Ma douce,

J'ai de vagues souvenirs d'un court moment passé avec toi. Il me semble que nos doigts se sont effleurés, que nos sourires se sont imités, que nos coeurs ont battu ensemble, durant si peu de temps que j'ai encore l'impression que c'était un rêve. Un rêve que j'aurais tant aimé revivre... Je peux revoir le rose de tes joues, le cristal de tes yeux, la douceur de ta peau contre la mienne. Ton odeur de jasmin, ou de lavande, selon les jours, ton rire inimitable, tant de choses qui me manquent aujourd'hui. Et pourtant, nous sommes seules à croire que cet amour est possible.

Tes visites nocturnes sont irréelles et délicieuses, mais j'ai trop peur que nos familles apprennent cette relation. La crainte de ne plus pouvoir te croiser dans la rue, poser ma main sur ton épaule ou t'enlacer tendrement me hante de jour comme de nuit. Il nous faut arrêter de nous voir, sans quoi notre secret sera brisé, sans quoi notre relation sera brisée par les mains de nos aînés. Je ne veux pas oublier la sensation de tes caresses, tes baisers, je ne veux pas oublier ta silhouette gracile à la lumière des couchers de soleil, je ne veux pas oublier tes beaux yeux rebelles et passionnés... Mais je ne veux pas être privée de tes messages, de ton amour. Je veux être liée à toi pour l'éternité, ma colombe de minuit, sans que les aïeux et les religions viennent se mêler de cela.

Je t'écris en silence, en secret, et je ne peux pas te mentir, les larmes sont proches. J'ai peur, mon rayon de soleil, que ma famille trouve cette missive et apprenne notre relation. Ma tristesse de ne plus te voir est immense, mais j'ai compris que c'était la meilleure solution pour moi, toi, pour notre amour. Tu vas beaucoup me manquer, mon amie la plus précieuse. Tu me manques déjà...

Ta belle