Chapitre 11 : LA CRUAUTÉ DU SEIGNEUR ÁLVARO
En 1667, Nkulu, désormais baptisé Pedro par ses maîtres portugais, travaillait dans les champs de plantation sous un soleil de plomb. À 19 ans, il avait déjà enduré plus de souffrances que la plupart des hommes en une vie. Ses vêtements n'étaient plus que des haillons, un simple pagne en tissu grossier, et ses pieds nus étaient couverts de coupures et de cicatrices. Ses muscles, sculptés par le travail ardu, témoignaient de sa force et de sa résilience.
Don Álvaro, le maître portugais, était un homme cruel et impitoyable. Grand et corpulent, il portait toujours des vêtements européens élégants : une veste en velours, un pantalon ample et des bottes en cuir. Son visage était encadré par une barbe épaisse, et ses yeux perçants semblaient toujours chercher une raison de punir.
« Pedro ! Plus vite, esclave ! Tu n'as pas le droit de te reposer ! » cria Don Álvaro d'une voix autoritaire.
Pedro, épuisé, se redressa et continua à travailler, ses mains calleuses et ensanglantées peinant à arracher les mauvaises herbes. Les autres esclaves, tous vêtus de haillons similaires, travaillaient en silence, leurs visages marqués par la peur et la résignation.
Un jour, alors que Pedro travaillait dans les champs, il vit un jeune garçon, à peine plus âgé que lui, s'effondrer de fatigue. Le garçon, nommé Mpanzu, était maigre et affaibli par les privations.
« Je... je ne peux plus... je suis trop fatigué... » murmura Mpanzu en s'effondrant sur le sol.
Voyant la scène, Don Álvaro s'approcha avec un fouet à la main. Ses bottes en cuir crissaient sur le sol poussiéreux.
« Debout, esclave ! Tu n'as pas le droit de faiblir ! » hurla Don Álvaro, le regard menaçant.
Pedro, sentant la colère monter en lui, tenta de protéger Mpanzu. « S'il vous plaît, Seigneur, il est trop faible. Laissez-le se reposer un moment. »
Le rire de Don Álvaro résonna, froid et cruel. « Tu oses me défier, Pedro ? Très bien, tu seras puni à sa place. »
Il leva le fouet et l'abattit violemment sur le dos de Pedro. La douleur était insupportable, mais Pedro serra les dents, refusant de crier. Les autres esclaves détournèrent le regard, impuissants.
« Que cela serve de leçon à tous ! Quiconque défie mon autorité sera sévèrement puni ! » proclama Don Álvaro, en regardant ses esclaves avec un air de triomphe.
Les jours passèrent, et la cruauté de Don Álvaro ne fit que s'intensifier. Les esclaves travaillaient du lever au coucher du soleil, sans répit. Les repas étaient rares et insuffisants, et les punitions étaient fréquentes et brutales.
Un soir, alors que Pedro se reposait dans la cabane délabrée où les esclaves dormaient, il entendit les pleurs d'une enfant. C'était une petite fille, nommée Pemba, qui avait été séparée de sa mère.
« Maman... où es-tu ? » sanglotait Pemba, son visage couvert de larmes.
Pedro s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, essayant de la réconforter. « Ne t'inquiète pas, Pemba. Nous sommes tous ensemble ici. Nous devons rester forts. »
Les autres esclaves se rassemblèrent autour de Pedro et de Pemba, formant un cercle de solidarité et de soutien. Malgré la cruauté de Don Álvaro, ils trouvaient encore la force de s'entraider et de se soutenir mutuellement.
En 1668, Pedro avait maintenant 20 ans et travaillait toujours comme esclave depuis son arrivée en 1666. Un jour, alors qu'il travaillait dans les champs, il entendit des cris perçants provenant de la maison principale. Il reconnut la voix de Maria, une jeune femme esclave, qui était souvent la cible des abus des Portugais.
Pedro se précipita vers la maison, mais fut arrêté par un soldat portugais armé d'un mousquet.
« Recule, esclave ! » ordonna le soldat, pointant son arme vers Pedro.
Pedro, le cœur battant, regarda impuissant alors que les cris de Maria résonnaient dans l'air. Les autres esclaves, rassemblés à l'extérieur, baissaient la tête, incapables de faire quoi que ce soit pour aider.
« Pourquoi devons-nous subir cela ? » murmura Pedro, les larmes aux yeux. « Pourquoi devons-nous être traités comme des animaux ? »
Les hommes portugais continuaient leurs actes ignobles, et les cris de Maria s'estompaient lentement, remplacés par des sanglots étouffés. Pedro serra les poings, jurant de ne jamais oublier cette cruauté.
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Les événements relatés ci-dessus s'étendent sur la période de 1667 à 1668.
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