Rupture entre un phoenix et son meutrier
Samedi 11 février, 7H40, le téléphone sonna sous les draps. Pas le temps de le trouver avant que la sonnerie ne cesse. Deuxième appel, Camélia trouva enfin l'objet de malheur. Elle décrocha sans même regarder qui l'appelait. Les yeux toujours fermés, la bouche grimaçante de quelqu'un que l'on réveille, elle entendit la personne au bout du fil chuchoter : « Mon amour ». C'était lui. C'était sa voix. Louis était rentré d'Angleterre. Elle ouvrit grand les yeux et sourit sans le vouloir. Mieux qu'une grasse matinée, se faire réveiller par l'homme qu'elle aimait. Il lui raconta dans les grandes lignes son voyage. Elle l'écouta avec attention mais elle était encore trop endormie pour lui répondre. Elle se réveilla doucement avec le son de sa voix, celle qui lui avait tant manqué pendant une semaine. Il lui envoya des photos, photos qu'il avait prises pour elle car lui n'était pas du tout intéressé par ce qu'il avait visité. Il ne comprenait même pas certains clichés.
Peintures, studios de cinéma, monuments célèbres... Tout était fait pour qu'elle rêve d'y aller à son tour. En fait, elle avait rêvé toute la semaine de faire ce voyage avec lui, et il semblait que lui aussi :
- Je me suis promise de retourner à Londres un jour, confia-t-elle, et de visiter ces studios-là.
Il répondit, l'air déterminé :
- Je t'y emmènerai. On ira ensemble, je te promets.
Elle sourit en laissant passer un silence. Puis elle demanda :
- Tu es en vacances pendant une semaine, et après tu as ton stage, c'est ça ?
- Oui, c'est ça. J'espère que j'aurais un bureau. Comme ça, je pourrais écrire.
- Ah, tu t'es remis à écrire ?
- Non, mais t'écrire à toi je veux dire.
- Oh... Ca me rend triste qu'on n'écrive plus, déplora-t-elle.
- On n'écrit plus, parce qu'on a trouvé un centre d'intérêt plus passionnant.
Elle l'aimait, et c'est si niais de commencer un texte par ces mots mais finalement c'était l'essentiel : elle l'aimait. Lui et sa voix et ses je t'aime et son comportement bizarre et son passé qui leur brisait le cœur à tous les deux. Elle aimait absolument tout chez lui, même sa fierté mal placée et sa mauvaise habitude de taper pour se défouler. Il l'aimait aussi. C'était eux, c'était tout. Il y avait cette étincelle entre eux, cette lueur qui leur faisait faire n'importe quoi pour l'autre.
Il raccrocha pour aller au cinéma avec un ami, elle pour aller en ville lui acheter une surprise.
Le lendemain soir, rituel quotidien, elle l'appela et ils se retrouvèrent enfin. Des mots d'amour, un moment intime où ils se chuchotèrent leurs sentiments au téléphone, quelques fausses insultes pour atténuer la niaiserie et leurs yeux riaient. Il lui raconta le film de la veille, lui dit qu'il avait pensé à elle lors des scènes érotiques. Il lui raconta également que son ami avait été "entreprenant" pendant la séance mais que cela l'avait davantage gêné que flatté. Ils rirent.
Quant à elle, elle lui expliqua ce qu'il s'était passé avec son frère. Il la rassura en ne disant presque rien, un "Je suis là" balayait toujours les petites peines du quotidien. Il leur en fallait peu pour apprécier être ensemble, tout comme il suffisait d'un mot pour que cela vole en éclats... Ensemble, ils n'étaient que des bâtons de dynamite ambulants, dont les mèches prenaient feu lorsqu'ils se frottaient trop fort l'un à l'autre. Ce soir-là, c'est elle qui provoqua la dispute en prononçant ces mots, en apparence inoffensifs :
- J'ai peur de tomber amoureuse de toi.
Il répondit sereinement :
- Ne t'inquiète pas, ça n'arrivera pas.
- Quand je t'ai avoué avoir peur de ressentir plus que de l'amitié pour toi, tu m'as dit la même chose, et regarde où on en est.
- Ce n'est pas faux, ria-t-il. Mais c'est plutôt une bonne chose, non ?
- Tu ne seras jamais amoureux de moi, expliqua-t-elle, déçue.
- Oui, je sais. Ca te dérange ?
- Je ne veux pas t'aimer beaucoup plus que tu ne peux m'aimer.
- Je n'y peux rien, ce n'est pas de ma faute.
- Je ne rejette pas la faute sur toi, mais mets-toi à ma place... On ne sera jamais que tous les deux, Il sera toujours là, Il aura toujours autant d'importance pour toi. C'est normal, tu l'aimeras toute ta vie,
mais... J'ai peur d'avancer trop loin avec toi et de prendre un mur à toute vitesse.
Il éclata en sanglots. Son cœur se brisa, elle s'inquiéta :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Tu es vraiment horrible...
- Louis...
Elle entendit sa voix craquer sous les pleurs ; il déchargea toutes ces émotions soudainement :
- Tu veux juste prendre sa place. Tu me demandes de l'oublier, c'est dégueulasse !
- Arrête, dit-elle pour essayer de le calmer, ce n'est pas du tout ce que je souhaite... Je veux juste que tu me laisses rentrer dans ta vie.
- C'est facile de dire ça quand on n'a jamais souffert.
Il la haïssait. Il la détestait d'avoir eu une vie si facile quand lui avait toujours eu l'impression de se noyer.
- Je ne veux pas que tu l'oublies, je sais que c'est impossible et je te soutiens, tu le sais. Je suis là pour toi, pour que tu ailles de l'avant. Je veux juste que tu sois heureux.
- Je ne m'en remettrai jamais. Toutes les relations que j'ai eu ne marchaient pas parce que j'essayais de le retrouver dans les personnes avec qui j'étais. Et je fais la même chose avec toi. C'est pour cette raison que je te fais autant de mal. Lorsque tu fais quelque chose que Lui ne faisait pas, ça me met hors de moi. Je me rends compte maintenant que c'est ça le problème. A présent je me retiens, je me tais quand tu m'agaces, parce que je sais que ce n'est pas toi le problème.
- Alors c'est voué à l'échec nous deux ? Parce que je ne serai jamais comme Lui.
- Je ne veux pas que tu sois comme Lui.
- Tu sais que je serai toujours là pour toi.
- Je veux que tu sois là tout court.
Un silence.
- C'est dégueulasse ce que je fais, déplora-t-il, de sortir avec d'autres personnes. Je le trompe.
- Ne dis pas ça. C'est normal que tu refasses ta vie.
- Non...
- Alors quoi, tu vas rester seul maintenant ?
- Je vais me tirer une balle plutôt.
- Non, tais-toi.
Elle éclata en sanglots. Il lui était déjà arrivé de pleurer avec lui, mais cette fois-ci était plus forte que toutes les autres. Parce qu'elle savait qu'il en était capable, et que la seule chose qui le retenait c'était elle. Ses mots résonnèrent dans sa tête, "Si je te perds, je serais anéanti.". Il était malheureux, et il le serait sûrement toute sa vie. Il ajouta :
- Tout le monde sera content, tu verras.
Elle gémit en pleurant, se retint de hurler. Elle éloigna le téléphone de son visage et pleura dans ses couvertures pendant plusieurs minutes. Elle avait si peur de le perdre, et pourtant elle savait que cela arriverait un jour ou l'autre : il mourrait, ou bien il se lasserait d'elle et la quitterait. Dans tous les cas, il serait celui qui abandonnerait l'autre.
- Ne pleure pas.
- Tu as vu ce que tu dis...
- Je fais tout ce que je peux pour rester tu sais, parce que je ne veux pas que tu vives ça.
- Je le vivrai un jour ou l'autre.
Elle renifla et calma ses pleurs avant de continuer :
- Tu vas mourir, tu vas me laisser.
En disant ces mots, elle ne sut retenir les larmes plus longtemps. Elle craqua encore. Elle n'avait toujours pas accepté sa maladie et l'idée que le temps était compté. Plus de deux mois qu'il lui avait
parlé de ses cinq prochaines et dernières années, mais elle ne s'y était toujours pas fait.
- Pas forcément, affirma-t-il. Je prends tous mes médicaments depuis que je t'ai rencontrée, parce que je veux rester pour toi. En ce moment, je sens que je vais mieux. Je sens que je peux guérir.
C'est toi qui me donnes le courage, parce que tu es forte.
Il était vrai que ces derniers résultats étaient plutôt bons. Le torrent de larmes cessa de s'abattre sur les joues de Camélia. Elle pensa qu'il y avait peut-être encore un espoir. Elle sourit en imaginant, peut-être naïvement, qu'il aurait finalement un avenir. Il pourrait vieillir, peut-être même avoir des enfants. Cette idée la rendait heureuse ; il allait vivre, au lieu de se contenter d'attendre la mort.
Tous deux séchèrent leurs larmes. Ils discutèrent encore toute la nuit, jusqu'à s'endormir au téléphone.
Les jours suivants passèrent lentement pour Camélia. Louis se montrait distant, ne répondait ni aux messages ni aux appels. Quelque chose clochait depuis ce week-end-là, mais elle était loin de se douter de quoi il s'agissait. Elle crut d'abord que quelque chose s'était passé, alors elle fut là pour lui. Elle le soutint sans même savoir ce qui clochait, petite fille naïve qui voulait le bonheur de son premier amour. Le Jeudi, deux jours après la Saint-Valentin, elle continua d'essayer de le contacter, vainement. En rentrant du théâtre le soir-même, elle reçut un message : "Laisse-moi tranquille, je veux être seul.".
Elle continua quand même. Mais rien n'y faisait. Il répondait rarement et quand il le faisait, ce n'était pas en plus de trois mots. Il semblait répondre par politesse, ou simplement pour montrer à
Camélia qu'il allait bien et qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Pourtant, elle s'inquiétait sérieusement. Quelque chose de grave avait pu arriver pour le mettre dans cet état-là, mais elle ne savait pas quoi et c'est ce qui la tiraillait le plus : l'incompréhension, l'impuissance.
Le lendemain, en fin d'après-midi, épuisée par le silence en tortionnaire, elle lui envoya un dernier message : "Ce soir, je t'appelle, tu as intérêt de tout me raconter". Il répondit simplement
"Oui..." et ça y était, elle comprit tout. Elle sut.
Les heures suivantes passèrent comme des jours, nouant son estomac, bloquant sa poitrine. Elle avait mal au cœur, littéralement, et très vite elle fut prise de nausée. Elle essaya de faire passer le temps plus vite en appelant quelques amis, mais aucun ne décrocha. Elle était seule, coincée face à la dure vérité. Personne ne viendrait la sauver.
Pour se détendre, elle commença à préparer sa surprise. Dans son armoire, cachée derrière des piles de linge, elle attrapa un sac en papier duquel elle sortit un vêtement. Elle le serra contre sa poitrine et songea qu'après ce soir, elle ne pourrait sûrement plus l'offrir à Louis.
Elle s'appliqua à la tâche, mais elle eut très vite fini. Les pensées revinrent en une armée barbare qui pillait tous les villages de la raison sur son passage. Impatiente de nature, elle ne tenait plus en place et tournait en rond dans l'appartement. Elle regardait les aiguilles de l'horloge tourner mais il semblait que plus elle se concentrait sur la vitesse du mouvement, plus il ralentissait. 20h59
vint finalement et fit cesser son cœur de battre jusqu'à ce qu'une minute fut passée. Il était l'heure maintenant, l'heure qu'il lui avoue tout de vive voix. Elle l'appela.
- Allô ?
- Oui... répondit-il.
Elle savait que les prochaines heures seraient longues. Elle sentait la culpabilité dans sa voix, dans ce "Oui" murmuré à contrecœur. Aucun des deux ne souhaitait rester, mais il le fallait.
- Il s'est passé quelque chose, je le sais.
- Oui...
- Tu as intérêt de tout me raconter.
- Oui..., répéta-t-il.
Un silence s'installa. Camélia respirait de plus en plus lourdement. Ses yeux s'embuèrent de larmes qu'elle s'évertuait à ne pas faire rouler sur ses joues. Il continua :
- J'avais un rendez-vous médical aujourd'hui.
- C'est pour ça que tu ne m'as pas parlé de la journée.
- Non.
Premier coup de poignard. Elle ferma les yeux pour ne pas faire tomber les pleurs et mit une main sur sa bouche ; elle ne voulait pas qu'il entende son cœur se briser. Il reprit :
- En fait, j'ai vu quelqu'un avant d'y aller.
Elle essaya de reprendre ses esprits avant de demander :
- Qui ?
- Un ami, avoua-t-il.
- Celui qui te fait des avances ?
- Oui...
- Et alors ?
- Alors on s'est vus...
Il s'arrêta rapidement au milieu de la phrase, hésitant à continuer, mais il finit par dire :
- ...chez lui.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Il m'a embrassé.
Elle ferma les yeux le temps d'accepter, puis elle réagit :
- C'est tout ?
Camélia était sûre que si cet ami voulait aller plus loin avec Louis, ce n'était pas réciproque. Elle pensa que ce n'était pas si grave, et qu'il n'avait rien fait de mal. Ce n'était pas lui qui l'avait embrassé après tout... Mais il commença rapidement à lui donner des raisons de s'inquiéter.
- Non, ce n'est pas tout. Il m'a embrassé, et...
Elle voulait disparaître, raccrocher sur le champ pour ne pas entendre la fin de sa phrase. Elle savait ce qu'il allait dire. Les mots allaient tomber dans l'air comme une guillotine sur un innocent.
- et... On l'a fait.
Elle ne dit rien. Elle resta un instant silencieuse, à l'image de Louis qui attendait une réaction. Il en vint à se demander si elle était toujours là. Il ajouta :
- Ne pleure pas, s'il-te-plaît.
- Je ne pleure pas, affirma-t-elle.
On entendit le craquèlement de sa voix au milieu de sa phrase ; elle éclata en sanglots. A genoux au milieu de sa chambre, le monde autour se mit à tourner sur elle. Elle se sentit tomber, toujours tomber, avec la sensation qu'elle n'atterrirait jamais.
- Ne pleure pas. Ce n'est rien, je m'en fous de lui, justifia-t-il. Ce n'était que du sexe.
- Combien de fois ? dit-elle brutalement en le faisant taire.
- Trois fois.
- Je n'arrive pas à croire que tu m'aies fait ça.
- C'était une erreur, j'ai déraillé, je ne me rendais pas compte.
- Tu as déraillé trois fois en une journée ? répliqua-t-elle.
- Oui, mais dit comme ça aussi...
- C'est pour ça que tu étais distant cette semaine, parce que tu voulais aller voir ailleurs ?
- Oui.
- Mais arrête de répondre "oui" tout le temps ! gronda-t-elle.
La haine prit un instant le dessus sur la tristesse. Camélia voulait exploser.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que je regrette ? Oui, je regrette ! s'énerva-t-il. Si tu savais à quel point je m'en veux.
Il n'était pas en colère contre elle, mais contre lui-même. Il se détestait d'avoir tout ruiné, de l'avoir trahie de cette façon. Mais l'intensité du regret ne convainquait pas Camélia :
- C'est trop facile.
- Je voulais vraiment que ce soit toi. Je ne pensais pas à lui, seulement à toi, tout le temps à toi.
- Sauf que ce n'était pas moi, riposta-t-elle.
- Non...
- Tu sais ce qui est le pire ? J'étais en train de m'inquiéter sérieusement pour toi, je préparais ton cadeau, je t'ai même écrit une lettre en espérant qu'elle te fasse aller un peu mieux, pendant que toi tu faisais quoi ? Tu gâchais toute notre histoire en t'amusant avec ce mec sans te soucier un seul instant du mal que cela me ferait.
- J'étais perdu, j'ai fait un écart. Si tu savais comme je regrette. Mais je me rends compte maintenant que c'est toi que je veux, toi et personne d'autre. J'étais perdu mais maintenant je sais.
- Je ne peux pas laisser passer ça.
- Je comprends... Mais si tu veux bien me laisser une chance, je vais tout faire pour me faire pardonner. Je te le promets.
- Arrête, tu sais que les promesses sont importantes pour moi.
- Je sais, et je suis sincère. Je ne veux pas te perdre. J'étais sérieux l'autre jour, je veux vraiment te faire l'amour, avoua-t-il. Tu seras la première personne après Lui avec qui je ferais l'amour.
Elle ne sut que répondre. Les mots étaient soudainement devenus trop rares pour elle. Elle devait lui dire, mais n'avait aucune idée de comment s'y prendre. Elle se lança finalement, en improvisant :
- Je sais ce que ça représente, mais...
- Je t'aime plus que tout, admet-il en lui coupant la parole. Je t'aime même autant que Lui.
- ...
- Je sais que tu sais ce que cela veut dire.
- Tu es mon premier amour, affirma-t-elle. Tu m'as fait découvrir ce sentiment que jusque là je n'avais fait qu'imaginer, et repousser, par crainte de souffrir. Mais je me rends compte que ce que l'amour veut, l'amour obtient. J'ai fini par tomber amoureuse de toi. Il faut croire que tu avais tort de penser que cela n'arriverait jamais, encore une fois... L'amour nous souhaitait réunis, mais pas éternellement. Tu te souviens m'avoir dit que tu ne croyais pas aux coïncidences ?
- Oui... J'ai ajouté que je te croyais envoyée par Allah, pour me sauver. Tu es arrivée dans ma vie au moment où j'allais tomber, et tu m'as rattrapée. Je le pense toujours. Je vais beaucoup mieux depuis que tu es là.
- Eh bien, les anges gardiens doivent s'éclipser au bout d'un temps, prétendit-elle, le visage noyé. Je n'étais sûrement là que pour te sauver, et maintenant que tu vas mieux, je dois m'en aller.
- Je n'ai pas envie que tu partes, se désola-t-il.
- Lucie m'a dit aujourd'hui que si deux personnes sont faites pour s'aimer, elles ne sont pas forcément faites pour être ensemble.
- Ne fais pas ça.
- On le savait depuis le début que c'était une mauvaise idée.
- Non, c'est une très bonne idée.
- Arrête, tu te mens à toi-même.
Un silence pesant s'installa pendant de longues secondes. Louis finit par dire, avec regret :
- Je vais raccrocher.
- Déjà ? Non, attends ! le retint-elle.
Il trouva une excuse pour s'éclipser :
- Je suis fatigué.
- Mais quand tu raccrocheras, ce sera vraiment fini... Je veux juste profiter encore un instant.
Ils se turent et restèrent alors ainsi quelques minutes, muets. Il l'entendit respirer par à-coups ; elle pleurait. C'est lui qui avait fait ça, et il se sentait terriblement coupable de l'avoir rendu si malheureuse ces dernières semaines. Elle n'était pas prête à le laisser partir, alors il savait qu'il devrait être celui des deux qui s'en irait. Pourtant dévasté à l'idée de la perdre, il ne supportait plus de l'entendre pleurer. Il raccrocha. Elle se laissa emporter par le chagrin. Jusque là, elle avait essayé de contenir sa peine, ce qu'elle n'avait pas vraiment réussi. Mais maintenant qu'il n'était plus là, elle pouvait craquer complètement, et c'est ce qu'elle fit tout de suite après qu'il soit parti. Elle reçut très vite un message. C'était lui : "Ne pleure pas. Tu es mieux sans moi.". Tout était fini.
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