Premières minutes de travail
"La lumière s'allume et passe doucement d'un rose aurore à un jaune midi. je me lève et d'un geste je fais disparaître mon lit dans le mur de ma capsule. Gain de place obligatoire. D'un autre, j'ouvre le mur en vis-à-vis et un unique costume en sort. Propre et recyclé de la veille. Une nouvelle journée commence..
Avant de changer de niveau, j'avale mon seul et unique repas de la journée. Beurk ! Je n'apprécie pas le nouvel arôme de ce breuvage. Passer de deux collations à un seul mets, pour parler comme les anciens, n'est pas une réussite.
Le rôt tarde à venir ce matin. Il arrive enfin et j'appuie sur le bouton vert, celui de droite car je suis daltonien, la capsule se vide de cet air vicié et je me mets à flotter. Go, c'est parti !
Je vole jusqu'au niveau suivant. Une fois que mes deux pieds reprennent contact avec le plancher des vaches, je m'élance d'un pas vif dans les couloirs tous identiques de la structure E. E pour "Elite". La structure réservée aux personnes de la haute, les gens comme moi.
Le jour naissant filtre à travers les parois en verre des couloirs, donnant l'illusion que l'on avance en plein ciel. Sans mon GPS intégré, je me cognerai à tous les angles.
Je trouve ce lever de soleil particulièrement beau. Peut-être est-ce parce qu'aujourd'hui est semblable à hier. "
Bâtiment 24E, je m'installe à ma place dans l'open-space au cinquième étage. Comme à mon habitude, j'arrive six minutes avant les autres. Je profite de ce moment pour numériser l'ambiance de travail. Comme ce n'est pas un jour spécial et qu'il n'y a aucune demande particulière, je décide d'installer un thème de lever de soleil et le modifie manuellement de manière à ce qu'il ressemble au lever de soleil de ce matin. L'espace baigne dans un silence illuminé par la clarté factice d'un soleil qui avait réellement existé. Je souris. Cela faisait à peine trois mois que nous avions accès à ce numériseur d'ambiance, une grande victoire de notre syndicat !
Une fois l'ambiance installée, je parcours rapidement les sites d'informations. Je me demande pourquoi j'ai cette habitude d'y aller tous les jours, les informations sont insipides et ne me renseignent sur rien de neuf. Pourtant, je sais que je n'apprendrais rien puisque les journalistes dépendent directement de ce que je leur donne, car je suis moi-même Informateur officiel de l'état. Cependant, je garde cette même habitude, peut-être dans l'espoir de voir ou de lire quelque chose que je ne connaîtrais pas.
La porte s'ouvre, étant dos à l'entrée, je ne peux pas voir qui arrive et j'aie pour habitude de m'amuser à tenter de le deviner par sa démarche. Un bruit de talons, perturbe le silence, puis avance jusqu'à moi d'un ton sec et déterminé.
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