J'ai mal à la tête, au ventre, aux jambes. J'ai mal partout. Visiblement, la séance de sport d'hier ne m'a pas fait que du bien. Je décide de me lever de mon lit, m'étire et chausse mes pantoufles. Dans la chambre il fait archi chaud. Mon pyjama est trempé. Je frissonne. Malgré ça, je réussis à descendre au rez-de-chaussée. Une douce odeur parvient à mes narines. Je reste bouche bée. Mon père cuisine tandis que Steven lit le journal, assit bien peinard sur le canapé du salon. J'ose pas les interrompre. C'est trop beau pour être vrai. Je n'ai jamais vu mon père manier un poêle de ma vie ! Est-ce que je rêve ?

Steven m'aperçoit enfin. Il replie soigneusement son journal et se lève pour m'accueillir.

- Salut, Princesse ! Bien dormi ?

Je n'arrive pas à lui répondre. Papa se retourne à son tour et se raidit en me voyant.

- Oh, bonjour Lily. Déjà debout ?

J'hausse les épaules. On est en froid depuis une semaine et ce n'est pas près de changer. Il croise les bras. Je détourne le regard. Steven m'invite à table.

- Du bacon et des oeufs au plat, ma chérie ? me propose t-il, gentiment.

J'acquiesce, contrariée. Il doit l'avoir remarqué car il s'explique rapidement.

- J'ai obligé Miles de faire la cuisine aujourd'hui. Comme tu le vois, il est un peu ronchon. Ne lui en veux pas. C'est ma faute.

Mon père se racle la gorge et le fusille du regard.

- Encore un mot, Steven, et...

- Okay, chef...

Ne sachant pas quoi dire, je commence à manger. Les oeufs sont trop bons même si le bacon est totalement cramé. Je dois avouer que mon père n'est pas le plus médiocre des cuisiniers.

- Lily ! s'écrie t-il, soudainement.

Je soupire, exaspérée. J'aurais dû m'en douter... Il ne pouvait pas rester une seule seconde sans me réprimander pour quelque chose !

- Oui, papa ? lui réponds-je sur un ton innocent.

- On ne t'a jamais appris les bonnes manières ?

- Ah... Désolé.

Je pose ma fourchette en tremblant. Je sens son regard menaçant sur moi et n'ose pas bouger. Mon week-end prévoit de ne pas être de tout repos.