Chapitre 5
Le combat se poursuivait toujours mais pour l’instant aucun des deux n’avaient encore porté de coups nets à son adversaire. Jonas opta pour les attaques à distance et recula, puis plusieurs coups de sabre et des ondes dévastatrices furent projetées par le sabre de Jonas mais Géckal parvenait facilement à les dissiper avec La Dragonne. Le calme revint peu à peu dans la rue, les habitants observaient le combat dans le plus grand des silences. Géckal posa de nouveau un genou à terre, déchiré par la fatigue. Jonas était lui aussi au bord de l’épuisement mais parvenait encore à tenir sur ses jambes. Ne serait-ce que s’agenouiller serait pour un homme avec une fierté telle que lui serait le plus grand des blasphèmes et il préférerait se trancher la tête que de s’y plier. Il posa un œil sur Reyna qui était assise par terre et la regardait en pleurant.
- Cesse de me faire honte, Reyna ! S’écria-t-il avec les forces qui lui restaient, rouge de colère. Je t’interdis de ne verser ne serait-ce qu’une seule goutte par terre !
Les villageois et même Géckal furent figés par ses grognements. Reyna continuait néanmoins à pleurer, elle ne pouvait pas s’en empêcher.
- On dirait bien que même ta fille a compris que ta déchéance est sur le point d’arriver ! Se vanta Géckal en se relevant avec l’énergie qui lui restait.
- Tu t’es vu ? Ricana Jonas. Tu ne tiens même plus debout. Comment pourrais-tu encore penser me battre ?!
- Je pourrais en dire de même de toi…
Le regard criant de rage et les deux mains solidement agrippées à leurs sabres, les deux hommes se jetèrent un dernier regard.
- Il est temps d’en finir, tu ne crois pas ? Proposa Géckal.
- Tu es si pressé de mourir ? Lui répondit Jonas qui avait retrouvé son air supérieur.
On entendait plus que le vent dans une atmosphère tendue et un combat qui approchait de son dénouement. Puis, en un instant, les deux hommes s’élancèrent l’un vers l’autre. Tout se passa en une fraction de secondes, les deux lames s’entrechoquèrent puis, le calme revint aussi soudainement qu’il avait été brisé. Tout le monde avait retenu son souffle, Reyna comprise. Puis après quelques secondes qui parurent une éternité pour tout le monde, un grincement métallique brisa le silence. Au ralenti comme s’il ne voulait pas y croire, Jonas posa ses yeux sur son sabre. Soudain il se fissura, puis se brisa en deux d’un coup net. Tout le monde en fût bouche bée, Reyna la première. Juste après que son sabre se fut brisé, une entaille apparue du torse de Jonas jusqu’à son épaule, puis Jonas s’écroula. Un cri de surprise jaillit de la foule. Reyna n’arrivait pas à en croire ses yeux : son père venait de perdre un combat ! Reyna s’approcha de son père avant de s’agenouiller près de lui.
- Papa… Balbutia-t-elle en pleurant, encore sous le choc.
Géckal quant à lui, avait encore son sabre levé, il n’arrivait pas non plus à croire se qui venait de se passer. En réalité, malgré toutes les provocations qu’il avait bien put proférer, il avait déjà accepté sa mort. Jonas était réputé pour être l’un des épéistes les plus forts de tous les temps, mais son sabre n’avait rien pût faire face à la résistance de La Dragonne qui était lui aussi réputé pour être l’un des sabres les plus puissants et solide au monde.
- Mon maître avait donc bien raison… songea Géckal. C’est le sabre qui fait l’épéiste et non pas l’inverse.
Reyna tourna ses yeux humides vers Géckal. Malgré la relation plutôt corsée qu’elle avait avec son père, les flammes de la vengeance commençaient petit à petit à naître tout au fond d’elle, se répandent comme une onde meurtrière. Elle se disait même qu’elle pourrait profiter de la faiblesse de Géckal pour le tuer. Avec sa maîtrise déjà avancée du maniement de l’épée, elle en avait certainement la chance. Mais cette idée fût vite balayée lorsqu’une main froide lui agrippa le bras. Elle se retourna, c’était son père ! Reyna n’en croyait pas ses yeux. Malgré la plaie béante dans son torse, Jonas trouvait encore la force de bouger.
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