La culpabilité...
Ce qui avait commencé comme une distraction était devenu une échappatoire.
Son partenaire, Marc, travaillait tard, souvent absent.
Elle avait trouvé dans ces échanges un réconfort qu’elle n’avait plus à la maison.
Était-ce ait-ce de l’infidélité ?
Après tout, elle n’avait jamais rencontré aucun de ces hommes.
Tout restait dans le domaine de l’imaginaire.
Ce qu’ils voyaient d’elle n’était pas vraiment réel.
Elle tapait quelques mots, lançant la conversation.
À l’autre bout, un certain
« Vincent » répondit presque immédiatement.
Ses messages étaient pleins de flatteries, d’attentions.
Il lui disait qu’elle était belle, qu’il aurait aimé la rencontrer, qu’elle était
unique. Ces mots faisaient naître en elle un frisson familier, une sensation de pouvoir, de contrôle.
Et pourtant, elle savait qu’au fond, ce n’était que du vent.
Des phrases éphémères, jetées dans l’immensité du virtuel, destinées à disparaître aussi vite qu’elles étaient apparues. Les minutes passèrent, les échanges se firent plus intenses.
Ils parlaient de leurs vies, ou plutôt de ce qu’ils voulaient bien en montrer.
Vincent, évoquait son travail en tant qu’avocat, ses voyages, ses goûts raffinés.
Elle se contentait d’acquiescer, de lui renvoyer des compliments bien dosés. Le jeu de la séduction était lancé.
Elle se redressa légèrement sur sa chaise, sentant une pointe de culpabilité l’envahir.
Marc était dans la pièce d’à côté, sur le canapé, son visage fatigué tourné vers la télévision.
Lui faisait-elle du mal, sans même s’en rendre compte ?
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