Les ruines anciennes

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Le soleil se leva en projetant un rayon de lumière à travers la grande embrasure. Il ouvrit les paupières, ne ressentant aucune douleur à travers sa cheville droite. Il se releva puis enleva la couverture. Il retira les bandages ensanglantés qui dévoila une peau complètement guérie. Ayant éveillé ses pouvoirs, ses cellules se recomposaient rapidement. Il vit l’àlfar et Celduin assis autour de la table, se nourrissant de fromage, de pot de miel et d’eau. Il s’approcha, prit le repas de maigre consistance en leur présence. Quand ils eurent finis de déjeuner, ils se levèrent de table. L’élémentaire prit alors la parole.

- Nous avons un long chemin à parcourir, dit Celduin en s’adressant aux compagnons. Vous devez vous vêtir chaudement et vous équipez avec les armes qui sont dans la malle. Sachez que des créatures peuvent surgir à tout moment. Plus ils seront nombreux et plus nous aurons la possibilité de trouver le cercle de runes.

Celduin les vit acquiescer puis les laissa enfiler cape et bottes en peau d’animal. Lorsqu’ils furent équipés, ils sortirent du temple. Argos, qui avait laissé son épée dans l’armurerie de l’un des dieux, mit celle prêtée par l’élémentaire dans l’étui. Il s’aperçut que la lame forgée était de meilleure qualité. Ne sachant ce que cela pouvait signifier, il songea soudainement à la réaction de son paternel découvrant son appartement détruit ainsi que sa disparition prématurée. Il espéra que Zéus n’ait une piètre opinion de son agissement et du manque de précaution auprès des préventions de Naranwe sur la pierre, lui qui avait une faculté semblable à la divinité de l’Olympe. Son absence de la réalité fut de courte durée lorsqu’il entendit le bruit de ses pas sur une surface de bois. Les compagnons de voyages et l’élémentaire avaient traversé un pont où s’écoulait un ravin profond puis continuèrent leur chemin. La lumière du soleil les réchauffait de l’air glacial. Ils aperçurent alors de nombreuses trouées dans le sol poudreux. Celduin pensa que le cercle devrait être proche. Elle sortit le Cor Luminis qui brilla lorsqu’ils bifurquèrent vers la gauche.

Elle continua à avancer jusqu’à qu’elle aperçut des sillons apparaître sur le sol neigeux. En les voyant Argos et Naranwe dégainèrent leur épée. L’élémentaire s’arrêta, percevant des créatures surgirent de la terre poudreuse. Elle mit la pierre dans la poche de sa cape, prit la claymore de son fourreau. Les créatures bicéphales possédaient le corps de la moitié d’un lion et l’autre d’une chèvre. Ils avaient un serpent en guise de queue. L’une d’elles expulsa du feu de la mâchoire du félin, calcinant les arbres aux alentours. De sa paume Celduin créa un mur de glace, les protégeant de la chaleur incandescente. Argos reconnut les chimères, ces créatures élevés par un roi qui avaient décimé des villages entiers, en lisant un ouvrage dans la bibliothèque de Zéus. Le jeune dieu se demanda si les élémentaux ne furent les seuls condamnés à Eryn Vorn. Il entendit alors la voix de Celduin.

- Je me charge de l’assaut, dit l’élémentaire.

Elle s’élança vers les chimères, décapitant les monstres qui se gelaient au contact de sa lame. De sa main libre, elle fit apparaître un bouclier, s’abritant des flammes. Elle poursuivit sa course à travers le puissant brasier, tandis que Naranwe utilisa son arc en murmurant une incantation afin d’enflammer ses flèches de son carquois. Sans ressentir la moindre brûlure, il prit une flèche, décocha vers la mâchoire d’une créature qui cracha du feu. Le monstre explosa, éclaboussant la neige de sang. Argos vit les chimères déflagrer les unes après les autres. Il observa les bicéphales rugirent avant de s’élancer vers lui de toutes parts. Essayant de contrôler sa respiration, les créatures firent un bond impressionnant dans sa direction. Il tourna la tête en apercevant l’une d’elles à sa droite de son champ de vision. Le jeune dieu sentit soudainement l’électricité lui parcourir les veines jusqu’à la pointe de son arme. D’un mouvement d’épée, il s’accrocha à la manche , foudroyant en criant de hargne les monstres qui l’entouraient. Il enfonça au passage le tranchant de la lame dans la fourrure des chimères les plus proches puis baissa son arme sanglante.

Les compagnons ainsi que Celduin s’observèrent un instant à l’extrémité du champ de cadavres des chimères. Argos baissa les yeux, ne voyant Naranwe qui s’approchait de lui. Il vit l’àlfar prendre son bras qui tenait l’épée puis il plaça l’autre main au-dessus de la lame de l’épée sanglante. Il fit jaillir de la vapeur de sa paume, sécha le liquide coagulant ainsi que sa main serrant la manche de l’arme puis lâcha le bras du jeune dieu. Ils continuèrent leur périple, laissant derrière eux le carnage sanginolent. Le ciel commença peu à peu à s’assombrir. Ils essayèrent de reprendre leur esprit du combat vécu car l’élémentaire leur informa que le cercle était tout proche. Ils aperçurent à travers le bois un abîme sans un passage pour leur permettre de passer à travers le gouffre. Lorsqu’ils furent au bord de l’abîme, ils virent Celduin s’avancer vers le vide. Argos fut surpris quand il remarqua qu’elle marcha sur une surface invisible. Un énorme cercle de runes d’une lueur flamboyante apparut, dévoilant l’entrée de ruines anciennes d’une citadelle à l’ombre obscur.

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