Le récit de Faradrim
Faradrim était un élémentaire de grande taille. Il avait les cheveux mi-long d’une couleur gris perle, des iris d’une lueur rougeâtre. Il portait une cape de couleur sombre attachée à des épaulettes. Il était vêtu d’une armure de protection recouvrant les côtes du tronc et des jambes d’un ouvrage semblable au masque de Celduin et elle était assemblée à une tunique courte au tissu épais et à un fendard noir. Il avait aux bras des gantelets, à la ceinture une claymore et des bottes métalliques. Argos aperçut alors Celduin qui se releva tant bien que mal dans un cercle de feu tandis que les coups d'épée que martelait Naranwe avaient cessé. En le voyant analyser la situation, Faradrim eut un sourire ironique. Le jeune dieu reporta son attention vers l'élémentaire de feu.
- Puisque tu peux le constater, dit Faradrim. Tu es en très mauvaise posture, fils de Zéus.
Argos fut surprit en entendant prononcer le patronyme de son paternel. Il essaya de ne se laisser affecter par l'élémentaire.
- Vous avez une divinité à portée de lame, dit Argos en s’efforçant d’émettre un son de voix. Vous avez l'alternative d'ôter ma vie et poursuivre votre vengeance.
Le jeune avait décidé de se porter garant à la survie de Celduin et de son compagnon de voyage.
- En effet , dit Faradrim. Pourfendre l'authentique progéniture ayant une capacité semblable au dieu de la foudre serait un exploit de grandeur à mes yeux. Malgré cette unique oppurtunité, je suis en mesure de t'annoncer que tu n'es dans ma ligne de mire pour cette fois.
- Que sous-entendez vous par là ? demande Argos troublé par ces mots.
- Ce que je sous-entends, dit Faradrim. C'est que ma cible en cette nuit est l'élémentaire de glace.
Argos eut alors un sentiment perplexe sur le motif des agissements de l'élémentaire de feu.
- N'est-elle donc guère votre lien de sang ? demande Argos. Celduin est tout comme vous un élémentaire de la branche.
- Celduin fut l'élémentaire qui possédait la plus grande partie du Royaume terrestre, dit alors Faradrim. Nous les autres élémentaux partagèrent le territoire en fiefs. Cependant lorsque l'atmosphère glaciale rencontra l'air chaud, nos pouvoirs s'amoindrissaient au contact de cette osmose. La faune devint irrégulière, les Hommes ainsi que les àlfars ne purent vivre dans de telles contrées. Les dieux accorda alors aux àlfar le droit d'utiliser une incantation si puissante qu'elle nous expulsait l'élémentaire de glace ainsi que moi dans un monde invisible, un monde immatériel. En prenant une telle décision, nos querelles apparurent, chacun voulant étendre son fief afin de survivre. Si bien que nous eûmes un combat si destructeur que mes pouvoirs atteignaient au-delà du Royaume terrestre, enflammant des rochers qui tombèrent du ciel. »
Argos se remémora l’attaque de son village d’accueil, les météorites en feu franchissant l’atmosphère terrestre, calcinant les maisons en bois. Jadis, il avait blâmé le dieu du Royaume des Enfers, comme étant l’unique coupable de cette catastrophe. À la suite de ce récit, il admit qu’Hadès avait contribué indirectement au phénomène naturel. Le jeune dieu aperçut à ce moment là les iris de Faradrim rougeoyer.
- J’ai été maudit par la divinité des enfers car mon fief fut si imposant qu’il le réduisit à néant, dit Faradrim. Que mon pouvoir était si immense qu’il me l'arracha en me laissant qu’une étincelle de vie, m’envoyant dans ce monde si froid.
Le jeune dieu qui fut paralysé par le sentiment de haine de l'élémentaire de feu, ne sut agir en conséquences. Il sentit le rythme de son cœur s’accélérer en voyant Faradrim s'approcher en prenant son arme de son étui.
- À présent, fils de Zéus, dit Faradrim. Tu périras de ma claymore.
L'élémentaire s'arrêta puis sans un signe d'avant-garde, il disparut. Il réapparaissa dans un volute de filets de fumée noirs, proche d'Argos. Il cligna des paupières au cours d'une fraction de seconde, sentit la lame transpercer à travers l'organe et cracha du sang. Il aperçut Celduin croiser le regard de Faradrim, le liquide rouge coulant de sa blessure. Elle lui avait sauvé la vie en prenant le coup fatal à sa place. À ce moment précis, la porte fut réduite en miette, dévoilant Naranwe qui assista à la scène qu’il avait tant redouté.
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