Je suis tombé amoureux des haïkus.
Au départ, je ne m’en suis pas rendu compte, de fait c’est toujours ainsi l’amour fou.
Avant de le trouver, on ne peut qu’errer, s’attacher, se détacher, et chercher sans même avoir conscience de chercher. Quand l’être aimé est là, on le sait, c’est lui, uniquement lui qui était recherché.
Au départ, je n’avais qu’indifférence pour la poésie, mon projet avait un nom : philofiction, un obscur mélange de philosophie et de science –fiction.
Mais, dès que j’ai commencé à écrire mon premier roman, la poésie s’est invitée, belle séductrice qui m’a persuadé, que tout écrit devait chanter.
Mais, rapidement, j’ai ressenti un malaise croissant, un immense décalage entre mon projet et mes réalisations.
La poésie est venue, je l’ai aimée, follement, passionnément, écrivant des centaines de poèmes, des dizaines de recueil, en quelques mois.
J’ai aussi goûté à l’étrange et orgiaque parfum de la création collective.
Mais, de nouveau, j’ai senti s’installer cette lassitude, cette froideur du cœur.
J’ai croisé son chemin, honnêtement, cette forme poétique avait fort mauvaise réputation !
Encore une mode pseudo-japonisante, un truc court et facile, bref … une amourette !
Curieux, j’ai essayé :
Iris en beauté
Parfumé et élégant
Prince du printemps
Dès les premiers poèmes, une voix intérieure m’a interpellé ; « c’est moi, moi que tu as toujours cherché. »
Chaque jour je laisse venir l’haïku, en moi, car au sein d’un triste quotidien, il introduit une faille : l’éternité.
Suivre l haïku
pour retrouver l éternel
dans le temporel
Oui : je suis tombé amoureux des haïkus !
Ma folie :
Tomber amoureux
des haïkus oui brûler
d un trop tendre feu
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