ambulance
Milia et O'brian ne savent pas combien de temps ils sont restés là, à pleurer. Mais, au bout d'un moment, Milia se relève, regarde son ami droit dans les yeux et demande :
- Comment tu es au courant ?
- Elle m'a envoyé une lettre d'adieu... Elle dit qu'elle ne peut plus faire face...
- Juste une lettre... ?
- Oui...
- Alors, il n'est peut-être pas trop tard !
Sans un mot, tous les deux courent chez Mélina. Ils sonnent une fois, deux fois... Personne. À bout de nerf, Milia défonce la porte d'un coup d'épaule. O'brian se précipite à l'étage, entre dans la chambre de son amie. Elle est là, sur le sol, le sang coule de ses poignets dans un flot inarrêtable. Immédiatement, il décroche son portable et commence à appeler les secours. Mais la main de Mélina se pose sur son bras. Faible, elle le fixe de son regard fatigué par la vie.
- Laisse... murmure-t-elle. Je n'en vaux pas la peine... La vie ne veux pas de moi, je le sais...
De mauvais souvenirs ressurgissent dans la tête d'O'brian. Ses propres poignets lui font mal. Il secoue la tête, décidé à ne rien lâcher. Il se dégage de l'emprise de Mélina.
- Non. Tu vas vivre. Il le faut.
Il se rappelle chaque mot que lui a dit Milia. Il essaye de les répéter. Il se rend compte comment c'est dur de soutenir les autres, quand on va mal. Mais il ne s'arrête pas, il bredouille des paroles qui lui paraissent encouragentes, raconte sa propre histoire.
Milia entre dans la pièce. Elle veut d'abord réagir, mais face à ce qui se déroule sous ses yeux, elle prend le téléphone et passe l'appel, le plus discrètement possible. Finalement, les secours arrivent. O'brian a la gorge sèche, plus aucun mot à dire. Le sang tache le t-shirt qu'il a utilisé comme garot.
Milia s'approche de lui, lui pose une main sur l'épaule. Il se retourne et accepte de se relever.
- Il va falloir qu'on la suive à l'hôpital, explique Milia.
- D'accord...
- Et... O'brian ?
- Oui... ?
- Bravo. Pour ce que tu as fait. Comme je t'ai convaincu toi, elle ne veut plus mourir. Elle sait que, finalement, la vie vaut le coup.
- ... Ouais...
Il n'y a pas besoin de parler plus. Ils s'en vont, montent dans l'ambulance, en sachant que leur amie va vivre. En sachant qu'ils vont vivre.
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