J’aurais beau taper des pieds, j’aurais beau supplier, rien n’y fera, je n’empêcherai pas le temps de passer. Il défilera, comme toujours. Les années mourront ; les évoquer les fera sans doute renaître (hélas pas dans leur intégralité). Tout passera, mes amis : le temps, la jeunesse et nous. C’est l’avantage d’être en la possession de cet ouvrage dans lequel j’écris présentement : permettre à l’enfance de revivre, nostalgique et si belle. Car rien n’empêchera l’aiguille de l’horloge de tourner. C’est elle qui sème la mort, la nostalgie et l’adieu. On aimerait la briser, cette aiguille, afin que plus jamais elle ne tourne. Hélas, personne ne le peut… C’est triste, n’est-ce pas ? Eh, bien, oui et non… Parfois, on adorerait qu’un certain moment dure éternellement, et puis quelquefois, on admet qu’il était bel et bien préférable de laisser la page se tourner, d’elle-même, sans notre aide. La fois dernière, sur Internet, j’ai vu un schéma qui m’a faite cogiter : à l’âge « ingrat » (je hais ce terme), on a l’énergie et le temps, mais pas l’argent pour faire ce que l’on souhaite. A l’âge adulte, on a l’énergie et l’argent ; hélas, le temps manque. Pour ce qui est de la vieillesse, devinez quoi ? On a le temps, ainsi que l’argent ; cependant, l’énergie a déserté… La vie fonctionne à l’envers, je ne comprendrai jamais cela. Ensuite, la Mort vient nous cueillir si vite… Les rires d’enfants meurent avec le temps ; les folies d’adolescents puériles s’envolent sans demander notre accord. Puis un jour on se réveille, et on a déjà une quarantaine d’années. Et on vieillit ; rien ne nous empêche de goûter à cette vieillesse dantesque et pleine de sagesse, à la fois. Le temps passera pour tout le monde. Là-dedans, l’humanité entière se trouve un point commun. Bon, il est 11h56 environ. Je vous laisse, je m’en vais vaquer à mes occupations.