Si proche
3 octobre
Danny rejoignit ses amis au bar comme tous les jours après le travail.
Mais cette fois-ci, son visage affichait un sourire niais qui ne l'avait pas quitté de la journée.
Ses compagnons l'avaient évidemment remarqué et ne se gênèrent guère de le taquiner sur la raison de sa bonne humeur, allant de simples railleries enfantines aux blagues salaces.
Malgré cela, le quadragénaire garda le motif pour lui, se contentant de rire en écoutant d'une oreille distraite les bêtises de ses acolytes. Il continuait de penser à ce qui était arrivé hier soir. Il l'avait entendu !
Alors qu'il somnolait dans son siège, il fut tiré du monde des songes par le bruit devenu familier des talons. Pas au-dessus de sa tête, ça, il en était certain, mais sur le palier, elle semblait juste à côté du paillasson. Il avait essayé de l'observer à travers le judas, mais la belle était déjà parti, il n'aperçut qu'un homme qui rejoignait l'étage supérieur par les escaliers.
Ce soir-là, le fonctionnaire eu bien du mal à s'endormir, tant cette presque rencontre le tourmentait. En plongeant dans les bras de morphée, il se jura de ne plus la louper.
Lorsque les badinages s'achevèrent, un des amis en profita pour lui présenter un homme assis en bout de comptoir. Danny ne l'avait pas remarqué jusqu'ici, croyant qu'il était venu seul tant l'homme répondant au prénom de Noel se faisait discret.
Après quelques verres, quand l'heure fut de partir, Danny vit son nouvel ami emprunter le même chemin que lui. Il trottina pour le rattraper, arrivant à sa hauteur essoufflé, ses joues dodues colorées par la course.
Les deux nouveaux compères firent le trajet cote à cote marchant sur les feuilles mortes mouillées de l'automne, en apprenant un peu plus l'un sur l'autre à mesure de leur route.
Noel l'accompagna jusqu'à son immeuble, après lui avoir souhaité une bonne soirée, il se retira indiquant qu'il habitait 2 rues plus loin, disparaissant dans le noir de la soirée qui tombait.
Ce soir-là, le bonhomme grassouillet était rentré plus tard qu'habituellement, trop occuper à discuter avec son compagnon de chemin. Il avait donc loupé son rendez-vous avec les talons de sa voisine, mais il s'en moquait, car ce qui était arrivé la veille le rendait euphorique, imaginant la femme se tenant là, à quelques mètres de lui.
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