
Il s’approcha de son ami et le prit dans ses bras. Il ne supportait pas de voir Tom dans cet état. Tom pleura silencieusement dans le t-shirt de Bastian quelques instants avant de reprendre en reniflant.
-Suite à ça, je suis parti en France. J’ai appris entre temps que Andréas avait été condamné à des travaux d’intérêt général. Ne me demande pas pourquoi, je n’ai absolument pas suivi l’affaire. Et pour moi, en plus, il n’était pas coupable. Enfin bon, reprit-il, je suis parti en France et j’ai été placé, à la demande de mon père, dans un internat pour enfants et adolescents handicapés. J’ai vu de tout, crois-moi, là-bas ! De tout ! Appuya-t-il en regardant Bastian droit dans les yeux. Du handicap le plus lourd au handicap le plus léger ! Expliqua-t-il avec intérêt. J’ai fait toute ma rééducation là-bas, sourit-il au souvenir.
-Tu avais l’air de t’y plaire, sourit à son tour Bastian, toujours collé à Tom.
-Oui, c’était bien, confirma-t-il. Même si j’y ai passé de sales moments, au début. J’ai lutté pendant des mois contre le membre fantôme ! Racontait-il en ponctuant sa phrase d’un geste des mains pour appuyer ses dires.
-Le membre fantôme ? demanda alors Bastian. C’est quand tu crois qu’il est encore là, c’est ça ?
-C’est ça, acquiesça Tom. Tu as l’impression que tu sens tes doigts de pieds bouger, des trucs comme ça. Mais la nuit, ce n’est pas que ça, dit-il en mordant nerveusement son piercing à la lèvre. Tu sens la douleur que tu ressentais avant que ta jambe ne disparaisse, se rembrunit-il encore. Ce qui est ridicule, puisqu’elle n’est plus là ! Mais bon, c’est dur de laisser partir une partie de soi ...
-Si je visualise ce que tu tentes de m’expliquer, je pense que je ne comprendrais jamais ... avoua Bastian.
-Je te remercie de ne pas faire semblant, comme tous les autres, sourit avec reconnaissance Tom. Quoiqu’il en soit, beaucoup de rééducation, beaucoup de séances chez le psy, beaucoup de phases d’apprentissage avec ma prothèse, reprit-il, un peu plus détaché. Beaucoup de tout ça. Mais j’avais pas vraiment envie, tu vois ? demanda-t-il en jetant un regard à Bastian.
Celui-ci buvait ses paroles. Et Tom pu constater à quel point le jeune homme ne le prenait absolument pas en pitié. Il écoutait, simplement intéressé par son histoire. Il ne s’agissait pas de curiosité morbide, il voulait simplement connaître la personne en face de lui. Le cœur de Tom se serra. Et ça fit autant de mal que de bien.
-Puis un jour, reprit-il avec un franc sourire étirant ses lèvres, j’ai vu une compétition de snowboard à la télé. J’ai été transporté, littéralement ! Appuya-t-il avec ses mains. Jusqu’à ce que je réalise que je ne pourrais plus jamais faire un truc pareil. Le lendemain, j’en ai parlé à mon psy, qui a fait venir mon kiné. C’est là qu’il m’a parlé des handisports. Je ne savais même pas que ça existait ! s’exclama-t-il en riant. Un an dans ce putain de centre de rééduc’, et je ne savais même pas que ça existait ! Tu parles, je ne parlais jamais à personne, je m’enfermais dans ma chambre dès que je pouvais, je n’avais aucun ami. Je ne vivais pas tout ça très bien, à l’époque, expliqua-t-il seulement, d’un air décontracté. Alors mon kiné m’a parlé de ça, et il m’a dit qu’il m’emmènerait faire du snowboard le jour où j’arriverai à courir avec ma prothèse. Autant te dire qu’il n’a pas fallu me le dire deux fois ! Rit-il encore. Plus tard, mon kiné m’a dit qu’il n’avait jamais eu aucun adolescent aussi assidu que moi aux séances. Et puis ça s’est réalisé ! Il m’a accompagné voir un prothésiste pour m’équiper d’une jambe artificielle capable de supporter les chocs et les contraintes du snow board, et j’ai appris. Ça a été long et difficile, mais je me souviendrais toujours de la première fois où j’ai dévalé une piste sans tomber sur les fesses. C’était tout simplement magique !
Tom ne s’était pas départi de son sourire une seule seconde. Bastian l’observait avec admiration. Tom semblait heureux. Ça changeait du début de son récit.
-Tout de suite après ça, je suis devenu plus loquace. J’ai commencé à me faire des amis et j’ai demandé à prendre des cours réguliers de snowboard. Puis j’ai commencé à faire des compétitions. J’étais plutôt doué, se vantait-il clairement. Mais le problème d’une prothèse, déglutit-il en se fermant, c’est que tu compenses beaucoup sur l’autre jambe pour rattraper ton manque d’équilibre. Et même si la prothèse est adaptée, ça frotte et ça appuie quand-même pas mal sur le moignon. Ça fait très mal. Ça démange, de temps en temps. Et puis, il y a deux ans de ça, je me suis blessé au genou droit. La première blessure d’une longue série. Jusqu’à la dernière, il y a trois mois. Mon médecin m’a forcé à arrêter. Je ne peux pas me permettre de foirer ma jambe droite aussi. Retour à la case départ, soupirait-il. Alors je suis revenu ici ! dit-il en ouvrant grand les bras. Mais l’accueil n’a pas été aussi chaleureux que je le pensais ...
-Pourquoi, Tom ? demanda Bastian d’une voix douce.
Tom rigola un peu jaune.
-Parce qu’un mec amputé, ça fait peur, Bastian. Ce n’est pas contagieux, mais c’est tout comme pour les gens ! S’emporta-t-il. Et ils n’aiment pas voir ! Ils ne veulent surtout pas voir ! Ça leur rappelle que ça pourrait leur arriver ! C’est comme voir un SDF dans la rue ! Tu l’évites bien correctement, ironisa-t-il avec dégoût. Non pas parce qu’il sent mauvais, mais parce qu’il te fait peur. C’est pareil ! Imagine un peu, si j’allais nager avec eux ! Ils m’observeraient tous comme une bête curieuse ... dit-il finalement en baissant les yeux.
Si Bastian comprenait son point de vue, il ne pouvait s’empêcher de croire qu’il ne serait pas comme eux tous. Il serait forcément curieux, un peu. Mais comme il le serait pour un tatouage, par exemple.
-Alors tu sais nager ? Rit Bastian, feignant de n’avoir retenu que ça.
Il essayait de détendre un peu l’atmosphère. Ce qui fonctionna, puisque Tom explosa de rire, lui aussi !
-Oui, je sais nager ! Qu’est-ce que tu crois ? Ici, on apprend tous à nager avant d’apprendre à marcher !
Puis il reprit son sérieux.
-Maintenant, tu sais tout ce que tu as besoin de savoir. Tu as bien sûr compris pourquoi je ne conduis que des automatiques, sous-entendit-il. Tu sais pourquoi je ne me baigne jamais au lac. Pourquoi je ne cours pas avec les autres -une prothèse pour courir ne se cache pas aussi facilement que celle qui sert à marcher, prit-il le temps d’expliquer. Tu sais aussi pourquoi je porte des jeans trop larges et trop épais même par grosse chaleur !
Bastian hocha de la tête.
-En revanche, continua Bastian, je ne sais toujours pas pourquoi tu étais absent ces derniers jours ...
Tom baissa un peu la tête et caressa le haut de sa cuisse quelques secondes.
-Tout à l’heure, je t’ai parlé du frottement, lui remémora-t-il.
Celui-ci acquiesça.
-Et bien, ça fait mal. Ca s’irrite, expliqua-t-il. Et dans ces cas là, tu ne peux pas porter ta prothèse pendant quelques jours. Le temps que ça passe. Et comme je ne veux pas forcément que toute la fac soit au courant, j’ai préféré rester un peu chez moi.
-Mmh ... balbutia Bastian. Ça se tient. Je pensais que c’était à cause de ce qui s’était passé chez Jacob ... bredouilla-t-il.
-Oh, s’étonna Tom. Hum, non. Je te l’ai dit, l’autre soir, je ne dors réellement jamais avec personne.
-Pourquoi ? voulu savoir Bastian. Tu détestes dormir avec quelqu’un ou il y a une autre raison ?
-Hum, Bastian, répondit, mal à l’aise, Tom. Je l’enlève ... la nuit, bégaya-t-il.
-Oh, s’étonna à son tour Bastian. Et comme je ne le savais pas, tu ne voulais pas que je le comprenne comme ça, c’est ça ?
-Plus ou moins, éluda Tom. En fait, reprit-il, je ne me suis jamais montré devant une personne valide. Excepté mes parents et les médecins, je veux dire.
-Jamais ? s’étrangla Bastian.
-Non, jamais, confirma Tom. Et puisqu’il va s’agir de ta prochaine question, non, depuis mon accident, je n’ai couché avec aucune personne valide, prit-il les devant.
Un ange passa.
-Tu te souviens de ce que tu m’as dit quand on s’est rencontré, Tom ?
-Parfaitement, grogna celui-ci. Et je pensais chaque mot que je t’ai dit. Ça ne veut pas pour autant dire que j’applique mes propres conseils. Et de toute façon, la question ne se pose pas.
-Pourquoi, la question ne se pose pas ? demanda innocemment Bastian.
-Au cas tu n’aurais pas remarqué, les mecs ne se bousculent pas vraiment au portillon, ironisa Tom. Ils ne savent même pas que je suis gay !
-Ça, c’est parce que tu n’as pas bien regardé, insinua Bastian.
Tom rigola quelques instants avant de s’arrêter brusquement, une lumière s’allumant soudainement au dessus de sa tête. Il tourna vivement sa tête vers Bastian. Il espérait qu’il blague, mais ce n’était visiblement pas le cas. Le jeune homme l’observait simplement avec beaucoup d’affection, et un sourire gêné poignait aux creux de ses lèvres.
-Bastian ... chuchota-t-il, stupéfait.
-Je ne disais pas ça pour te mettre mal à l’aise, Tom, sourit-il, avenant. Je voulais juste que tu le saches. Tu me plaisais bien avant que tu ne me parles de tout ça. Ça ne change pas. Au contraire, tu me plais encore plus maintenant que je sais tout ce que tu as enduré. Je voulais juste que tu le saches. Tu en fais ce que tu veux.
Pour toute réponse, Tom serra Bastian contre lui et il embrassa le sommet de son crâne.
Pour une fois, il avait eu raison de faire confiance. Pour une fois, il n’avait pas honte. Pour une fois, il voulait mettre ses propres conseils à exécution.
FIN
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