Magie. Mystère. Pouvoir. Tant de mots pour désigner une chose dont la nature échappe au commun des mortels.

Cette énergie parcourt le monde dans de larges canaux et le quadrille telle une immense toile d’araignée. Je parviens à la voir, à la parcourir et même à la toucher lors de mes songes, m’immergeant dans ses flots éthérés.

Je fais corps avec elle. Y puisant des ressources et des connaissances sur l’essence même du monde.

Et puis vint le jour où d’autres que moi trouvèrent des moyens de communiquer avec cette énergie.

J’ai pu suivre avec appréhension l’ascension de ceux appelés les mages. Ils tiraient leur pouvoir des pierres que l’on trouve aux confluences de ces rivières d’énergie. Mes mises en garde avaient réfréné les plus téméraires, mais les drames arrivaient quand même.

D’autres puisèrent dans leur foi un autre accès à cette énergie. Prêtres zélés à leurs dieux et à leurs saints, ils troquèrent leur dévotion contre la faveur divine, leur permettant de canaliser une forme de thaumaturgie. S’ils voyaient que ces mêmes déités se servaient d’eux pour nourrir leurs propres pouvoirs et leurs propres projets, peut-être seraient-ils moins fanatiques.

Les derniers furent les plus inattendus. Je les préférai immédiatement à tous les autres, tant la surprise que j’éprouvai à les découvrir fut grande et la beauté qu’ils firent parvenir à mes sens me ravit. Par l’usage de la musique et de l’inspiration, ils étaient capables de modeler une étonnante forme de magie chaotique. Les plus talentueux des bardes et des ménestrels pouvaient ainsi rivaliser avec les plus puissants mages et les plus fervents prêtres.

J’ai appris nombre de choses sur la magie et en ai fait profiter ceux qui m’entouraient. La musique et les chants entouraient la vie et l’illuminaient de mille et une bénédictions.

Bien plus tard, je découvris que d’autres créatures partageaient ce savoir inné, cette affinité naturelle, cette sensibilité exacerbée avec l’énergie magique parcourant le monde.