Plaisir charnel

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M'entends-tu parce que pour l'heure tu ne peux pas me voir.

Il t'est difficile d'imaginer ce que moi je vais concevoir.

Fais-moi confiance, je te promets que je ne te laisserai pas choir

Quand j'aurai terminé ce que je commence ici ce soir

Qui sait, viendras-tu me supplier pour assouvir ton bon vouloir.

Dans sa chambre de bonne sous les toits parisiens, Arthur allongé sur son lit observe les étoiles au travers de la lucarne. Jeune étudiant en deuxième année de littérature, le soir venu il rêve à ce livre qu'un jour, il pourrait éditer. Ses cours ne le passionnent pas autant que ses fantasmes. Les yeux ouverts sur cette toile éphémère, il imagine tant de mystères. En cette nuit, où le printemps dépose ses premières corolles sur les cerisiers, ses pensées voyagent dans des contrées où des déesses s'approprient son être et son corps. Fourbu, d'ordinaire, Morphée l'enveloppe dans un tissu soyeux et il s'envole dans des océans de volupté.

Ce soir, quelque chose de différent l'empêche de sombrer dans le confort de son matelas. Serait-ce l'astre opalin qui l'ensorcelle ? La lune le regarde, il en est persuadé. Est-ce qu'elle est en train de lui sourire ? Une douce chaleur commence à l'envahir, une délicate caresse effleure sa joue, une somptueuse pensée. Il ferme les yeux et s'amuse à compter les Néréides pour se laisser porter par le cortège de Poséidon. De délicates visions se dessinent et prennent forment dans son imaginaire. Sur sa peau, des frissons remontent le long de ses bras, jusqu'à venir se perdre aux prémices de son cou.

Un courant d'air envahit la pièce, Arthur se redresse pour vérifier les issues. La fenêtre du toit est close et la porte d'entrée fermée à double tour. Il se lève de son lit, fait le tour de l'espace minuscule à la recherche d'un indice. Il s'attend à voir surgir un fantôme ou un être surnaturel. La lumière tamisée de la lampe esquisse des ombres chinoises pleines de sensualité. Des formes généreuses se dévoilent sur ses draps. Est-ce une hallucination ? A-t-il été drogué à son insu dans le bar du coin de la rue ? Il essaye de se souvenir, et se rappelle : cette fille croisée avant de sortir du café, son parfum l'avait séduit, l’arôme de cerisier en fleurs l'enivre encore, une voix lui murmure à l'oreille :

Abandonne-toi à mes paroles, écoute mes mots

Ne me crains pas je ne suis pas folle, juste charmée par ta peau.

Laisse-moi te guider mon Éole, je vais t'ouvrir un monde plus beau

Je t'effleurerai de mes voiles d'apophtegmes et étalerai mes louanges.

Je frôlerai ta pensée avec flegme et te cajolerai mon ange.

Es-tu prêt ? Veux-tu tenter l'expérience ?

Arthur ne comprend pas ce qu'il se passe, il perçoit une voix chaude et sensuelle sans en voir les contours. La déclaration est subtile et charnelle. Comment résister à cette promesse adressée avec délicatesse ? La mélodie proposée se joue à deux mains, il est le musicien, elle est la cheffe d'orchestre. Il s'interroge sur la suite de ce concerto, va-t-il arriver à suivre le tempo ? Il ne craint rien, il en est persuadé. L'éloquence des propos s'impose, le jeu peut commencer. Elle va pouvoir avancer les pions les uns après les autres. Dans ses mains l'armure du chevalier cédera.

Bel Arthur, je te conseille de te mettre à ton aise, prends tout ton temps, hors de question de te presser. L'onde doit s'étaler, chaque mouvement se répercuter de tes orteils au bout des ongles de tes doigts. Commence à frotter tes paumes, pour les réchauffer. Je sais qu'elles ont tendance à être gelées. Même si le contact de ce glaçon sur ton épiderme provoquerait de douces vibrations, garde la chaleur qui monte avec cette première friction. Ressens le plaisir de tes doigts qui se pressent. La sensibilité de ce va-et-vient enveloppant chaque parcelle de ta peau avec félicité. Ferme les yeux pour en apprécier le roulis. Souviens-toi du plaisir de ses grains de sable que l'on laisse échapper sur la plage sur un corps allongé. Imprime ce mouvement circulaire sur la pointe de tes seins. Commence par de petits mouvements doux, juste pour les émoustiller. Cette simple caresse fait monter ton désir, titille tes tétons progressivement entre ton pouce et ton index.

Allonge-toi, apprécie le contact prolongé avec le drap soyeux, il épouse ton dos. Cette texture est digne d'un chapelet de baisers que je viendrais déposer un autre jour. Un à un du bout des lèvres je pourrais les semer. Tes mains glissent de ta poitrine aux courbes légères de tes poignets d'amour. Prolonge cette découverte lascive sur l'extérieur de ta jambe, roule sur ton genou avant de traîner à l'intérieur de tes cuisses. Remonte nonchalamment sur l'aine en évitant la zone de ton pubis, c'est bien trop tôt. Profite. Dans le bas de ton ventre, des friselis s'amusent avec ta patience. Fais légèrement descendre la tension, redresse-toi, lève-toi et place-toi à la psyché. Ouvre tes yeux, je veux que tu t'admires, après tout je ne veux pas être la seule à te déshabiller du regard. Observe tes formes, elles méritent que tes mains les dessinent, marque chacune d'elles en appuyant avec tes palmes, écarte-les et appuie pour voir tes muscles se contracter. Paresse avec ivresse sur le galbe de tes fesses, attention je te vois, tu es tenté de te faufiler dans la raie. Stop pas maintenant, l'effet serait immédiat.

Tes yeux s'égarent sur la bosse, joli dôme soulevant ton caleçon. Amusant de voir ton regard gourmand rivé sur ton anatomie. Elle t'attire, je le ressens. Ce mont me met tout autant en appétit. Je salive à l'idée que je puisse m'en emparer. Non, je dois rester concentrée sur toi avant tout. Oh mais dis donc petit coquin ta main s'est égarée sur ta friandise. Comment pourrais-je la blâmer ? Tu mériterais une fessée pour ne pas avoir attendu mes instructions. Arthur, polisson, retourne vite dans ton coin et laisse ta maîtresse poursuivre sa leçon.

Assis-toi sur le bord du lit, je vais t'accorder le privilège de laisser choir ce morceau de tissu, je sens qu'il t'agace. Avant, replace ta main sur ton ventre et longe la ligne de ton nombril à ton pubis. Pose la bien à plat pour qu'elle se faufile et s'approprie ton sexe. Sur ton visage s'esquissent les traits de ton plaisir. Tu laisses échapper un râle furtif quand ton index câline ton pénis. Vas-y libère le, qu'il puisse enfin se dresser fièrement. Quel beau spécimen ! Il ferait pâlir bien des envieux. On voudrait le saisir et le rendre fiévreux. À cette heure, tu es le seul à lui offrir un somptueux moment. Enveloppe ton sexe avec ta main, subtile sensation se diffuse dans ton être. Coulisse avec lui, un bel accord tu peux imposer. Donne un rythme lent, doux, ne t'énerve pas. Fais monter ton envie par pallier, pour ne pas suffoquer et rater le moment où tu ne pourras plus te contenir.

Tes mains baladeuses, s'amusent à dévoiler ton gland qui jusque-là se faisait discret. Regarde il s'expose et luit. Accorde à ce petit bout de chair rose toute ton attention. Il a besoin avant tout d'être lustré, l'assécher serait le négliger. Ma langue ne peut pas l'humecter, aussi à toi de t'amuser. Lèche tes doigts libres pour déposer une fine pellicule de salive, ton lubrifiant naturel. Avec ce nectar récolté, enduis ta verge. Elle ne pourra résister à ce doux confort. Tu t'étales sur tes bourses gonflées, elles frémissent à tes frôlements, ne les brusque pas, elles sont fragiles. Poursuis tes caresses, descends et remonte, joli métronome tu me fais à mon tour rêver. Tu te trémousses, ton corps se cambre, ton souffle se fait plus rapide et plus fort.

Ta verge s'étale, elle s'épaissit au creux de ta main. Elle durcit, tu es au point de non-retour. Stoppe, lâche là. Je ne veux pas, il te reste une dernière sensation à explorer. Du bout de ton index flatte ta pastille, celle dont je t'ai privée quand tu malaxais tes fesses. J'ai bien ressenti ton désir de te laisser totalement aller à ce plaisir que certains évitent de peur d'être jugé. À nouveau de ta salive, tu as besoin pour ne pas blesser ce petit coin perdu abandonné de la vue des plus prudes. Doucement masse ton anus, titille-le, franchit lentement avec délicatesse cette ouverture bien cachée. Plonge dans l'antre des désirs inavouables. Une fois l'accès légèrement dilaté, tu vas le pénétrer avec ton majeur.

Accélère le mouvement, tu es au bord du précipice, des gémissements s'échappent, ne résiste plus, soulève tes fesses pour faciliter l'accès à tes doigts. Ils augmentent la cadence. Ta hampe est tendue, au bord de l'explosion. Ton volcan intérieur est sur le point d'entrer en fusion. Ta main droite intensifie ses va-et-vient, serre ton sexe, il te demande. Il veut que tu le libères. Ne relâche pas, monte l'intensité, ta jouissance se lit sur ton visage, tes pectoraux se contractent, tes tétons s'érigent, une secousse t'emporte, vas-y libère ton cri salvateur, celui que tu caches trop souvent de peur de nuire. Ce moment est pour toi. Dans un dernier râle, ta semence s'étale sur ton torse. Par curiosité nourris-toi de ton élixir de vie.

Ferme les yeux, ouvre tes bras, à mon tour de découvrir tes lèvres et de leur donner un baiser éternel...

Attrape rêve vous souhaite à tous une belle nuit de rêves doux et sensuels.

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