Chapitre 5 : EX-CURSUS DE LA BATAILLE 

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Le 29 octobre 1665, au lever du soleil, une brume légère enveloppait encore le champ de bataille d'Ambuila. Le roi Nvita a Nkanga António 1er, vêtu de son armure traditionnelle en cuir orné de motifs géométriques, se tenait à la tête de ses troupes. À ses côtés, ses fils et ses lieutenants portaient des pagnes colorés et des colliers de perles, symboles de leur rang et de leur bravoure. Le roi brandissait son sceptre, un symbole d’autorité et de courage.

Nvita a Nkanga : "Aujourd'hui, mes frères, nous luttons pour notre liberté, notre dignité et notre avenir. Ne laissez pas les Portugais nous voler notre héritage ! En avant !"

Les Bakongo, déterminés et armés de lances, d'arcs et de mousquets, chargèrent à 9 heures, criant des chants de guerre et des slogans pour inspirer leurs camarades. Les hommes se lançaient des regards pleins de détermination, et leurs muscles tendus témoignaient de leur résolution.

Soldat Bakongo : "Pour notre terre, pour nos familles ! Allez !! Attaquez !"

L'artillerie portugaise riposta violemment, des éclats de feu et de fumée jaillissant des canons. Les Portugais, en uniformes militaires européens, avancèrent en rangs serrés, leurs mousquets prêts à tirer. Leur commandant, Luís Lopes de Sequeira, cria des ordres en portugais, sa voix résonnant au-dessus du fracas des combats.

Luís Lopes de Sequeira : "Avancez ! Ne cédez pas un pouce de terrain !"

Le roi Nvita a Nkanga, voyant ses hommes tomber sous les tirs ennemis, prit lui-même la tête de ses troupes. Il se jeta dans la mêlée, brandissant son épée et encourageant ses guerriers à redoubler d'efforts. Le sang coulait, et les cris de douleur et de rage se mêlaient aux explosions et aux tirs de mousquets.

Nvita a Nkanga : "Tenez bon, mes frères ! Pour notre liberté !"

Les Africains parvinrent à encercler une partie des forces portugaises, et pour un moment, l'espoir sembla briller. Mais soudain, un coup de feu retentit, et le roi s'effondra, touché à la tête. Les soldats portugais reconnurent immédiatement le souverain et se précipitèrent pour le décapiter. La tête du roi fut brandie comme un trophée macabre.

Soldat portugais : "Le roi est mort ! La victoire est nôtre !"

Démoralisés, les Bakongo continuèrent à se battre malgré tout, mais après six heures de combats acharnés, la bataille tourna définitivement en faveur des Portugais. Les cadavres jonchaient le sol, et le sang formait des ruisseaux écarlates.

Après la bataille, les maisons étaient en flammes, les corps des combattants, Bakongo et Portugais, gisaient côte à côte, chacun tombé selon sa destinée. Les femmes et les enfants, en larmes, cherchaient des survivants parmi les décombres.

Femme Bakongo : "Mon mari ! Où es-tu ? Reviens à moi !"

Les hommes, bien qu’abattus, restaient silencieux, leurs regards hantés par la défaite et l'esclavage imminent. Un jeune homme de 17 ans, Nkulu, fils de noble, se tenait parmi eux. Beau, avec des abdos dessinés, des cheveux noirs et longs, et musclé, il voyait sa ville et son royaume en ruines. Les Portugais l’avaient surnommé Pedro.

Nkulu (pensant) : "Que va-t-il nous arriver maintenant ? Sommes-nous condamnés à devenir des esclaves, à perdre notre identité et notre dignité ?"

Les pleurs des enfants résonnaient, perçant le silence pesant de l'après-guerre. Leurs petits corps tremblaient de peur et de tristesse, leurs visages couverts de larmes et de suie.

Enfant Bakongo : "Maman, où est papa ? Pourquoi ne revient-il pas ?"

Les hommes portugais rassemblaient les prisonniers, les enchaînant et les préparant à être déportés. Les regards des captifs étaient vides, perdus dans un futur incertain et sombre.

Soldat portugais : "Allez, en avant ! Vous êtes nos esclaves maintenant."

Le royaume Kongo, autrefois prospère et fier, n'était plus qu'une ombre de lui-même. La défaite d'Ambuila marqua la fin d'une époque, plongeant l'Afrique centrale dans une ère de domination coloniale et de souffrance. Les échos de cette bataille résonnent encore, un rappel poignant des luttes et des sacrifices de ceux qui se sont battus pour leur liberté.

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Ces événements racontés ici commencent le 29 octobre 1665 et se déroulent quelque temps après, mais toujours au cours de la même année.

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